INSTANTANÉS DE CONSULTATIONS


C'est la façon personnelle de réagir du malade qui confère son aspect clinique à la maladie et qui conditionne son évolution .

La maladie est une suite d'instantanés, une succession de tableaux cliniques et de lésions différentes extériorisant les formes diverses du combat engagé par l'organisme pour recouvrer la santé. Ces instantanés anatomo-cliniques dépeignent des situations pathologiques transitoires caractérisées soit par une tendance à la réversibilité, soit par une tendance évolutive vers des types lésionnels moins favorables.

A ces instantanés correspondent des remèdes homéopathiques aux indications très précises. Et prévisibles.

La thérapeutique homéopathique n'est pas basée sur la recherche d'une cause pathogène pour l'éliminer si possible (c'est le rôle des antibiotiques lorsqu'ils sont efficaces; dans les affections non virales), ni sur la suppression des effets de la maladie c'est-à-dire des symptômes qui permettent de classer chaque maladie dans un cadre nosologique.

Les malades qui se tournent vers l'homéopathie cherchent «autre chose» ou être mieux écoutés, mieux interrogés, mieux compris, mieux traités ou du moins traités d'une façon différente.

Les spécialités pharmaceutiques qui promettent aux malades un soulagement à leurs maux et qui tiennent souvent leurs promesses ont le triple défaut de n'être que des médicaments de symptômes, d'utiliser des doses qui pour être efficaces sont trop souvent à la limite de l'intolérance ou de la toxicité, et de s'adresser à des catégories trop vastes de malades pour tenir compte des réactions individuelles.

En outre, lorsqu'ils agissent les médicaments calmants ont le tort de camoufler la partie la plus intéressante et la plus utile (pour le traitement) des symptômes du malade: ses modalités de défense. Traiter et guérir, ce n'est pas empêcher l'organisme de s'exprimer.

Enfin, lorsqu'ils sont efficaces, les médicaments de symptômes ne font que recouvrir une évolution spontanément favorable; ils n'apportent aucune aide directe au malade.

Pour utiliser les remèdes homéopathiques, il faut surmonter deux difficultés: avoir une bonne connaissance des indications des remèdes, c'est-à-dire de leurs pathogénésies; et le moment venu, après l'interrogatoire minutieux et l'examen habituel du malade, être capable de fixer son choix sur le bon remède, le remède le mieux adapté aux modalités réactionnelles et donc aux besoins du malade.

En présence du malade, il faut donc penser à tous ses remèdes possibles, et ne pas douter de son choix. Beaucoup d'erreurs grossières de traitement sont des erreurs par omission, par défaut d'évocation du bon remède. Et pour évoquer le bon remède, il faut profiter de l'expérience acquise par d'autres dans des circonstances comparables.

Guidé par son expérience personnelle, chaque médecin finit par adopter dans l'exercice de sa profession la méthode thérapeutique qui lui procure les succès les plus réguliers, les plus constants tout en sachant que d'autres méthodes peuvent donner en d'autres mains des résultats comparables; tout en sachant qu'il n'existe en médecine aucune règle de prescription universelle, que la présentation ou la schématisation d'un traitement ne doit pas conduire à un automatisme aveugle, que la diversité des opinions doit être respectée.

La pratique de l'homéopathie nécessitant un apprentissage très long et difficile, pour venir en aide aux débutants, il est nécessaire de leur présenter un guide thérapeutique, un instrument de travail facile à consulter, comportant des exemples de prescription courante qui — mieux que des schémas thérapeutiques posés sur des entités abstraites (les maladies)—apportent aux profanes le. moyen de se familiariser rapidement avec les indications des grands remèdes. Ce faisant, l'auteur d'un tel ouvrage s'expose à des critiques ou à des reproches, comme de mettre à la portée de tous des « recettes" de médecine. Mais l'intérêt des malades soignés par l'homéopathie n'est-il pas de bénéficier de prescriptions correctes; d'être à l'abri de prescriptions fantaisistes aussi bien par le choix (mauvais) des remèdes que par leur nombre excessif ?

Par ailleurs, les malades ont le droit de rechercher leur guérison en dehors de la seule médecine officiellement enseignée (du moins en France). L'homéopathie a toujours vécu et vit encore des échecs de la médecine traditionnelle dans tous les domaines de la pathologie générale; on ne saurait la condamner pour apporter aux malades de nouveaux espoirs de guérison, et aux médecins de nouvelles possibilités de traitement, de nouveaux moyens de guérir.

Comme le montrent les « instantanés» de consultations médicales réunis dans cet ouvrage, il est possible d'évoquer rapidement et de prescrire correctement un remède homéopathique sur la reconnaissance chez le malade de quelques symptômes simples mais très caractéristiques de ce remède à condition d'avoir à l'esprit en arrière-plan l'ensemble de son tableau pathogénétique.

Le nombre des remèdes à prescrire à un malade pour assurer sa guérison complète et rapide est généralement fonction de son âge. Beaucoup de malades considèrent que l'homéopathie est une thérapeutique d'action lente, qui trouve ses meilleures indications dans les maladies chroniques. C'est inexact; un médecin qui pratique l'homéopathie en médecine générale est tenu à des résultats rapides, et ce sont les prescriptions unicistes qui entretiennent cette croyance du public en l'idée que l'homéopathie est une thérapeutique lente. Beaucoup de guérisons lentes de malades traités par des prises espacées d'un seul remède pendant de nombreux mois auraient pu être obtenues dans de meilleurs délais avec des prises simultanées de remèdes complémentaires bien indiqués. En pratique, la prescription de remèdes multiples (en association) est une nécessité absolue pour une meilleure guérison: rapide et complète. Le traitement d'un nourrisson sans passé pathologique peut ne comporter que 2 ou 3 remèdes. Pour un adulte aux fonctions usées par des lésions ayant laissé des séquelles durables, il est souvent nécessaire de prescrire 4 à 6 remèdes (complémentaires) pour assurer le traitement de la totalité de ses troubles et surtout pour mieux contrôler l'évolution prévisible (dans un temps rapproché) de sa maladie. En anticipant sur les réactions successives de l'organisme malade, il faut prescrire à l'avance les remèdes qui seront logiquement indiqués dans les heures qui suivront la mise en œuvre du traitement.

Enfin lorsque l'ancienneté d'un trouble fonctionnel ou l'atteinte de l'état général laisse prévoir qu'un des remèdes prescrits sera d'indication prolongée, il est utile de renforcer l'action de ce remède en 4CH par la prise d'une haute dilution (en 9CH par exemple) d'action plus durable et surtout plus profonde. Il est commode de prendre la dose en 9CH (la totalité du petit tube) dès le début du traitement (entre deux repas) et la deuxième doses éventuelle (d'un autre remède) le lendemain matin au réveil. La première prise des granulés en 4CH doit suivre immédiatement l'absorption de la première dose en 9CH, l’espacement des prises ultérieures des granulés étant à régler en fonction de la gravité ou de I 'ancienneté des troubles à traiter.


FIÈVRE ET INFECTIONS


La fièvre n'est pas une maladie en soi, mais un symptôme. U n symptôme qui traduit généralement une infection évolutive, aiguë ou chronique.

La fièvre et les états infectieux représentent une part importante des motifs de consultation médicale, surtout chez les enfants; et cependant il existe peu de secteurs de la pathologie générale où les traitements soient aussi mal codifiés, précisés; davantage laissés à l'initiative du médecin traitant et marqués par son expérience personnel le.

La période la plus critique d'une maladie infectieuse est souvent la période initiale, marquée par des incertitudes diagnostiques, par les diagnostics d'attente. D'une bonne prescription médicale, à ce stade, dépend souvent l'avenir du malade: guérison rapide, ou évolution vers des complications ou des séquelles...

Le problème pratique posé par l'apparition brutale d'une fièvre élevée (39 - 400)—fièvre d'invasion —est moins un problème de diagnostic précis qu'un problème (urgent) d'orientation thérapeutique.

Le malade consultant fébrile demande moins à son médecin traitant de lui offrir un beau diagnostic (souvent impossible au début des grandes maladies) que de le guérir complètement dans les meilleurs délais, aux moindres frais, avec le minimum de désagréments et d'indisponibilité familiale et professionnelle.

La famille d'un enfant ou d'un nourrisson atteint de fièvre élevée et brutale demande un traitement d'urgence pour guérir rapidement cet état fébrile qui inquiète. Elle pardonne au médecin de ne pas donner un diagnostic formel, mais estime qu'une fièvre qui dure plus de trois jours est une maladie mal traitée. Les exigences de l'entourage et l'intérêt du malade se rejoignent donc pour commander la guérison rapide d'un état fébrile qui peut être l'épisode initial d'une longue et douloureuse histoire pathologique.

Dans une telle circonstance, le médecin homéopathe se refuse à céder à deux tentations: d'abord celle qui consiste à prescrire un traitement d'attente pour laisser se développer la lésion et faire apparaître les symptômes caractéristiques d'une maladie bien cataloguée. Ensuite, prescrire des médicaments (suppositoires ou comprimés) à base d'aspirine, médicaments qui ont le double inconvénient de contrarier les réactions spontanées du malade et de laisser évoluer la lésion ou la maladie, en procurant au malade un soulagement factice et u ne baisse de température artificielle (et à l'entourage sinon au médecin une tranquillité d'esprit injustifiée).

La seule thérapeutique rationnelle est celle qui permet de faire coïncider de façon certaine: guérison symptomatique et guérison organique.

Dans les maladies infectieuses aiguës, faut-il ou non respecter la fièvre?

A cette question des voix autorisées ont récemment répondu par l'affirmative, bouleversant les habitudes thérapeutiques de la médecine.

Des études expérimentales entreprises par un Prix Nobel de Médecine, le professeur A. Lwoff, ont montré en effet que la fièvre était un moyen de défense de l'organisme contre les virus, et qu'elle devait être respectée . Par l'élévation thermique qu'elle détermine, la fièvre crée des conditions défavorables à la multiplication des germes pathogènes (et des virus en particulier), des variations thermiques relativement faibles pouvant inhiber le développement des germes dans de grandes proportions. La virulence d'un virus est d'autant plus grande que la température du malade infecté est plus basse.

«Dans de nombreuses maladies virales, une augmentation de température aide l'animal à lutter contre l'infection...; L’étude in vitro de la croissance des virus montre effectivement que cette croissance est liée à la température...

On sait depuis longtemps que le virus de la grippe se multiplie très bien à 35°, mal à 37° et pas du tout à 40°... On conçoit donc qu'une différence de 1° de la température interne d'un animal puisse modifier radicalement l'évolution de l'infection .

«C'est bien l'inhibition du développement viral qui rend compte de l'effet bénéfique de l'hyperthermie sur l'évolution de l'infection virale.

De telles expériences apportent une justification à l'attitude thérapeutique des médecins homéopathes, qui ont pour principe formel de toujours respecter les réactions spontanées de défense de l'organisme et de ne jamais chercher à les contrarier par des médicaments à action contraire.

Pour le malade et son entourage, la fièvre est l'élément essentiel; le témoin majeur de son infection. Pour le médecin, l’élévation de la température est un moyen naturel de défense de l'organisme au même titre que les variations qualitatives et quantitatives de la formule sanguine, ou les variations du pH humoral .

Puisque la fièvre ralentit ou bloque la multiplication des virus, puisque la fièvre est le meilleur antiviral connu, il faut la respecter. C'est ce que les malades et les médecins peuvent faire de mieux, en règle générale.

En homéopathie, dans tous les états fébriles d'apparition brutale, Belladonna est le remède-pivot.

Certes, les indications cliniques de Aconitum napellus sont celles d'une élévation brutale de température à 39° - 40°, avec des modalités symptomatiques très précises. Mais en pratique, il est exceptionnel qu'un malade présentant les signes de la congestion fébrile aiguë type Aconitum ne rappelle son médecin le lendemain parce que son état a évolué (malgré le traitement) vers une localisation inflammatoire type Belladonna.

Il ne faut donc prescrire Aconitum napellus dans les états fébriles qu'avec une certaine circonspection, prêts à remplacer rapidement ce remède par Belladonna.

Les indications cliniques de Belladonna sont bien connues: état inflammatoire—hyperpyrétique—d'apparition brutale... Mais un malade ne présente jamais le tableau clinique pur de Belladonna.

Schématiquement, deux éventualités peuvent se présenter:

1° - L'état fébrile s'accompagne de douleur aiguë, brutale et très localisée à type de point de côté. Spontanément très vive, permanente et aiguë, cette douleur est exagérée par le moindre mouvement ou la toux ou les respirations fortes; améliorée par l'immobilité complète et la pression forte de la région douloureuse. Ou de soif intense avec sécheresse des muqueuses; ou de constipation, ou enfin de toux sèche quinteuse aggravée par le moindre mouvement, calmée par le repos absolu...

Il s'agit là soit de la fièvre « d'invasion » d'une infection localisée à tendance suppurative, syndrome d'inflammation parenchymateuse circonscrite évoluant vers l'abcès, soit d'une inflammation aiguë de séreuse, évoluant vers l'épanchement liquidien inflammatoire: pleurésie, arthrite, péritonite, méningite, péricardite...

Toutes les douleurs thoraciques à type de point de côté et présentant des caractéristiques précédentes sont justiciables de la prescription de Bryonia, quelle que soit leur localisation: pleurale, pleuro-pulmonaire, péricardique, intercostale, mammaire ou articulaire...

En présence d'un malade qui a une température élevée et qui souffre (d'une certaine façon), qui est plus pressé de guérir qu'anxieux de savoir pourquoi il est malade et quel sera le nom de sa maladie... comment rester passif et pratiquer l'attentisme thérapeutique? ou prescrire (par conformisme plus que par conviction) des médicaments calmants ou destinés à «faire baisser>Ma fièvre.

La prescription qui s'impose dans de tels cas est: Belladonna - Bryonia - Sulfur.

Deux granulés de chaque remède, simultanément, toutes les une à trois heures; associés aux remèdes d'état général en hautes dilutions (et si nécessaire, dans les états alarmants, aux médicaments antibiotiques).

2° - Deuxième éventualité: d'emblée, l’état fébrile s'accompagne d'une réaction exsudative inflammatoire d'une muqueuse: conjonctivite, coryza, pharyngite, avec salivation, toux grasse, etc. L'évolution se fera rapidement vers la suppuration ou l'apparition de catarrhe, muco-purulent. Le traitement curatif d'urgence est l'association:

Belladonna, Mercurius solubilis, Silicea.

Deux granules de chaque remède, toutes les unes à trois heures; plus une dose de Silicea 9CH en une fois.

Sulfur est le remède de fond des états congestifs des malades qui se défendent bien. Silicea est le remède de fond des déficiences générales avec frilosité et perte de dynamisme réactionnel, le remède des infectés qui suppurent ou qui présentent des catarrhes muco-purulents de glandes ou de muqueuses.

- L'indication de Mercurius solubilis est encore plus impérieuse lorsqu'il existe une réaction ganglionnaire aiguë (plaies infectées des membres; angines rouges ou érythématopultacées...) ou une inflammation aiguë du système lymphatique (Iymphangite aiguë...). Exemple: un malade consulte pour une flambée de Iymphangite aiguë avec élévation brutale de la température à 39°—40°, frissons répétés et courbatures généralisées. Prescrire:

- le jour même, une haute dilution de Silicea 9CH et le lendemain matin: Sulfur 9CH;

- toute les heures si nécessaire (lorsque la fièvre est très élevée), deux granules de: Belladonna, Mercurius solubilis, Pyrogenium, Sulfur.

La prescription d'antibiotiques (pénicilline de préférence) est facultative dans les lymphangites d'origine parasitaire (filaires) et ne modifie en rien la rapidité de guérison anatomique (trois à huit jours) assurée par les remèdes homéopathiques. Mais elle rassure les malades inquiets... et les médecins... dans les formes très fébriles.

Plutôt que de s'acharner contre l'apparence symptomatique des maladies (fièvres, douleurs, inconfort du malade), il faut savoir dans la plupart des cas laisser la réaction inflammatoire de l'organisme se dérouler selon son rythme propre.

En résumé, Belladonna, Bryonia et Mercurius solubilis ont des indications physiopathologiques très précises. Tous les trois renforcent l'efficacité de la mobilisation spontanée des défenses leucocytaires de l'organisme, mais:

- à Belladonna correspond l'hyperhémie et l'éréthisme cardio-vasculaire de la réaction organique primaire (phase de vasodilatation avec augmentation de la perméabilité de capillaires);

- à Bryonia, l’afflux local des leucocytes chargés (par leur action phagocytaire) de la lutte directe contre l'agresseur d'où infiltration dense et en profondeur de la réaction inflammatoire (diapédèse et phagocytose),

- à Mercurius, l’exsudation plasmatique tissulaire avec troubles vaso-sécretoires; hypersécrétion fonctionnelle avec tendance à la suppuration et a l’ulcération (phase d'exsudation séreuse et de formation de pus).

L'essentiel n'est pas d'agir systématiquement sur la cause (lorsqu'elle est connue et accessible) et d'en neutraliser les effets les plus voyants mais de s'intéresser aux comportements tissulaires et de renforcer l'efficacité des processus naturels de guérison et de cicatrisation de l'organisme.

Les modalités réactionnelles de l'organisme malade sont suffisamment réduites en nombre et bien étudiées pourqu'il soit possible de prévoir l'évolution des symptômes et des lésions d'un malade atteint d'une infection aiguë.

Pour assurer une guérison anatomique constante et rapide, il est nécessaire—en pratique courante—d'associer dans une même prescription les deux remèdes qui sont complémentaires dans l'évolution prévisible de la maladie:

- Belladonna et Bryonia

- Belladonna et Mercurius solubilis

- Ferrum phosporicum et Mercurius solubilis - Mercurius solubilis et Pulsatilla

- Mercurius solubilis et Silicea

- Arsenicum album et China, etc.

Dans les infections aiguës et fébriles, une prescription domine toutes les autres par son importance pratique, par la fréquence de ses indications et par son efficacité: celle de l'association Belladonna et Mercurius solubilis.

Quelle que soit la localisation de l'infection, quelle que soit la nature du germe en cause, quel que soit le nom de la maladie.... toute fièvre aiguë (39° — 40°) avec évolution vers une inflammation catarrhale de muqueuses (coryza aigu, rhino-pharyngite, angine, otite, conjonctivite, trachéo-bronchite, cystite, métrite, etc...), toute fièvre avec évolution d'un état inflammatoire localisé vers la suppuration (abcès...) ou s'accompagnent d'une inflammation ganglionnaire... est a priori justiciable de l'association médicamenteuse Belladonna et Mercurius.

De même que Belladonna est le remède-pivot des états fébriles aigus (39°—40°) d'apparition soudaine, le remède des fièvres d'invasion caractérisées par la brutalité et l'intensité de l’élévation de la température, et le peu de signes locaux précoces d'accompagnement..., de même Mercurius solubilis est le remède-pivot des états subfrébiles (38° -38°5) caractérisés par une inflammation exsudative et catarrhale des parenchymes glandulaires, des muqueuses ou des séreuses (dont la façon normale de réagir à une agression est toujours l'hypersécrétion), inflammation catarrhale séreuse d'abord, puis muco-purulente verdâtre, et enfin franchement purulente évoluant vers l’ulcération.

L'efficacité de cette association est constante:

- très rapide dans les infections à pyogènes: la fièvre (39°— 400) d'une angine rouge, d'un rhino-pharyngite, d'une bronchite aiguë... ne doit pas durer plus de quarante-huit heures lorsque l'état général du malade est correctement relevé par des dilutions hautes et moyennes de Sulfur et de Silicea, les seuls remèdes capables de «recharger» le potentiel de défense de l'organisme malade;

- remarquable encore dans toutes les infections à virus pour lesquelles la médecine classique s'avoue désarmée et ne sait appliquer au malade à contresens de ses réactions naturelles de défense — que des médicaments contre la fièvre, des médicaments capables d'abaisser la température artificiellement: aspirine, quinine, etc..., sans se préoccuper d'aider l'organisme dans sa lutte contre l'agression virale.

Il faut savoir que la durée de l'épisode fébrile d'une maladie à virus est généralement de 3 à 5 jours (rarement moins: grippe, varicelle, oreillons...; rarement plus: certaines fièvres éruptives: rougeoles, dengue...), et qu'une maladie traitée par l'homéopathie est d'évolution toujours simple, non compliquée, et de convalescence très écourtée, avec un rétablissement remarquablement rapide du malade.

L'intensité de la fièvre dans les infections aiguës est toujours plus grande chez les nourrissons et les très jeunes enfants en raison de l'immaturité de leurs centres nerveux thermorégulateurs mais aussi parce que leur organisme n'a pas été affaibli par les multiples agressions, intoxications, surcharges digestives ou erreurs d'hygiène de la vie moderne. Leurs organes répondent immédiatement et énergiquement aux sollicitations des centres régulateurs cérébro-bulbaires.

A un nourrisson ou à un enfant qui présente une élévation brutale de température à 40° ou plus, avec alternance d'excitation et d'abattement; alternance de chaleur et de refroidissement de la peau, de rougeur et de pâleur; avec accès de pleurs correspondant—chez un enfant en âge de s'exprimer — à des accès de douleurs intolérables... penser aux deux remèdes homéopathiques des réactions initiales violentes de l'organisme: Aconitum napellus et Belladonna.

Ces deux remèdes peuvent être indiqués pendant toute la durée (3 à 5 jours) d'un grand nombre de fièvres à virus sans localisation organique (et sans réaction inflammatoire de muqueuse). Prescrire:

- Le jour même, une dose de Sulfur 9CH

- Le lendemain matin, au réveil, une dose de Silicea 9CH

Quatre ou cinq fois par jour, deux granules de:

- Aconitum napellus 4CH,

- Belladonna 4CH,

- Bryonia 4CH,

- Sulfur 4CH.

Bryonia est toujours le complémentaire «local» de Aconitum napellus et de Belladonna dans les fièvres «sèches» marquées par l'intensité des réactions vaso-motrices et le caractère pongitif des douleurs et des maux de tête.

En période d'épidémie les meilleurs remèdes de prévention sont les remèdes capables de maintenir à un bon niveau les capacités de résistance et de défense (c'est-à-dire la “forme") de l'individu. Ne feront une maladie apparente que les sujets en mauvais état général. Les autres ne seront aucunement affectés par la contagion ou feront une «maladie inapparente» sans symptôme révélateur mais réelle et attestée éventuellement par les modifications sérologiques d'immunité acquise.

Au malade épuisé, sans réaction physique et sans énergie morale, ayant perdu confiance en lui-même, vite découragé, tourmenté par des doutes et des hésitations, et anormalement frileux, prescrire immédiatement:

Silicea

Une dose en 9CH et 2 granules 4 ou 5 fois par jour en 4CH; en expliquant que toute déficience de l'état général rend l'orga­nisme particulièrement vulnérable aux agressions extérieures et aux infections microbiennes saisonnières; et que sans mise au repos et surtout sans traitement bien orienté de l'état général (autrement que par des vitamines ou des stimulants aveugles) la moindre infection débutante risque de durer de façon anor­male et surtout d'évoluer vers des complications fâcheuses.

Cet enfant a été réveillé en pleine nuit par de violentes douleurs, battantes et lancinantes, intolérables, par vagues successives au niveau de son oreille droite. La température est à 39°

Ferrum phosphoricum 4CH

Toutes les 1/2 heures ou toutes les heures au début du traitement. En association (en anticipant sur l'évolution normale, habituelle d'une otite aiguë) avec Belladonna 4CH, Mercurius solubilis 4CH et Kali muriaticum (l’otite moyenne est pratiquement toujours la complication d'un coryza traînant négligé ou mal traité).

Après un bain en piscine, vive douleur au niveau d'une oreille, aggravée par la traction du pavillon ou par la pression au niveau du conduit auditif (début d'otite externe oedémateuse, abcès ou furoncle...):

Belladonna et Apis mell. en association avec Mercurius sol. et Pyrogenium.

Ce garçon présente un début brutal de grippe: 39°—40° depuis hier soir, céphalée violente et battante; courbatures diffuses, changeant de place rapidement; alternances de frissons et de vagues de chaleur (le malade passe son temps à se couvrir et à rejeter ses couvertures); pas de signes de localisation inflammatoire; il s'agit d'une forme sèche (sans catarrhe de muqueuse) et très congestive de la grippe épidémique qui sévit actuellement:

Aconitum nap. et Eupatorium perfol. avec Sulfur, Ferrum phosphor. et Silicea.

Garçon de 8 ans. Fièvre à 39°- 40° depuis la veille avec délire pendant la nuit, hallucinations, agitation extrême avec soubresauts. Grippe rhino-pharyngée chez un enfant habituellement nerveux (coléreux et bagarreur le jour mais peureux la nuit).

Stramonium avec Sulfur (9 et 4CH)/ Silicea (9CH et 4CH), Belladonna et Mercurius solubilis. Traitement de 4 à 5 jours.

Cet enfant de 18 mois présente une forme prolongée et grave de rougeole; fièvre persistant aux environs de 38° malgré la sortie complète de l'éruption, agitation anxieuse avec gémissements alternant avec une torpeur, une prostration profonde; l’haleine et le corps dégagent une mauvaise odeur perçue même à distance; le. catarrhe des yeux et du nez est. très abondant; la toux rauque et grave est incessante et suffocante; l’intolérance gastrique est totale (vomissements immédiats à la moindre absorption de liquides ou d'aliments) et la diarrhée fréquente, d'odeur fétide; enfin la langue est recouverte de plaques de mucosités blanchâtres épaisses:

Arsenicum album et Baptisia avec Silicea (9CH et 4CH), Sulfur (9CH et 4CH) et Mercurius solubilis.

A l'occasion de cet instantané de consultation, trois remarques essentielles:

Dans les résumés de consultation qui vont suivre, il ne sera jamais question des symptômes de la maladie en cours, diagnostiquée de façon classique après l'examen médical habituel: Rougeole, Angines, Pneumonie, Ulcère de l'estomac, etc... Seuls sont pris en considération pour la prescription des remèdes homéopathiques les symptômes réactionnels du malade; ceux qui dévoilent sa façon de réagir, qui extériorisent ses processus intimes de guérison.

Arsenicum album n'est pas un remède de fièvre; de même que Aconit. nap., Belladonna, Ferrum phosphor. ou Mercurius sol. Ces remèdes ne sont pas capables de lutter contre l'hyperthermie, de «faire baisser» la température artificiellement mais visent à contrôler et à renforcer l'efficacité d'une certaine façon de réagir d'un organisme soumis à une agression microbienne. La fièvre n'est pas une maladie par elle-même; ni même le signe majeur de la maladie à traiter, comme le croient souvent les malades et leurs familles. La fièvre n'est qu'un des symptômes (le plus bruyant et parfois le plus gênant) de la forme que revêt la défense de l'organisme malade. Et le symptôme fièvre peut manquer dans le tableau de ces maladies réactionnelles que représentent Arsenicum album, Aconit. nap., Belladonna et Mercurius sol.

- dans un état infectieux fébrile, lorsqu'il existe une agitation extrême par sensation de courbatures prédominant au niveau des régions du corps qui appuient sur le lit, une mauvaise haleine et une mauvaise odeur du corps, un aspect caractéristique de la langue recouverte de mucosités blanchâtres épaisses ou de fuliginosités..., toujours craindre une infection ou une toxi-infection sévère; et une évolution clinique grave avec risque d'hémorragies, de taches purpuriques ou de défaillance cardio-vasculaire. Dans un tel contexte, le médecin n'hésite jamais à prescrire des antibiotiques à doses suffisantes.

Avant même d'être en présence du médecin, cette fillette se signale à son attention bruyamment et à distance par des efforts incessants de vomissements; par une agitation anxieuse très caractéristique: refus de se laisser toucher et aider par sa mère, réactions violentes (l’enfant se débat à la fois physiquement et moralement). Depuis hier, fièvre à 40°, vomissements incessants; pas de diarrhée ni de signes d'infection gastro-intestinale mais l'enfant a toujours été sujette à des vomissements faciles, sans raison apparente. La fièvre actuelle correspond à une localisation rhino-pharyngée de grippe épidémique,

Arsenicum album avec Belladonna, Mercurius sol., Kali muriat. et Sulfur (9CH et 4CH).

Ce malade de 24 ans présente une plaie phlycténulaire et anthracoïde du pied droit avec température élevée 39°—40°, douleurs très vives localisées, traînée de lymphangite le long de la jambe et de la cuisse, et adénite inguinale très douloureuse:

Tarentula cubensis et Pyrogenium avec Silicea (9CH et 4CH), Belladonna et Mercurius sol. en association avec un traitement antibiotique.

Quatre jours après une piqûre septique à la base d'un orteil ce garçon présente un abcès rapidement extensif avec oedème rouge vif du pied débordant la cheville, avec fièvre oscillant entre 39° et 40°, réaction ganglionnaire inguinale très douloureuse, et déjà formation de pus (insuffisamment drainé par une incision timidement pratiquée):

Pyrogenium, Belladonna et Mercurius sol. avec Silicea (9CH et 4CH), sulfur (9CH et 4CH) et Apis mell.

En présence d'un abcès extensif d'allure phlegmoneuse, ne jamais prescrire Hepar sulfur mais Pyrogenium en association avec des antibiotiques à doses suffisantes pour lutter contre la diffusion microbienne mal contenue par le système lymphatique et le barrage ganglionnaire. Le traitement homéopathique qui vise à renforcer le système de défense de l'organisme com­plète le traitement antibiotique destiné à lutter contre l'agres­seur microbien.

Début de Rougeole chez une fillette de 2 ans: fièvre à 39° depuis la veille, catarrhe oculo-nasal typique, toux un peu rauque et grasse...:

Silicea (9CH et 4CH) et Sulfur (9CH et 4CH) avec Belladonna, Mercurius sol. et Kali bichrom.

Le remède habituel de la toux de trachéite, dans la Rougeole, n'est pas Bryonia mais Kali bichromicum. Les indications de Bryonia sont représentées par des états inflammatoires caracté­risés par une extrême sécheresse des muqueuses (avec dou­leurs piquantes à type de point de côté). Dans la rougeole, à tous les stades de la maladie, toutes les muqueuses sécrètent avec excès: les conjonctives sont larmoyantes ou purulentes, l’écoulement nasal est abondant, incessant, la toux est bruyante et creuse mais grasse, la diarrhée est fréquente.. Tous ces symp­tômes contre-indiquent la prescription de Bryonia qui n'est jamais un remède de catarrhe de muqueuse.

Cette fillette de 5 ans, au septième jour d'une rougeole grave avec complication pulmonaire et vomissements fréquents, relève plus d'un traitement intensif en milieu hospitalier que d'un traitement à domicile. Mais son aspect mérite de retenir l'attention car il évoque un tableau pathogénétique qu'un lecteur de Matière Médicale Homéopathique pourrait croire irréel .

Agitation intense de l'enfant qui présente des mouvements incessants de la tête (enfoncée dans l'oreiller) et des mains (qui semblent vouloir attraper des objets imaginaires). Besoin irrésistible de se gratter et de s'écorcher les narines, qui sont très irritées, très rouges, à vif, excoriées jusqu'au sang malgré la douleur par le grattage incessant. Les lèvres sont sèches crevassées avec de petites peaux que le malade s'obstine à vouloir arracher. La salivation est abondante et de mauvaise odeur, fétide; et irritante, corrosive. La langue est à vif, complètement dénudée avec des papilles surélevées, d'un aspect framboisé, rouge vif, comparable (suivant l'expression de la Matière Médicale) à de la viande de bœuf crue et saignante. La muqueuse pharyngée est elle aussi d'un rouge vif et son inflammation provoque une sensation d'irritation brûlante qui rend pénible toute alimentation...:

Arum triphyllum.

A un malade atteint d'infection aiguë, à la langue propre et brillante, d'un rouge vif, comme vernissée; se plaignant de courbatures au niveau des parties du corps sur lesquelles il repose, ce qui l'oblige à changer souvent de position, donner: Pyrogenium.

Alors que les antibiotiques s'efforcent de combattre l'agresseur microbien, ce qui est leur façon indirecte d'aider le malade, Pyrogenium est le remède activateur d'un certain processus de défense d'un organisme infecté.

Pyrogenium n'est pas seulement le remède des infections aiguës à localisations multiples ou à tendance extensive grave ou à tendance suppurative: le remède des lymphangites ou des septicémies par exemple. Pyrogenium est aussi le remède de lésions suppurées interminables (souvent de mauvaise odeur) et bien que ses indications soient plutôt les infections par cocci-pyogènes, il faut savoir le prescrire avec efficacité dans certaines lésions traînantes à virus (comme l'herpès) lorsqu'il existe un net retard de cicatrisation.

Ce malade se présente avec une plaie infectée de la jambe droite et un cordon dur et douloureux de lymphangites remontant le long de la cuisse. Fièvre élevée avec frissons; adénite douloureuse à l’aine:

Pyrogenium et Vipera avec Silicea (9CH et 4CH), Belladonna, Mercurius sol. et Apis; et des antibiotiques à doses suffisantes.

L'angine de cet enfant est remarquable par l'intensité de la fièvre qui l'accompagne, l’importance de la réaction ganglionnaire sous-maxillaire, l’aspect de la langue (entièrement recouverte de mucosités grisâtres): la mauvaise odeur de l'haleine, la présence de nombreux aphtes sur le palais et les gencives, l’intensité des courbatures diffuses:

Baptisia et Kali bichrom. avec Silicea (9CH et 4CH), Belladonna, Mercurius sol. et Phytolacca; et de la Pénicilline sans attendre les résultats des examens de laboratoire demandés.

De telles angines (éventuellement graves) condamnent les pratiques unicistes en homéopathie, car aucun remède ne peut à lui seul couvrir toutes les modalités réactionnelles d'un malade. A chaque remède prescrit correspond un tableau précis mais limité de l'effort réactionnel du malade.

Ce convalescent de maladie grave présente un état de fatigue extrême qui l'oblige à traîner au lit. Ses jambes refusent de le porter lorsqu’il veut se lever et il passe ses journées couché tellement il se sent faible, d'une faiblesse permanente différente de la fatigabilité rapide avec essoufflement de Kali carbo. La lumière vive, les objets brillants lui font mal aux yeux. Les maux de tête sont fréquents dans la journée avec sensation que la tête est augmentée de volume et sensibilité du cuir chevelu au moindre contact. Enfin tout le corps est sensible au toucher et les articulations douloureuses:

Manganum.

L'aspect de cet anthrax au huitième jour de son évolution est remarquable par l'épaisseur et la teinte rouge violacée, lie de vin de ses parois et de la région avoisinante; remarquable également est l'intensité des démangeaisons dont l'anthrax est le siège, démangeaisons qui s'étendent au-delà de la lésion et qui provoquent des lésions suintantes de grattage:

Lachesis et Mercurius corrosivus avec Tarentula cubensis, Belladonna, Silicea et Sulfur.

Cette fillette présente un retard de cicatrisation de son abcès ganglionnaire inguinal droit incisé et évacué quinze jours auparavant:

Silicea (9CH et 4CH) et Hepar sulfur 9CH (une dose) avec Mercurius sol., Calcarea sulfurica (pour la suppuration persistante), Fluoricum acid et Calendula.

Cette charmante petite fille de 15 mois gâtée par ses grands-parents est actuellement franchement détestable: ne supportant ni qu'on la regarde ni qu'on la touche; se forçant à tousser jusqu'aux nausées et aux vomissements. «Toujours malade depuis sa naissance», elle a été hospitalisée à six reprises pour rhino-pharyngites et bronchites qui lui ont valu de nombreux traitements antibiotiques et une allergie sévère à la pénicilline.

Hepar sulfur 9/4CH et Calcarea carbonica 9/4CH.

Silicea, Chamomilla, Mercurius sol. et Kali muriaticum.

Cet homme présente un volumineux abcès furonculeux en formation au niveau de la cuisse droite avec fièvre élevée et adénopathies inguinales. Ce qui caractérise cet abcès, c'est l'infiltration indurée et douloureuse des tissus qui entourent le foyer de l'infection.

Tarentula cubensis et Pyrogenium avec Silicea 9/4CH, Belladonna et Mercurius sol. Pénicilline à doses moyennes.

Cinq jours plus tard, le malade revient pour un nouveau traitement. Abcès spontanément ouvert; pus sanguinolent, fluide et violacé, très abondant; les bords de l'abcès et les tissus de voisinage ne sont plus indurés mais d'une teinte remarquablement violacée:

Hepar sulfur 9/4CH et Lachesis avec Calendula, Pulsatilla, Mercurius sol. et Silicea.

Quatre jours plus tard, dernier traitement. L'inflammation étendue et violacée des tissus persiste mais ni indurée ni douloureuse et l'écoulement est sanieux, fait de sérosité sanguinolente plus que de pus:

Silicea 9/4CH et Sulfur 9/4CH avec Calcarea sulfurica (pour éviter une évolution torpide de l'infection, Calendula (pour activer la cicatrisation locale des tissus), Lachesis et Mercurius sol.


MALADIES DE L'ENFANCE


L'Homéopathie est la Médecine de choix pour les enfants et les nourrissons. Leurs réactions face à la maladie sont toujours franches et rapides, voire excessives (risque de convulsions, fébriles ou dentaires, notamment).

Le principe de l'Homéopathie est d'agir dans le sens de la réaction spontanée de l'organisme; de la rendre plus efficace lorsqu'elle est bien adaptée et bien orientée vers la guérison; de la stimuler lorsque l'organisme est incapable de faire face à ses nouveaux besoins; de la contrôler lorsqu'elle est excessive (hyperexcitabilité psychomotrice des nourrissons).

Pour être efficace, ne pas contrarier ni combattre les symptômes réactionnels du malade. Ne pas «faire baisser la fièvre» artificiellement; ce qui est méconnaître le rôle de l'hyperthermie dans le système de défense de l'organisme. Ne pas modifier la toux, qui correspond à un besoin et qui a son utilité. Ne pas « assécher» les muqueuses ou les organes glandulaires, l'hypersécrétion étant une réaction fonctionnelle salutaire. Ne pas « calmer » artificiellement les réactions psychomotrices de l'enfant qui orientent le diagnostic médi­camenteux et ne peuvent être calmées efficacement que par des médicaments toxiques. Ne pas abuser des désinfectants, des antiseptiques administrés par les orifices naturels du corps (nez, gorge, oreilles...), antiseptiques qui traumatisent une muqueuse déjà enflammée, irritée, et qui sont trop souvent « renforcés» par des doses allergisantes d'antibiotiques. Enfin ne pas transformer le sentiment d'inconfort ou d'angoisse de l'enfant malade en panique plus ou moins furieuse par des séries d'injections médicamenteuses, intramusculaires ou intraveineuses; de telles injections aggravent le déséquilibre neurovégétatif provoqué par la maladie et ajoutent une perturbation psycho-affective regrettable aux troubles organiques du malade, ce qui nuit au repos nécessaire à une guérison rapide et à une convalescence parfaite.

La médication homéopathique représente la thérapeutique de choix en médecine infantile. Son administration est facile à tous les âges et son efficacité très rapide dans les affections aiguës et récentes: L'enfant et le nourrisson ne sont ni affaiblis ni intoxiqués par les multiples agressions de l'existence et leurs réactions aux remèdes sont toujours aussi franches que leurs réactions face à la maladie.

A l'avantage encore du remède homéopathique; son absence de toxicité, de plus en plus appréciée par les mères de famille. Alors que l'efficacité du médicament classique croît en fonction de la quantité de substance prescrite (jusqu'à un seuil de toxicité), l’activité du remède homéopathique est inversement proportionnelle (dans une zone de dilutions raisonnable) à la quantité de substance prescrite, puisque uniquement fonction du degré de dilution-dynamisation du remède. Lorsque le remède est «semblable», plus il est dilué et dynamisé et plus il agit en durée et en profondeur dans l'organisme.

A l'avantage enfin du remède homéopathique: la précision de ses indications cliniques et la possibilité de commencer immédiatement (après examen du malade) un traitement bien adapté et d'efficacité assurée. En présence d'une fièvre brutale chez un jeune enfant ou chez un nourrisson, sans localisation inflammatoire précoce, le médecin de formation classique doit (pour émettre un diagnostic et donc formuler un traitement précis) attendre les résultats d'examens de laboratoire de routine ou attendre que la maladie évolue et que le diagnostic clinique se précise...; le médecin homéopathe sait déjà, lui, dès son premier examen, quels sont les remèdes qui conviennent à son jeune malade. Pour lui, le diagnostic médicamenteux est instantané et précède toujours le diagnostic nosologique classique.

De la naissance jusqu'à l'adolescence, le développement morphologique de l'enfant ainsi que sa prédisposition à certaines maladies sont fortement influencés par l'hérédité, par les antécédents et les particularités physiques et physiologiques de ses ascendants.

Il est impossible de bien connaître un jeune malade sans s'intéresser à ce que les homéopathes désignent sous le nom de constitution, c'est-à-dire l'ensemble des caractères morphologiques, physiologiques et psychiques qui permettent de classer les individus. Ces caractères sont fixés dès la naissance, immuables, et déterminent, dans une large mesure, les prédispositions morbides de chacun.

Il existe de nombreuses possibilités de classification des individus (par tempéraments ou par constitutions):

- suivant l'aspect morphologique et les caractéristiques anthropométriques;

- suivant la prédominance physiologique de tel ou tel appareil (type cérébral, digestif, respiratoire ou musculaire);

- suivant la prédominance de tel ou tel processus métabolique (tempérament hydrogénoïde, oxygénoïde ou carbo-nitrogénoïde);

- suivant les caractéristiques anatomo-physiologiques (type endocrinien, lymphatique, sanguin ou neuro-végétatif);

- suivant les données fournies par l'embryologie...

A la suite de Nebel et Léon Vannier, les homéopathes ont retenu une classification clinique basée sur l'analogie existant entre les pathogénésies de trois sels calciques (le carbonate, le fluorure et le phosphate de calcium) et certains types morphologiques et caractériels fréquemment observés (le fait est indéniable) en pathologie générale.

L'élément différentiel le plus important de ces types constitutionnels est représenté par les variations du degré de souplesse des articulations et du degré de tonicité tissulaire et ligamentaire.

Pour certains, ces types constitutionnels résultent de la teneur relative ou de l'influence relative d'un des sels calciques par rapport aux autres, le rôle dominant d'un des trois constituants minéraux conférant au squelette des caractéristiques anatomiques différentes.

Pour beaucoup, plus l'articulation est lâche plus l'hérédité est lourde.

Le type carbonique—aux articulations raides et « serrées »— se rapproche le plus du type humain sain et équilibré (harmonie physique, équilibre physiologique et psychique).

Le type phosphorique — aux articulations souples — résulterait de l'imprégnation lointaine d'une lignée humaine par la toxine tuberculeuse.

Le type fluorique—aux articulations relâchées distendues —résulterait de l'imprégnation de l'organisme par la syphilis.

A chaque type constitutionnel correspondent des prédispositions morbides particulières:

- Au type carbonique gros mangeur: la pathologie de surcharge et d'auto-intoxication. Obésité, rhumatisme surtout goutteux, lithiase, allergies respiratoires ou cutanées, artériosclérose ou hypertension artérielle.

- Au type phosphorique, déminéralisé, « décalcifié» osseux, la prédisposition aux maladies infectieuses aiguës et aux rhumatismes infectieux.

- Au type fluorique, dystrophique, l'évolution vers l'inflammation chronique des séreuses (adhérences, périviscérites...), les ptôses viscérales, les rhumatismes ankylosants et déformants, les varices et inflammations artério­veineuses. ..

Pour beaucoup d'homéopathes, le type constitutionnel carbonique est le type idéal, le moins taré et le mieux équilibré. D'une hérédité toxinique légère et réagissant bien aux infections, le carbonique est classiquement promis à une longue existence, malgré sa tendance à l'obésité et à l'hypertension artérielle.

En pratique médicale courante, qu'en est-il ? Quelles sont les tendances pathologiques, quelles sont les prédispositions morbides du carbonique, aux différents âges de l'existence?

Dès sa naissance l'enfant carbonique revêt les apparences morphologiques de sa constitution gros bébé joufflu, à gros ventre, à grosse tête, aux fontanelles largement ouvertes, aux chairs molles et pâles, aux sueurs abondantes au niveau de la tête et de la nuque, surtout la nuit (mouillant l'oreiller).

Quelles maladies guettent ce «beau bébé», calme et sage, apathique déjà gros mangeur?

1° - Ce sont d'abord les troubles digestifs étiquetés « diathèse acide» en raison de l'importance des acidités surtout stomacales: intolérance fréquente au lait; vomissements surs de lait mal digéré; diarrhée faite de selles jaunâtres, aigres, mal formées.

2° - Ensuite les troubles cutanés en rapport avec la transpiration permanente et acide: érythème fessier, impétigo (« croûtes de lait»); eczéma du cuir chevelu, intertrigo surtout.... sans qu'il soit toujours facile de faire la part de ce qui revient à l'infection microbienne (streptocoque ou staphylocoque) et la part de ce qui revient à la diathèse-eczéma dans l'étiopathogénie de ces lésions cutanées.

3° - Enfin les troubles d'ossification, de dentition, et les retards de croissance. Retard dans la fermeture des fontanelles; fréquence exceptionnelle des accidents fébriles de dentition (Belladonna est le complémentaire «fébrile» de Calcarea carbonica); des accidents convulsifs (Chamomilla) et des accidents digestifs (Magnesia carbonica). Retard de la marche: L’enfant qui apprend lentement à marcher, avec tendance à l'incurvation des jambes (ce qui inquiète les parents et les pousse à consulter de nombreux médecins).

L'avenir du jeune carbonique jusqu'à la puberté n'est guère plus favorable.

La prédisposition constitutionnelle au «lymphatisme» (c’est-à-dire à l'inflammation chronique et à l'hyperplasie du tissu lymphoïde), se précise: hypertrophie des amygdales, angines à répétitions, végétations adénoïdes, adénopathies molles et indolores, rhino-trachéo-bronchites à rechutes, otites suppurées chroniques... expliquent l'aspect chétif habituel de ces malades.

Tendance à la spasmophilie et au rachitisme. Et surtout premières manifestations de la diathèse allergique: asthme, eczéma, urticaire, coryza spasmodique..., apanage des carboniques sans que leur remède constitutionnel ait une efficacité thérapeutique nette sur l'évolution de leur maladie.

Jeunes carboniques en bonne santé, équilibrés, et carboniques malades «décompensés» se reconnaissent à leur stature bréviligne et à leur ossature épaisse, à leur adiposité molle et blanchâtre, à leur transpiration froide et abondante, enfin à leur frilosité la nuit. L'amaigrissement du carbonique décompensé ne fait qu'accentuer la pâleur «crayeuse» et la mollesse de ses chairs.

A l'âge adulte, la constitution est définitivement “fixée" dans ses caractéristiques osseuses et morphologiques. Le remède constitutionnel, Calcarea carbonica, n'a plus qu'une efficacité restreinte sur les troubles nutritifs (obésité) ou diathèsiques (asthme, eczéma, lithiase, rhumatismes, goutte...), et sur la sclérose ou fibrose progressive des tissus (hypertension artérielle, fibromatose, etc...)

Les indications cliniques de Calcarea phosphorica correspondent bien aux troubles de croissance et d'ossification de l'enfance: rachitisme, déviation de la colonne vertébrale, croissance trop rapide avec fragilité des os et déformation du thorax; thorax insuffisamment développé d'avant en arrière; élargissement du thorax au niveau des dernières côtes avec projection du sternum en avant, creux médiosternal atteignant souvent la ligne mamelonnaire; fractures; tuberculose osseuse, bref: tous les états de «décalcification osseuse» due non pas à une carence d'absorption digestive des sels calciques, mais à un défaut d'assimilation ou à un défaut de fixation du calcium au niveau du squelette.

Calcarea fluorica est un grand remède de troubles trophi­ques, de lésions dystrophiques cicatricielles ou nutritionnelles.

Remède fondamental de fibrose et de lésions scléreuses à tendance rétractile par perte de l'élasticité du tissu conjonctif et des parois vasculaires; remède essentiel des lésions inflammatoires traînantes au stade de sclérose cicatricielle (fibrome induré, kystes et formations fibreuses, scléroses cicatricielles avec dépôts calcaires) Calcarea fluorica est indiqué dans les ptôses viscérales, les varices ou varicosités, les kystes ou fibromes, les ulcérations de jambes (surtout variqueuses), les déformations osseuses de l'enfant...

- Cette fillette de quatre ans nous est présentée en désespoir de cause: bronchites à répétitions, adénopathies cervicales (non traitées; «ce n'est rien» disent les médecins qui se succèdent...), rhinopharyngites à rechutes, otites, vomissements faciles, diarrhée fréquente et malodorante le matin; caractère impossible: « ne supporte rien ni personne», dit la mère, colères «à devenir bleue», «toujours sur les nerfs», «on ne peut rien lui dire», «ne dort pas la nuit»... Et enfin, pour conclure: toux rauque, nocturne... depuis deux ans.

Malgré cela, l’aspect général est bon. Le poids est normal pour l'âge de l'enfant. L'examen confirme la présence de nombreux râles et sifflements bronchiques attestant la prédisposition constitutionnelle de l'enfant (de type carbonique évident) à la maladie asthmatique.

Cette observation met en lumière la relation qui existe entre la constitution carbonique et le «tempérament lymphatique et scrofuleux» tel qu'il est défini par le dictionnaire des Termes techniques de médecins (des docteurs Garnier et Delamare): la scrofule étant « une variété de tempérament lymphatique propre à l'enfance et à l'adolescence, caractérisée par une prédisposition aux infections banales de la peau et des muqueuses (rhinite, otite, etc.) qui revêtent un caractère suintant et une allure chronique, et à la tuberculose qui se localise sur les ganglions, les os, les articulations, évolue sans grande réaction et aboutit à la caséification».

Cette jeune malade présente les caractéristiques majeures de deux remèdes: Calcarea carbonica et Hepar sulfur.

De Hepar sulfur, elle présente l’hypersensibilité à tout: au froid, à la douleur, au moindre contact, à la moindre contra­riété. La moindre inflammation catarrhale de muqueuse (avec tendance à la suppuration ) est ressentie de façon très vive et douloureuse: douleurs atroces, piquantes... A la moindre contrariété, l’enfant s'emporte violemment, de façon hargneuse ou s'enferme dans le mutisme, la bouderie... Au moindre cou­rant d'air ou refroidissement, inflammation catarrhale du nez, de la gorge, des oreilles, des bronches, ou de la peau (impé­tigo), avec tendance à la suppuration et aux «engorgements» ganglionnaires... Au moindre contact physique, au toucher, les douleurs prennent des proportions excessives; à l'approche de l'entourage, l’irritabilité se réveille et s'exacerbe...

De Hepar sulfur enfin la malade présente un symptôme important; la toux rauque, sèche et aboyante, très évocatrice du remède dans un contexte de «terrain infecté».

Un autre symptôme important de Hepar sulfur est retrouvé chez de tels malades en période de suppuration chronique (otite, bronchites chroniques, abcès superficiels au pus mélangé de sang): L’odeur fétide ou sure des sécrétions. La matière médicale homéopathique, toujours d'une extrême précision dans les termes (ce qui ne peut faire sourire que les ignorants) qualifie cette odeur, d'odeur de vieux fromage! Il est des symptômes qu'il faut avoir appris et avoir «reconnus» ne serait-ce qu'une fois pour ne plus les oublier (et les méconnaître).

N'insistons pas sur les caractéristiques morphologiques de la constitution carbonique retrouvées chez cette malade; gros ventre, peau pâle, froide et moite, etc.

Le premier traitement remis ce jour-là a été:

Hepar sulfur (9CH et 4CH), Calcarea carbonica (9CH et 4CH) avec Mercurius solubilis, Arsenicum album et Silicea.

La prescription de Arsenicum album s'imposait dans l'immédiat en raison des nausées et vomissements, de la diarrhée caractéristique et des râles et sifflements bronchiques (bronchite asthmatiforme) observés le jour même de la consultation .

- Cette mère de famille se désole de voir son enfant ne plus manger: il n'a plus d'appétit, il va maigrir!

Le «malade» en question est un magnifique garçon de dix-sept mois, plein de vie, sans le moindre symptôme anormal, ni respiratoire, ni digestif notamment. A dix mois, il pesait... 10,300 kg; à treize mois: 11,100 kg et actuellement il pèse 11 kg.

Dix minutes seront nécessaires pour expliquer à cette jeune mère que son enfant est du type constitutionnel carbonique; ce qui signifie qu'il a hérité d'un de ses parents un type morphologique particulier qui le marquera durant toute son existence: petite taille mais forte carrure et squelette épais; gros ventre arrondi; peau pâle, blanchâtre et tissus mous; transpiration froide surtout la nuit, prédominant au niveau de la tête et du cou.

L'amaigrissement relatif actuel doit être respecté.

- Ce garçon de quatre ans, présenté endormi dans les bras de sa mère, attire l'attention par la pâleur intense, de marbre, de son visage et de tout le corps. A peine réveillé et sorti de sa torpeur, il recommence à s'agiter, à tourner de droite et de gauche sur le lit d'examen, à se plaindre, à refuser «qu'on le touche»... Cette alternance de prostration complète et d'agitation réellement anxieuse, associée à une pâleur intense des téguments oriente l'interrogatoire vers la possibilité d'un syndrome clinique Arsenicum album, de quelque localisation que ce soit mais plus probablement gastro-intestinale.

Depuis la veille, la température est à 40°, l’intolérance gastrique est totale: vomissements immédiats après toute tentative d'alimentation liquide ou solide; les selles sont actuellement normales mais il n'existe aucun signe d'examen permettant d'infirmer le diagnostic de gastro-entérite (épidémique) débutante.

Traitement immédiat: Arsenicum album, Mercurius solubilis, Belladonna, Ipeca.

Ipeca est un grand remède de vomissements de nature réflexe (par irritation des terminaisons gastriques du nerf pneumogastrique), vomissements qui ont pour caractéristique majeure de survenir au milieu de quintes de toux...

Il n'y a pas incompatibilité entre la prescription de Belladonna et Mercurius (remède d'états inflammatoires) et la prescription de Arsenicum album (remède d'état neuro-toxique caractérisé par une agitation anxieuse remarquable, par une intolérance gastrique absolue et par une évolution vers une diarrhée épuisante, brunâtre et d'odeur fétide ou putride...).

- Annoncé par des quintes de toux suivies d'efforts bruyants de vomissements, le garçon de trois ans qui pénètre dans le cabinet de consultation porté dans les bras de sa mère, est dans un état de prostration extrême et d'une pâleur marmoréenne aussi évocateurs l'un et l'autre de Arsenicum album qu'une agitation désordonnée avec refus d'être porté ou d'être touché et expression anxieuse du visage.

Depuis huit jours, la fièvre est à 39° (tous les soirs), l’intolérance alimentaire absolue, nausées et vomissements surviennent après des quintes de toux, les selles liquides et malodorantes sont au nombre de six ou huit par vingt-quatre heures, le refroidissement des téguments est plus marqué après les selles... En cette période de gastro-entérite épidémique, le diagnostic ne fait pas de doute et le traitement classique (inefficace) est immédiatement remplacé par la prescription suivante: Arsenicum album, Veratrum album, Ipeca, China, Mercurius sol.

Arsenicum album et Veratrum album sont les grands remèdes homéopathiques des malades neuro-digestifs intoxiqués, prostrés et refroidis. China est leur complémentaire habituel de convalescence; à Mercurius solubilis, leur complémentaire d'inflammation fébrile exsudative de la muqueuse gastro-intestinale, peut être associé dans les formes très graves un antibiotique polyvalent à doses suffisantes.

- C'est un garçon de onze mois qui est présenté ce jour-là. Depuis la veille au soir fièvre à 39°; quintes de toux suivies de vomissements alimentaires (caillots de lait), diarrhée jaunâtre, selles non pas franchement liquides mais “comme des oeufs brouillés” et sentant mauvais, d'odeur aigre, acide. Les sueurs sont abondantes après la toux et les pleurs, et d'odeur aigre. L'enfant est agité mais se calme rapidement lorsqu'on le prend dans les bras. Enfin depuis hier, sortie des troisième et quatrième dents...

Chamomilla (9CH et 4CH), Sulfur 9CH avec Mercurius sol., Belladonna, Magnesia carbonica.

A souligner la différence essentielle qui existe entre l'agitation anxieuse de Arsenicum album et l'agitation caractérielle de Chamomilla. L'enfant Chamomilla est un enfant agité, capricieux, jamais content..., qui demande à être porté. L'enfant Arsenicum album est un malade grave qui se débat littéralement contre sa maladie, en proie à la panique, et qui n'accepte ni d'être porté ni même qu'on le touche.

- C'est un bébé de six mois qui nous est présenté non pas endormi mais prostré dans les bras de sa mère; pâle, les yeux bordés d'un cerne bleuâtre qui les fait paraître comme enfoncés dans les orbites; sans réaction aux mouvements ou secousses qui lui sont imposés par l'examen.

Le tableau clinique se résume à peu de choses: une fièvre à 40° depuis la veille, et dix selles verdâtres et gluantes, d'odeur acide très forte. Pas de nausée ni vomissement, pas d'agitation, pas de symptôme objectif d'examen... Et cependant de l'aspect de l'enfant se dégage une impression de gravité immédiate qui fait craindre deux complications évolutives possibles; les convulsions de l'hyperthermie ou l'évolution vers un état de toxicose avec vomissements et déshydratation rapide.

Peu de médecins, il faut le dire, accepteraient de traiter un tel malade chez lui, dans sa famille, avec pour seule garantie la prescription de calmants (gardenal ou tranquillisants), d'antibiotiques et d'antidiarrhéiques. Et cependant de l'efficacité rapide des premiers remèdes qui lui seront administrés dépend l'avenir du jeune malade: un prompt rétablissement avec guérison rapide en quelques heures de sa diarrhée neuro-toxique débutante; ou bien une évolution certaine vers un état de toxicose imposant une hospitalisation prolongée.

Et cependant, malgré sa confiance en l'efficacité des remèdes qu'il prescrit, efficacité liée à la précision de son diagnostic médicamenteux, le Médecin homéopathe est placé devant un choix difficile, car il ne peut prévoir longtemps à l'avance quelle sera l'évolution symptomatique du syndrome neuro-toxique de son jeune malade.

Le traitement prescrit avec une assurance justifiée par une longue expérience (et suivi avec succès) a été le suivant: Chamomilla 9CH, une dose immédiatement.

Toutes les 1/2 heures d'abord, puis toutes les deux ou trois heures jusqu'à ne plus dépasser les six prises par vingt-quatre heures les jours suivants, deux granules de:

Belladonna, Mercurius solubilis, Aethusa, Magnesia carbonica .

en cas d'agitation ou de vomissements deux granules de:

Chamomilla et (ou) Arsenicum album deux à quatre fois si nécessaire dans la journée.

Aethusa est le grand remède des troubles digestifs aigus du nourrisson avec altération rapide de l'état général: faiblesse et prostration avec assoupissement constant, et amaigrissement rapide. Il n'y a pas incompatibilité entre Aethusa (diarrhée neuro-toxique) et Magnesia carbonica (diarrhée acide, fréquente en période de dentition). Dans le tableau clinique de Aethusa domine l'atteinte de l'état général; dans le tableau de Magnesia carbonica domine l'acidité du tube digestif.

Chamomilla est le remède préventif des crises convulsives dans les états infectieux très fébriles.

Les grands remèdes homéopathiques dans les toxicoses sont Arsenicum album et Veratrum album, mais aussi Pyrogenium et surtout Baptisia (toxi-infections: intestinales, encéphaliques ou cérébro-méningées)...

L'anxiété, l’agitation extrême et l'épuisement rapide au moindre effort d'un malade témoignent toujours de la gravité évolutive de son état, et un médecin doit toujours considérer avec une grande attention les états d'agitation anxieuse apparemment injustifiés (dans l'immédiat) du malade qu'il traite, et ne pas méconnaître les indications cliniques de Arsenicum album.

Garçon de neuf ans et demi, très nerveux: cris et hurlements, coups et morsures, agitation physique incessante (mains et pieds), sommeil agité, terreurs nocturnes (terrifié par l'obscurité et la solitude, il va chercher refuge dans le lit de son frère âgé de six ans ou dans le lit de sa soeur, son aînée). Retard scolaire.

Stramonium (9CH et 4CH) et Chamomilla (9CH et 4CH) avec Kali bromatum et Silicea.

- Ce garçon de six mois ne cesse pas de hurler depuis plusieurs semaines, surtout la nuit au point que son père excédé de ne pouvoir dormir a porté le tout, berceau et bébé, hors de la maison la nuit dernière...

Très au courant des indications des grands remèdes homéopathiques, la maman consulte parce que l'enfant continue à pleurer malgré la prise régulière de hautes dilutions de Chamomilla (9CH tous les dix jours) et de granules de Chamomilla 4CH, à la demande.

Les deux grands remède de nervosité chez l'enfant sont: Chamomilla (remède caractériel) et Stramonium. Chamomilla est le remède des enfants capricieux et coléreux qui demandent à être portés sans cesse et qui ne sont jamais satisfaits, jamais contents. Stramonium est le remède des enfants agités et méchants le jour, apeurés le soir; le remède des enfants qui pleurent et crient la nuit parce qu'ils ont peur d'être seuls, peur de l’obscurité; qui ne peuvent s'endormir sans la présence de leur mère. Lorsqu'il se réveille la nuit, l’enfant Chamomilla commence par pleurer pour appeler; puis il se met à hurler; mais l'enfant Stramonium, lui crie plus par peur que par impatience.

Lorsque ces deux remèdes (bien prescrits) se révèlent insuffisants, il faut penser au grand remède des enfants nerveux dits « lymphatiques»; enfants toujours malades, hypersensibles; hypersensibles à tout: à la douleur, au bruit, au moindre contact, aux changements (ambiance, entourage...) et sur un autre plan: au froid et aux courants d'air... Le remède de ces enfants irritables, toujours maussades, hargneux ou boudeurs est Hepar sulfur.

En pratique, Hepar sulfur correspond au type constitutionnel Calcarea carbonica aggravé, décompensé.

Du carbonique, ce bébé présente effectivement la peau blanchâtre, moite et froide; le ventre ballonné, gros mais flasque, s'étalant sur le lit d'examen; L’aspect de ce gros ventre contraste avec l'amaigrissement du thorax et des membres. Ce bébé à la petite figure amaigrie, amincie saute littéralement au moindre bruit, au moindre contact. «Toujours enrhumé», il ne grossit pas malgré une «faim vorace» de jour comme de nuit.

Pas de signe objectif de maladie évolutive actuelle (la mère est extrêmement attentive au moindre symptôme anormal)...

Traitement prescrit:

Hepar sulfur (9CH et 4CH), Calcarea carbonica (9CH et 4CH) avec Chamomilla et Stramonium.

- Le début des vacances scolaires marque la période au cours de laquelle les mères de famille commencent à s'inquiéter des troubles de développement osseux qu'elles constatent chez leurs enfants.

Schématiquement deux types de déformations osseuses sont le plus souvent observés:

- Chez un enfant gros et même gras, à ventre mou et proéminent: une déformation des membres inférieurs caractérisée par un rapprochement des genoux et un écartement anormal des jambes et des pieds (souvent «plats»), avec démarche dite de gallinacé;

- Chez un enfant longiligne, aux membres longs et peu charnus, aux côtes saillantes: une déformation de la cage thoracique tantôt aplatie transversalement, d'avant en arrière, avec un creux profond dans la région médiosternale et un redressement des dernières côtes qui font saillie en avant au-dessus du plan de l'abdomen (thorax en entonnoir); tantôt aplatie latéralement avec saillie en avant du sternum (thorax en bréchet ou en carène).

En cette matinée de vacances, deux enfants nous sont présentés pour des troubles de «croissance».

La première, Catherine, âgée de cinq ans, présente une «bosse» au niveau du sternum. De constitution phosphorique, elle a des chapelets de petits ganglions de chaque côté du cour...

Calcarea phosphorica (9 CH et 4 CH) et Calcarea carbonica 9/4 CH avec Natrum muriaticum et Iodum (traitement à renouveler).

La deuxième, jeune fille de 16 ans, 41 kg, a toujours eu la poitrine «creuse», mais l'insuffisance de développement de ses seins ne fait qu'accentuer l'aplatissement général (d'avant en arrière) de sa cage thoracique et le creux prononcé, inesthétique, de sa région sternale.

Ses troubles actuels de croissance osseuse sont la conséquence d'une longue histoire d'infections respiratoires mal traitées (coryza, rhinopharyngites, bronchites; et actuellement sinusite chronique, frontale bilatérale méconnue!), entrecoupées depuis quelques années de crises d'asthme. Bien sûr, aucun traitement classique n'a pu corriger en temps opportun les prédispositions constitutionnelles de cette jeune fille à l'asthme, aux infections respiratoires à répétitions, au rachitisme, et enfin aux irrégularités menstruelles (règles en retard, trop abondantes et très douloureuses) .

Cette jeune fille aura-t-elle la patience de suivre—pendant plusieurs mois—un traitement homéopathique dont la durée sera fonction du retard apporté à la mise en œuvre du traitement et du stade avancé de sa croissance?

D'abord traitement de la sinusite méconnue (confirmée par la radiographie):

Hydrastis (9CH et 4CH) et Silicea (9CH et 4CH) avec Mercurius sol., Kali bichromicum, Sanguinaria nitrica et Thuya plus un antibiotique à doses suffisantes.

Ensuite, traitement à renouveler plusieurs fois: Calcarea carbonica (9/4 CH) et Calcarea phosphorica (9/4 CH) avec Natrum muriaticum, Sulfur iodatum et Sarsaparilla.

Il n'y a pas incompatibilité pharmacologique entre Calcarea phosphorica et Calcarea carbonica, ces remèdes de types constitutionnels différents; mais complémentarité. Ces deux sels de calcium dilués et dynamisés agissent sur des appareils et des organes différents.

Calcarea phosphorica est le remède de l’ostéogenèse, des troubles simultanés du métabolisme du calcium et du phosphore se traduisant par une tendance aux déformations osseuses (manque de développement antéropostérieur du thorax, scoliose et cyphose), mais aussi remède des croissances trop rapides en hauteur, des enfants maigres et nerveux aux os faibles et grêles.

L'action de Calcarea phosphorica s'exerce sélectivement—et presque exclusivement—au niveau du tissu osseux. L'action de Calcarea carbonica s'exerce au niveau des tissus mous dans des affections caractérisées par un ralentissement de la nutrition générale (diminution du métabolisme de base, hypothyroïdie et insuffisance hypophysaire); par un ralentissement de la circulation lymphatique (adénopathies molles, hypertrophie des amygdales, végétations adénoïdes..., corpulence molle, ou obésité); par des troubles du métabolisme du calcium, avec défaut de fixation du calcium au niveau des os (rachitisme, développement irrégulier et en largeur des os) mais aussi hypocalcémie (décalcification, retard de la dentition, retard dans la marche, caries dentaires) et hypoparathyroïdie (spasmophilie et tétanie).

- Cette fillette de six ans, pâle et maigre, à la poitrine plate insuffisamment développée d'avant en arrière, aux côtes saillantes, nous est présentée pour un traitement «de croissance ».

D'emblée, l’aspect de cette fillette longiligne (aux membres grêles et aux côtes en relief) oriente le diagnostic médicamenteux vers Calcarea phosphorica (remède de croissance osseuse, d’ostéogenèse) et vers lodum (grand remède de maigreur avec adénopathies multiples). Et l'examen confirme la présence de nombreux ganglions durs, roulant sous les doigts, disposés en chapelets le long du cou et dans le creux des aisselles.

L'interrogatoire de la mère révèle alors que:

- L’enfant est toujours agitée et en mouvement;

- qu'elle a toujours trop chaud; qu'elle est mal à l'aise en étant trop couverte, trop habillée;

- qu'elle a toujours faim, même après un bon repas;

- qu'elle est aussi mal à l'aise lorsqu'elle ne mange pas que lorsqu'elle a trop chaud;

- et que, malgré son appétit dévorant, elle ne cesse de maigrir.

Ce tableau clinique correspond bien au tableau pathogénétique de lodum, l’iode. Il est étonnant de voir les ouvrages de médecine traiter longuement des nombreuses étiologies possibles des adénopathies chroniques de l'enfant, et en négliger une cause fréquente: un trouble d'assimilation de l'iode, responsable d'une accélération des oxydations tissulaires (agitation anxieuse, bouffées de chaleur, faim dévorante, amaigrissement; L’enfant brûle tout ce qu'il mange); d'une hypertrophie congestive puis inflammatoire des tissus lymphatiques; et plus tard d'une hyperthyroïdie avec éréthisme cardiaque et circulatoire.

L'interrogatoire de la mère révèle encore deux syndromes significatifs:

- L'enfant tousse la nuit, et cette toux est sèche, quinteuse, par accès très rapprochés; si rapprochés que l'enfant ne peut reprendre sa respiration; et si violents qu'elle est obligée de soutenir son ventre avec les mains.

- La malade ne présente pas seulement un appétit sélectif pour les acidités mais aussi pour les aliments très salés, et elle a toujours soif. Sécheresse de la bouche; aspect de la langue en carte de géographie; alternances de zones dépapillées et d’îlots rouges... complètent le syndrome clinique évocateur de Natrum muriaticum.

En période de croissance, il convient d'attacher une grande importance aux goûts alimentaires des enfants. L'appétit habituel d'un enfant pour un aliment précis est toujours l'indication d'un besoin nutritionnel; le choix instinctif de certains aliments est déterminé par une variation qualitative de son milieu humoral.

L'enfant de constitution carbonique a un désir violent pour les œufs ou les nourritures indigestes. Sa faim «canine» lui fait préférer les assiettées copieuses et lourdes.

L'enfant de constitution phosphorique, maigre et longiligne, recherche les acidités, et les viandes “fumées” et salées. Cet enfant qui se développe en longueur, dont les os fragiles et minces (par défaut de fixation du calcium) ont tendance à se déformer, à s'incurver, cet enfant au thorax aplati d'avant en arrière recherche les cornichons, le vinaigre, la moutarde, mais aussi le jambon, le lard, ou le saucisson.

Calcarea phosphorica (9/4 CH) et Natrum muriaticum (9/4 CH) avec lodum et Drosera.

- La mère de la fillette nous présente ensuite le frère, (même type morphologique constitutionnel) pour des troubles différents: enfant de sept ans survolté et énervé, bagarreur; au sommeil très agité; parle la nuit, se réveille en hurlant, fait des bonds dans le lit en dormant; donne des coups dans le mur... Enfant très peureux: ne peut s'endormir seul, et surtout sans lumière... Pas de tic des paupières, mais se mordille la lèvre inférieure et mâchonne le bas de sa chemise... Enfant maigre, aux côtes en relief, qui présente (également) des chapelets de ganglions cervicaux et axillaires...; enfant toujours en mouvement le jour, toujours faim, toujours trop chaud... Goût pour les acidités, mais surtout pour le sel, comme sa sœur; toujours soif; toujours en sueurs; maux de tête fréquents en période scolaire...

Stramonium (9/4 CH) et Chamomilla (9/4 CH) avec Kali bromatum, lodum et Natrum muriaticum.

Cet enfant de 18 mois présente depuis la veille une diarrhée acide, de mauvaise odeur aigrelette; dix selles liquides et verdâtres, très irritantes (pour la région anale et fessière) et mousseuses. Enfant agité et capricieux, hargneux:

Chamomilla (9/4 CH) et Calcarea carbonica (9/4 CH) avec Mercurius sol., Magnesia carbonica et China.

Cet enfant de 8 ans a été réveillé tôt ce matin par des coliques abdominales suivies de selles impérieuses, expulsées en jet, très abondantes, jaunâtres et fétides, suivies d'une sensation de faux besoins permanente et de grande faiblesse. La veille, ingestion de fruits en excès; ni fièvre ni vomissement. Les douleurs abdominales sont à nette prédominance droite, sous le. foie, et calmées par des frictions ou en étant couché sur le ventre... Soif intense et ballonnement abdominal, goût amer dans la bouche...

Podophyllum et China, deux granules de chaque, trois ou quatre fois dans la journée.

Les diarrhées de l'enfant ne doivent pas être traitées de façon uniforme; le traitement d'une diarrhée doit toujours être adapté aux symptômes du malade et surtout aux caractéristiques des selles, qui varient en fonction de la nature (infectieuse, hépatique, parasitaire, dyspeptique ou toxi-infectieuse) de l'affection en cause.

- Après ingestion de viande froide (rôti de veau préparé deux jours auparavant) ce malade a été réveillé à deux heures ce matin par des douleurs intestinales atroces, crampoïdes, suivies de l’expulsion de selles foncées, brunâtres, d'odeur fétide, laissant une sensation de chaleur brûlante au niveau de l'anus et du rectum. L’expulsion des selles diarrhéiques a été accompagnée de sueurs froides, glacées, au niveau du front et des extrémités (mains et pieds); et entrecoupée de vomissements très violents, abondants, renouvelés à la moindre ingestion de liquide. L'intolérance gastrique est totale: le malade a une soif insatiable pour de petites quantités d'eau glacée, mais celle-ci est immédiatement rejetée après avoir pénétré dans l'estomac. Après chaque selle, après chaque vomissement, la faiblesse est extrême, hors de proportion avec la quantité de liquides rejetés.

Toutes les trente minutes, puis toutes les heures ou deux heures si nécessaire, deux granules de:

Arsenicum album, Veratrum album, China, Mercurius solubilis.

Arsenicum album et Veratrum album sont les remèdes (sans équivalent en thérapeutique classique) des grands syndromes toxi-infectieux à forme gastro-intestinale. Nul médecin ne devrait ignorer leurs indications cliniques dans les diarrhées cholériformes ou les toxicoses aiguës du nourrisson, au stade réversible (pendant longtemps) des grands désordres neuro­végétatifs précédant les détresses hypotrophiques et les lésions cérébrales (coma, convulsions) irrémédiables.

Veratrum album permet de traiter rapidement l'inflammation cholériforme très douloureuse de l'intestin, ainsi que la tendance syncopale et le refroidissement du malade.

Arsenicum album permet de traiter l'inflammation aiguë, exsudative de la muqueuse, ainsi que le. dérèglement du cerveau végétatif du malade dont l'état d'agitation anxieuse témoigne de la nature neuro-toxique de sa maladie. Adulte, le malade ne peut rester en place; il éprouve le besoin de se déplacer sans cesse et de marcher, malgré l'épuisement que provoque le moindre effort. Lorsqu'il s'agit d'un nourrisson, comment ne pas voir ce regard affolé ou anxieux, cette agitation avec refus d'être serré ou porté dans les bras maternels, cette pâleur du visage avec amaigrissement rapide qui caractérisent les grandes indications du remède?

Dans les maladies de l'enfance, qu'elles mettent en péril ou non l'existence du malade par leur gravité immédiate ou la rapidité de leur évolution, un traitement rationnel ne doit pas bloquer aveuglément les réactions spontanées de l'organisme, mais les régulariser lorsqu'elles sont excessives, ou les renforcer lorsqu'elles sont inefficaces. Le contrôle autoritaire des grandes fonctions vitales par des médications antagonistes doit rester l'exception (en milieu hospitalier et dans les cas d'une extrême gravité).

- Ce nourrisson est trop agité: bras et jambes toujours en mouvement, soubresauts violents au moindre bruit. Il présente en outre des spasmes digestifs: hoquet prolongé, régurgitations après les biberons (à ne pas confondre avec des vomis­sements):

Hyoscyamus.

- Ce nourrisson pleure trop souvent, le jour et la nuit. I l n'est calme que lorsqu'il est porté dans les bras ou bercé par le mouvement:

Chamomilla.

- Ce nourrisson a toujours le nez bouché, sans fièvre ni éternuement ni état infectieux:

Kali muriaticum et Pulsatilla.

- Ce nourrisson salive énormément:

Mercurius solubilis.

- Ce nourrisson présente des troubles digestifs qui évoluent rapidement vers une altération inquiétante de l'état général. Vomissements brusques et violents suivis d'une extrême faiblesse et de torpeur. Intolérance alimentaire absolue; le lait est rejeté aussitôt absorbé. Somnolence de plus en plus accentuée entre les vomissements, et déshydratation rapide avec prostration:

Aethusa.

Remède d'urgence à bien connaître. Aethusa est avec Senna le remède de ces vomissements acétoniques du nourrisson ainsi appelés en Médecine classique en raison du syndrome biologique (présence de corps cétoniques dans les urines, odeur aromatique de l'haleine) de la maladie. Mais l'acétonémie et l’acétonurie sont-elles la cause des vomissements ou leur conséquence? En d'autres termes, les vomissements acétonémiques du nourrisson sont-ils le symptôme révélateur d'un trouble grave du métabolisme? ou bien la conséquence d'un trouble digestif aigu évoluant rapidement vers un état d'acidose, d'acidocétose lié aux pertes électrolytiques qui accompagnent chaque vomissement?

Le comportement du malade, et à plus forte raison celui du nourrisson qui ne peut s'exprimer est aussi important à étudier pour la bonne conduite du traitement que l'analyse de résultats de laboratoire demandés en série et obtenus avec un certain délai .

L'aspect de ce nourrisson retient vite l'attention. Pâle, déshydraté et déjà très amaigri, somnolent et inerte dans les bras de sa mère, il ne sort de sa torpeur que pour boire quelques gorgées du lait qui lui est présenté et qui est immédiatement rejeté. Les selles sont diarrhéiques, vertes et gluantes:

Aethusa.

Autre tableau, différent, évocateur d'un grand remède de troubles neuro-toxiques. Ce nourrisson vomit après chaque absorption de liquide mais loin d'être assoupi, de plus en plus somnolent après chaque vomissement, il est dans un état d'agitation extrême, se débattant avec violence dans les bras de sa mère qui ne parvient pas à le calmer. Impossible de méconnaître cet état d'agitation anxieuse caractéristique de:

Arsenicum album.

- Ce nourrisson présente une diarrhée infectieuse d'évolution grave: selles abondantes et fréquentes avec coliques abdominales, pâleur et sueurs froides, prostration alternant avec agitation, extrême faiblesse. Le malade donne l'impression de “se vider”:

Veratrum album

en association avec Arsenicum album, Mercurius solubilis et China et éventuellement des antibiotiques à doses suffisantes .

Veratrum album est un remède très important de diarrhées infectieuses épidémiques graves: cholériformes, typhiques ou dysentériques (bacillaires).

Arsenicum album est un remède de diarrhées par intoxication alimentaire, de toxi-infections aiguës ou de diarrhées évoluant vers le syndrome de la toxicose. On peut considérer Aethusa comme le remède des gastro-entérites évoluant vers des troubles métaboliques graves.

- Ce nourrisson est atteint depuis dix jours d'une diarrhée faite de selles mousseuses, d'odeur acide, irritantes, ayant provoqué un érythème fessier rouge-vif très étendu; chaque selle est précédée de crises douloureuses abdominales calmées par l'émission bruyante de gaz:

Magnesia carbonica et Chamomilla avec Mercurius solubilis et China.

Cette diarrhée de fermentation est malheureusement très fréquente chez les nourrissons âgés de quelques semaines lorsqu'ils sont soumis à une alimentation riche en farines à un âge où les capacités enzymatiques de digestion des farineux sont encore réduites.

Cette fillette de 6 ans souffre depuis trois jours d'une diarrhée faite de 5 ou 6 selles liquides et claires (sans odeur, sans douleur, sans nausée) par jour. La nature infectieuse de cette diarrhée est attestée par une poussée de fièvre à 38°—39° et par le caractère même des selles qui n'apportent aucun soulagement, à l'opposé des selles d'indigestion ou de fermentation. La malade «se vide» (dit la mère), « devient pâle et va s'allonger» et “a toujours soif”:

Pyrogenium et Veratrum album avec Silicea 9/4 CH, Mercurius sol. et China.

Cet enfant vit dans un état de rêve permanent. Ses résultats scolaires sont déplorables. Il peut rester des heures sans bouger, plongé dans des rêveries sans fin:

Nux moschata.

Le remède de l'endormi cérébral. Cet enfant est maigre, agité en permanence, intolérant à la chaleur; ses côtes sont très apparentes, en relief. I l ne supporte pas d'être habillé, ou trop couvert la nuit; il mange le sel à la cuillère et a un appétit excessif pour tous les aliments salés; il présente des chapelets de ganglions durs et petits de chaque côté du cou:

lodum et Natrum muriaticum.

La langue de cet enfant amaigri a l'aspect d'une carte de géographie: alternance d’îlots rouges et de zones recouvertes d'une pellicule blanchâtre. Ses lèvres sont sèches et gercées aux commissures, crevassées. Il a toujours soif, et un appétit excessif pour le sel. Sa peau est huileuse surtout au niveau du front avec début d'acné:

Natrum muriaticum.

Le remède des troubles de la nutrition générale par défaut d'assimilation métabolique du sodium alimentaire.

Un garçon de 12 ans est d'une telle agitation, désordonnée (c'est un danger pour les autres, disent ses maîtres) qu'il a été interdit de sport à l'école. Toujours en mouvement, irritable et violent dans ses gestes:

Tarentula hispana.

Coïncidence: dix mois auparavant ce garçon avait présenté un abcès phlegmoneux qui avait été traité par une autre Tarentule:

Tarentula cubensis

Cette fille de 10 ans est d'un caractère exécrable, se roulant par terre pendant ses crises de nerf, lançant des mots grossiers, battant ses camarades à l'école; ne supportant rien, ni qu'on la touche, ni qu'on l'approche ni qu'on la regarde; intolérante à la douleur; très sensible au froid: otites à répétition (dix paracentèses de 4 mois à 2 ans), coryza fréquents, nombreuses bronchites asthmatiformes, laryngite chronique actuellement):

Hepar sulfur 9/4 CH avec Chamomilla et Stramonium dont elle a les symptômes.

Cet enfant sportif qui s'entraîne pour une compétition souffre de douleurs à type de courbatures qui l'empêchent de trouver une bonne position la nuit dans son lit pour dormir:

Arnica avec Musculosum. L'agitation permanente avec courbatures diffuses de Arnica est à distinguer de la raideur douloureuse aux changements de position de Rhus toxicodendron, mais les deux remèdes sont souvent complémentaires et peuvent être indiqués simultanément.

Ce garçon à la mine renfrognée a provoqué ce matin une scène de famille, avec dispute conjugale et sanctions pour lui-même parce qu'il a refusé de dire bonjour à son père.

Beaucoup de remèdes homéopathiques ont dans leur tableau pathogénétique des troubles de l'humeur, des modifications caractérielles ou psycho-affectives qu'on retrouve chez des malades en pratique courante.

Staphysagria n'est pas seulement un remède d'infections cutanées, de démangeaisons sans lésion apparente, de troubles urinaires (brûlures urétrales de type «échauffement) d'obsessions sexuelles (avec tendance à la masturbation, ou aux excès), de caries dentaires d'un type particulier.

Staphysagria est encore un remède important de troubles caractériels marqués par une sensibilité à fleur de peau: très grande susceptibilité avec colères rentrées (qui finissent par des explosions de rage ou d'indignation), impatiences avec rejet brutal dans la mauvaise humeur de choses pourtant désirées.

Le bon sens populaire a noté depuis longtemps les relations qui existent entre crises de colère et rages de dents; entre les démangeaisons et une certaine susceptibilité à fleur de peau (d'où l'expression: avoir la main qui démange), entre le caractère boudeur et renfermé et certaines pratiques solitaires.

La mère de ce garçon expliquera au père que certains troubles du comportement de l'enfant ne relève pas d'une contrainte permanente ou de sanctions occasionnelles mais d'un bon traitement (homéopathique).

Les peurs nocturnes et l'incontinence d'urine des enfants sont deux maladies qui ne se traitent ni par le raisonnement intensif ni par la contrainte ni par les corrections; il en est de même pour certains troubles caractériels qui ne relèvent que de remèdes comme Chamomilla, Hepar sulfur ou Staphysagria.

Cet enfant est « nerveux", et agité la nuit. Le jour il ne peut rester sur place, mains et pieds toujours en mouvement; toujours à manipuler quelque objet ou à remuer les jambes comme pour battre la mesure. La nuit il parle en dormant; se réveille en criant, assis dans son lit ou même par terre; il grince des dents; il remue sans cesse pendant son sommeil pour se retrouver les pieds sur l'oreiller:

Kali bromatum.

Cet enfant présente de nombreuses plaies infectées et croûteuses, parce qu'il ne peut s'empêcher de se gratter jusqu'au sang et que la moindre plaie de grattage s'infecte immédiatement chez lui. Il présente en outre des verrues, les unes pédiculées les autres en chou-fleur; et enfin des caries dentaires rondes, à l'emporte-pièce et à liseré périphérique noir, situées non à l'apex des dents mais dans l'interstice de deux dents voisines, à mi-hauteur des incisives médianes et des canines. La mère ne fait aucune difficulté pour reconnaître que son enfant est boudeur et très susceptible, tantôt renfermé avec des colères rentrées tantôt impatient et maussade rejetant toute approche ou tout objet réclamé peu auparavant.

Staphysagria avec Hepar sulfur, Mercurius sol. et Silicea (9/4 CH).

Staphysagria est le remède de l'enfant renfermé, souvent plongé dans des rêveries érotiques et se livrant à des manipulations solitaires.


ALLERGIE ET MIGRAINE


Parmi les maladies « de terrain», maladies familiales transmises par les parents à leurs descendants, l’allergie et les migraines occupent une place importante tant par leur fréquence relative en pathologie générale que par l'inefficacité habituelle des traitements qui leur sont opposés.

Ces maladies ont pour caractéristiques d'être des maladies par réaction excessive à une agression venue de l'extérieur et d'être provoquées par un dérèglement constitutionnel du système neuro-végétatif du malade, d'être provoquées par une hyperexcitabilité anormale du nerf pneumogastrique réalisant à un moment ou à un autre dans le déroulement de la maladie (asthme ou migraine) un tableau de vagotonie.

C'est dans le traitement de ces maladies (essentiellement fonctionnelles) que l'homéopathie connaît ses plus beaux succès.

En pathologie générale, l’intervention du système neuro­végétatif est constante et se manifeste aussi bien par des désordres psycho-affectifs que par des troubles de la fonction sécrétoire, vaso-motrice ou neuro-musculaire.

Le système neuro-végétatif (encore appelé système nerveux autonome parce que non soumis à la conscience et à la volonté de l'individu) est représenté par cet ensemble complexe de fibres nerveuses et de centres nerveux supérieurs qui assurent l'entretien de la vie par le contrôle des fonctions automatiques (et normalement silencieuses) de la respiration, de la circulation sanguine, de la digestion, de la croissance, de la reproduction de l'individu. Et son rôle est essentiel dans les phénomènes de transmission neuro-psychique.

Deux formations nerveuses bien distinctes composent le système neuro-végétatif: le système sympathique, et le système parasympathique dont l'élément essentiel est le nerf pneumo­gastrique (encore appelé nerf vague) dont le territoire très vaste s'étend aux muscles lisses du pharynx et larynx, de l'œsophage et de l'estomac, de l'intestin grêle et de la partie haute du colon, de la trachée et des bronches, et enfin s'étend au cœur et aux artères coronaires, et aux artères pulmonaires.

En général, systèmes sympathique et parasympathique exercent sur un organe donné une action antagoniste, c’est-à-dire que l'un a pour fonction de stimuler lorsque la fonction de l'autre est d'inhiber. Lorsque les excitations en provenance de l'une des deux parties du système neuro-végétatif prédominent de façon habituelle, il y a sympathicotonie ou vagotonie; mais le plus souvent il y a hyperexcitabilité simultanée des deux systèmes et l'on parle alors de «dystonie» neuro-végétative.

En fait il est admis à l'heure actuelle que sympathique et parasympathique n'agissent pas de façon strictement opposée, antagoniste mais qu'il y a dans tous les cas stimulation des deux systèmes avec une relative prédominance de l'un ou de l'autre. La sympathicotonie ( tel le qu'on peut l'observer dans l'hyperthyroïdie par exemple) est caractérisée par la sécheresse et la chaleur habituelles de la peau, l’accélération du rythme du cœur, le ralentissement et la diminution des sécrétions, la dilatation des pupilles, un certain nervosisme...

Les troubles par Vagotonie sont beaucoup plus fréquents et leur importance pratique est plus grande que celle des phénomènes provoqués par un tonus excessif du sympathique. Le nerf pneumogastrique (qui se distribue au cœur, aux poumons et aux organes situés dans la partie haute de l'abdomen) étant l'élément le plus important du système parasympathique, le terme de vagotonie sert à désigner en pratique l'augmentation du tonus et l'hyperexcitabilité de l'ensemble du système parasympathique.

Les individus vagotoniques se reconnaissent aux symptômes suivants:

- sujets hyperémotifs, au système neuro-végétatif instable, toujours à la limite du déséquilibre sous l'influence des agressions émotionnelles et même sensorielles venues de l'extérieur. Psychisme particulier fait de tendance à l'introspection, à l'angoisse, au doute de soi. Sujets vulnérables aux critiques, améliorés par l'activité physique qui détourne leur esprit de leurs appréhensions. L'instabilité de leur régulation neuro-végétative est conditionnée par leur hypersensibilité émotionnelle et par un abaissement chez eux du seuil de tolérance aux émotions fortes qui aboutit rapidement à une fixation de leur angoisse au niveau de leur appareil cardiovasculaire ou de leur système cardio-respiratoire.

- pâleur et transpiration froide prédominant aux extrémités, les émotions fortes pouvant provoquer une poussée de sueurs froides, glaciales, avec pâleur du visage, en dehors de toute tendance syncopale ou lipothymique;

- pouls lent et tension artérielle basse;

- salivation habituellement abondante, très augmentée au cours des efforts de vomissements ou des états nauséeux (accumulation dans la bouche de salive très liquide avec crachotements ou mouvements de déglutition très rapprochés);

- individu exposé aux vertiges (avec ou sans état nauséeux); en bateau, en avion, en auto et même dans des ascenseurs rapides . . .;

- tendance aux spasmes ayant pour modalité caractéristique d'être améliorés par des respirations profondes, forcées, par des apnées prolongées: spasmes respiratoires (hoquet; certaines toux réflexes, nerveuses); ou tendance aux spasmes d'organes soumis au contrôle du nerf pneumogastri­que: spasmes intestinaux (coliques«sèches» de l'intestin grêle) ou gastriques (certaines « crampes d'estomac»), spasmes vaginaux réflexes (vaginisme)...

Le rôle joué par la vagotonie dans deux chapitres de la pathologie générale est considérable. Il s'agit de la maladie asthmatique d'une part; et des migraines, des syncopes d'origine vagotoniques, des vomissements de la grossesse, du mal des transports, du facteur neurotonique de l'angine de poitrine d'autre part; bref de toutes les manifestations liées à un état permanent, constitutionnel et familial de vagotonie.

Ce qui caractérise le mal de tête de cet étudiant, c'est une sensation de pesanteur douloureuse dans la région des tempes et du front avec sensation de tension permanente dans les globes oculaires, dans un contexte d'état vertigineux (sans la nausée ni la pâleur de Cocculus), de sensation d'engourdissement dans les pieds (comme si le malade portait des chaussettes trop serrées), de fatigue et de faiblesse musculaire dans les jambes, et de troubles de la démarche qui est chancelante:

Onosmodium.

Cette malade émotive souffre de migraines à répétition, caractérisées par une sensation de lourdeur et de pesanteur des paupières avec difficulté à tenir les yeux ouverts comme si elle avait besoin de dormir; avec sensation de tremblements internes comme par le trac ou par un état fébrile; avec désir d'être seule pendant la crise, désir qu'on la laisse tranquille; avec sensation parfois que le cœur va s'arrêter de battre si elle ne fait aucun mouvement; avec parfois émission caractéristique d'urine abondante claire et limpide, en fin de crise:

Gelsemium.

Le remède essentiel de la plupart des états migraineux, marqués par une hyperémotivité habituelle paralysante: timi­dité et trac.

Ce malade souffre de migraines fréquentes et remarquables par la pâleur du visage qui les accompagnent, par un état nauséeux aggravé par le moindre mouvement, par le simple fait d'ouvrir les yeux; avec besoin de grand air:

Tabacum.

Le remède des états vagotoniques et des migraines chez les personnes très sensibles au mal des transports: mal de mer, malaises en voiture avec besoin d'air frais et pâleur carac­téristique.

Ce malade souffre de migraines avec vertiges et nausées, et présente un aspect évocateur d'engourdissement cérébral pendant la crise (et même d'abrutissement). Migraine, vertiges et nausées sont aggravés par le moindre mouvement, les odeurs de tabac, le café:

Cocculus

qui est avec Gelsemium le remède de base de la maladie migraineuse.

A ce malade qui souffre de migraines périodiques (plusieurs fois par mois ou par semaine), et quel que soit le rythme de la périodicité:

Cedron.

Le remède indispensable à prescrire aux migraineux pour assurer la guérison parfaite de leurs douleurs périodiques.

Ce malade se plaint d'une violente crise migraineuse très congestive avec sensation de battements artériels irradiant jusqu'à la base du crâne et dans les vaisseaux du cou; avec rougeur intense de la face, dilatation des pupilles, les yeux injectés de sang; avec sensation de défaillance lorsque le malade se met debout:

Veratrum viride.

Le remède des maux de tête les plus violents, les plus congestifs, les plus mal tolérés. Les remèdes suivants, à bien connaître, ne correspondent pas à des migraines, c'est-à-dire à des maux de tête d'origine vasculaire, mais correspondent à des céphalées d'origine digestive ou neurologique.

A ce malade épuisé par une maladie récente, hypersensible aux bruits, aux odeurs, au contact; qui souffre d'une céphalée intense avec battements comme si la tête allait éclater; qui se plaint de faiblesse et de tremblements dans les jambes mais aussi d'un ballonnement considérable de l'abdomen avec un goût amer permanent dans la bouche:

China.

A ce malade grave alité qui souffre de maux de tête intolérables avec agitation convulsive de la tête tantôt enfoncée dans l'oreiller tantôt roulant de côté et d'autre; à ce malade qui tantôt est dans un état de prostration pouvant aller jusqu'au coma et tantôt pousse des cris perçants et inarticulés:

Apis mellifica.

Le remède de l’œdème cérébral ou cérébro-méningé, quelle qu'en soit la cause (à traiter par ailleurs): Méningite, traumatisme, accident vasculaire. Complémentaire végétal:

Helleborus.

Après un travail mental intense et prolongé, ou après un séjour dans une pièce chaude et mal ventilée, apparition de maux de tête «en casque» avec sensation comme si le crâne allait éclater, besoin de serrer fortement la tête entre les mains ou avec un bandeau, besoin d'air frais ou amélioration par des compresses froides; état vertigineux ou tout au moins sensation de déséquilibre avec faiblesse et tremblement des jambes, démarche précipitée:

Argentum nitricum.

Le remède des maux de tête des personnes impatientes et agitées, prédisposées à l'aérogastrie et aux douleurs à l'estomac. Ces maux de tête ne sont pas d'origine vasculaire mais témoignent d'un état de souffrance des cellules nerveuses cérébrales.

Cet adolescent a « mal au foie», ce qui provoque « des crises d'acétone à répétition». En fait, ce garçon vomit non pas parce qu'il a une maladie de foie mais parce qu'il est migraineux et que le vomissement dissimule la céphalée et les vertiges avec troubles de la vue de la crise migraineuse (de la même façon qu'un arbre peut cacher la forêt, pour certains):

Cocculus 9/4 CH et Tabacum 9/4 CH avec Gelsemium 9/4 CH, Onosmodium et Cedron. Traitement à renouveler 2 ou 3 fois, à intervalles de temps plus ou moins longs; jusqu'à guérison complète de la maladie migraineuse (et de ses crises).

La maladie allergique est une maladie provoquée par la sensibilisation d'un organisme à une substance étrangère, ou à une substance organique qui peut se comporter comme telle dans certaines circonstances. Cette façon différente de réagir de l'organisme sensibilisé peut se faire dans le sens d'une diminution de la sensibilité (c'est l'immunité) ou dans le sens d'une augmentation de la sensibilité (c'est l'anaphylaxie). En pratique le terme d'allergie n'est plus utilisé que dans le sens d'une hypersensibilité.

Les manifestations cliniques de l'allergie sont multiples et de localisation diverses: asthme, eczéma, urticaire, rhume des foins ou coryza spasmodique, œdème de Quincke, conjonctivite allergique, sinusite, prurigo...

Et les allergènes (c'est-à-dire les substances qui par leur contact avec un anticorps provoquent des réactions allergiques) sont innombrables, leurs voies de pénétration dans l'organisme pouvant être: cutanée (produits de beauté ou de ménage, colorants, ciment); respiratoire (poussières de maison ou de literie, poils d'animaux, plumes, pollens, moisissures, farines, fumées...); digestives (aliments d'origine animale: lait, œufs, poissons, crustacés..., ou fraises, ou chocolat, ou médicaments); intramusculaire ou intraveineuse (injections médicamenteuses) .

Bien que le mécanisme des réactions allergiques ne soit pas très bien connu, il est généralement admis que la plupart des symptômes du choc anaphylactique (œdème, rougeur et prurit) sont liés à une libération d'histamine provoquée par le conflit antigène-anticorps dans l'organisme.

Parmi les maladies allergiques, l’asthme est une des plus importantes par sa fréquence (on estime qu'en France l'asthme touche cinq pour cent de la population totale), par sa gravité évolutive, par la difficulté de son traitement.

L'asthme est le type des maladies fonctionnelles qui posent des problèmes diagnostiques et thérapeutiques difficiles à résoudre en raison:

- de la variété des aspects cliniques de la maladie;

- de la complexité de ses mécanismes pathogéniques, à la fois neuro-sécrétoires et neuro-moteurs;

- de la multiplicité de ses facteurs pathogéniques: les uns constitutionnels (instabilité neuro-végétative; terrain allergique), les autres secondaires: facteurs déclenchant des crises ou facteurs d'aggravation.

Il en résulte que l'asthme est une maladie dont la thérapeutique classique, loin d'être réglée, est beaucoup trop symptomatique et d'application empirique, chaque médecin s'efforçant — en l'absence de schémas thérapeutiques constamment efficaces—de retarder ou d'éviter la prescription des dérivés de la cortisone, ultime recours des cas très évolués, des cas graves (graves par l'intensité de l'insuffisance respiratoire ou l'abondance de l'exsudation bronchique).

Il faut donner une orientation nouvelle à la thérapeutique de l'asthme en tenant compte des syndromes pathogénétiques qui donnent à chaque crise sa physionomie particulière.

En pratique, le tableau d'obstruction bronchique aiguë qui caractérise la crise d'asthme est sous la dépendance de trois processus essentiels:

- le rétrécissement du calibre des bronches par un spasme de la musculature de l'arbre trachéo-bronchique, spasme provoqué par une excitation du nerf pneumogastrique (vagotonie);

- le rétrécissement du conduit bronchique par un oedème de la muqueuse, manifestation neuro-sécrétoire d'origine allergique;

- enfin l'encombrement des voies aériennes par une hypersécrétion des glandes de l'épithélium broncho-alvéolaire: exsudation visqueuse, adhérente, très riche en éosinophiles.

Dans la pathogénésie de la maladie asthmatique, le rôle du terrain neurotonique, et plus particulièrement du déséquilibre vago-sympathique à prédominance vagale est essentiel. Ce facteur constitutionnel, héréditaire, familial joue un rôle déterminant aussi important que le rôle joué par la sensibilisation allergique. Les autres facteurs (acquis après la naissance): infections des voies respiratoires, troubles endocriniens; conflits psycho-affectifs, et surtout sensibilité aux conditions climatiques et atmosphériques ne jouent qu'un rôle occasionnel dans le. déclenchement de la crise, ne sont que des facteurs de révélation ou d'aggravation de la maladie.

Les aspects cliniques de la maladie asthmatique sont des plus variés. Dans sa forme typique (asthme de l'adulte), l’asthme peut être défini comme un syndrome caractérisé par des crises spasmodiques de dyspnée expiratoire (ralentissement du rythme de la respiration à prédominance expiratoire) accompagnée le plus souvent de troubles vaso-sécrétoires des voies aériennes.

La crise d'asthme typique évolue en deux phases: une phase sèche, réveil brusque dans la nuit avec sensation d'oppression, de distension thoracique et très rapidement difficulté respiratoire intense obligeant le malade à s'asseoir. Assis, immobile, silencieux, angoissé, le visage pâle et légèrement bouffi, tous les muscles de l'inspiration tendus, le malade lutte contre l'asphyxie en « poussant» l’expiration qui est prolongée, pénible, bruyante et souvent sifflante, alors que l'inspiration est brève et humée.

Puis au bout d'un temps variable (une ou deux heures en moyenne en l'absence de traitement), la phase catarrhale est annoncée par des secousses de toux d'abord sèche, puis ramenant une expectoration peu abondante faite de crachats muqueux, collants, semi-transparents, légèrement grisâtres, contenant des petites masses opalines comparées classiquement à du tapioca cuit: des «crachats perlés»,. La respiration devient plus facile, et le malade s'endort.

Au cours de la crise, le thorax est distendu, animé de mouvements respiratoires de faible amplitude. A la phase catarrhale, apparition de nombreux râles sibilants et ronflants, bruyants, disséminés dans les deux champs pulmonaires.

L'asthme de l'enfant est souvent méconnu ou confondu avec d'autres affections pulmonaires, car il diffère par ses symptômes de l'asthme de l'adulte.

La crise d'asthme de l'enfant est caractérisée par son début brutal la nuit, vers deux-trois heures du matin comme pour l'adulte, mais avec un rythme respiratoire plus souvent accéléré que ralenti et avec difficulté aussi bien de l'inspiration que de l'expiration. En outre, la phase catarrhale est précoce, souvent même s'installe d'emblée; les râles bronchiques sont très intenses et s'entendent à distance, remarquables par leur diffusion dans les champs respiratoires et par leur sonorité. Enfin l'enfant ne crache (habituellement) pas. Si l'oppression et l'anxiété de l'enfant cèdent en quelques heures, par contre la toux, les sifflements et la gêne respiratoire peuvent persister les jours suivants.

Autre forme d'asthme spéciale à l'enfance: la bronchite asthmatiforme, bronchite qui succède à un catarrhe nasal, bronchite fébrile avec toux quinteuse, nombreux râles bronchiques dont le timbre musical doit faire penser à l'asthme, gêne respiratoire latente qui peut ne s'extérioriser que pendant les quintes de toux ou les pleurs. Cette bronchite avec sifflements peut traîner pendant huit à dix jours.

Enfin, il existe une forme d'asthme infantile totalement méconnue par la médecine classique. Il s'agit d'une crise d'oppression nocturne, de souffrance respiratoire intense et brutale survenant à heure fixe (vers deux-trois heures, dans la nuit) avec agitation extrême, angoisse et état nauséeux, crise qui cède très tôt le matin en ne laissant ni gêne respiratoire ni sifflement bronchique ni signe d'auscultation pulmonaire... Lorsque le médecin traitant voit le malade dans la matinée, il ne subsiste aucun trouble fonctionnel et aucun symptôme anormal pour appuyer les dires de la famille; et il n'est pas rare de voir de telles crises niées par le médecin consulté, et le diagnostic d'asthme timidement avancé par la mère du malade catégoriquement repoussé...

Lorsque les crises d'asthme infantile se répètent trop souvent et se rapprochent, la distension du thorax et l'insuffisance respiratoire peuvent provoquer des troubles de croissance et notamment des déformations thoraciques importantes: thorax globuleux avec projection du sternum en avant et cyphose dorsale (déviation de la colonne vertébrale à convexité postérieure).

D'une bonne compréhension de la maladie asthmatique, d'une bonne connaissance de ses processus pathogénétiques découle un traitement homéopathique logique d'efficacité assurée, efficacité souvent spectaculaire lorsque la maladie n'a pas été aggravée par des prescriptions abusives de médicaments sympathicomimétiques et surtout cortisoniques.

Les inconvénients des remèdes sympathicomimétiques (adrénaline, éphédrine, aleudrine...) sont reconnus par tous les médecins: accoutumance progressive, état de besoin, et surtout accentuation du déséquilibre neuro-végétatif (anxiété, palpitations, tachycardie, insomnie...) et effet spasmogène secondaire: à l'action broncho-dilatatrice primaire succède un broncho-spasme secondaire qui crée et entretient l'état de besoin.

Mais les inconvénients des traitements cortisoniques prolongés (ou à doses excessives) ne semblent pas connus de tous. La cortisone et ses dérivés n'agissent pas sur la cause de la maladie; ils n'en suppriment ou atténuent que les réactions inflammatoires et exsudatives organiques. Ils n'ont qu'un effet suspensif sur les manifestations cliniques, effet souvent spectaculaire certes et brillant; mais momentané. Après cessation du traitement, la maladie allergique reparaît et souvent avec plus d'intensité; et surtout la mise au repos (par la cortisone) des glandes surrénales provoque une baisse importante et durable des capacités de défense de l'organisme qui devient plus vulnérable aux infections, et insensible aux thérapeutiques antérieurement efficaces (comme la Théophylline) et aux thérapeutiques nouvelles (comme l'homéopathie). La prescription de cortisone (et dérivés) ne doit jamais être une solution de facilité chez les enfants mais doit être réservée aux cas d'absolue nécessité, et prescrite de façon transitoire.

Quel est donc le traitement homéopathique de la crise d'asthme et de la maladie asthmatique? Ce traitement doit s'efforcer de guérir le malade par les remèdes qui renforcent l'efficacité de ses processus réactionnels; de guérir le malade par les remèdes dont le tableau pathogénétique se rapproche le plus du syndrome clinique extériorisé par le patient, pathogénésie du remède et syndrome clinique du malade étant la réaction à un même processus asthmogène.

En pratique, trois processus interviennent dans le déroulement d'une crise d'asthme: un bronchospasme, un oedème de la muqueuse, une exsudation broncho-alvéolaire importante. A ces trois processus aux modes d'intrication variables correspondent trois tableaux cliniques:

- un syndrome où le bronchospasme est le facteur prépondérant: Ipeca, Lobelia inflata et surtout Sambucus et Cuprum met.;

- un syndrome marqué par la prépondérance des troubles sécrétoires: Antimonium tartaricum, Senega, Kali iodatum et encore Ipeca;

- un syndrome marqué par l'importance de l'oedème de la muqueuse et par l'importance de l'insuffisance respiratoire, c'est-à-dire marqué par l'état de souffrance des cellules affectées par le conflit antigène-anticorps (Arsenicum album et Histamine) et par l'intensité des troubles anoxiques des tissus (Kali carbonicum).

Parmi les remèdes de «terrain allergique» à prescrire au malade quelle que soit la localisation de la manifestation allergique (asthme, eczéma, coryza spasmodique, etc.) Histaminum, Psorinum, Carboneum sulfuratum et Arsenicum album occupent les premières places.

Cette malade de 34 ans se plaint d'un Oedème de Quincke rebelle depuis plus de 3 mois. Après chaque repas un oedème pâle et prurigineux envahit les paupières et la lèvre supérieure. Tous les matins, crise d'éternuements suivis d'un écoulement nasal abondant; picotements au niveau des muqueuses du nez, du palais et des paupières; larmoiement abondant.

Histamine 9/4 CH et Psorinum 9/4 CH avec Apis mell., Kali iodatum, Pollantinum (une sélection de pollens) et Euphrasia.

Ce jeune malade présente une crise d'urticaire circinée depuis la veille. Pas d'antécédent allergique.

Histamine 9/4 CH, et Apis 9/4 CH avec Urtica urens, Serum equi et Sulfur.

Les indications de Serum equi, le sérum de cheval, ne reposent pas sur des symptômes pathogénétiques mais sur les caractéristiques de l'éruption urticarienne que le sérum de cheval est susceptible de provoquer brutalement sur des sujets sensibilisés par des injections antérieures de sérums, antitétaniques ou autres.

Le temps est plus chaud et plus lourd depuis 24 heures et les variations de la pression atmosphérique ainsi que l'accumulation des nuages permettent de prévoir un passage temps chaud et sec à un temps humide avec pluies. Et les malades asthmatiques qui se suivent dans cette matinée de consultation de médecine générale ne se ressemblent pas.

Ce garçon de 10 ans a commencé hier soir sa crise d'asthme à forme sèche: pas de sifflements bronchiques (mais respiration difficile et bruyante) et peu de râles pulmonaires; quintes de toux répétées avec envies de vomir et crispation du corps; gêne respiratoire localisée à la base du cou:

Natrum sulfuric 9/4 CH et Arsenicum album 9/4 CH avec Ipeca, Sambucus, Cuprum metall. et Senega.

Natrum sulfuricum est à l'asthme ce que Silicea est aux infections. Arsenicum album est aux crises d'asthme ce que Belladonna est aux états infectieux fébriles (39°-40°).

Cet homme de 22 ans est asthmatique (4 ou 5 crises par mois) depuis 3 ans. Sa mère est migraineuse et plusieurs de ses parents maternels sont asthmatiques. Sa crise d'asthme actuelle (depuis hier) a été précédée par des crises d'éternuements quotidiens pendant 3 semaines, suivis de coryza abondant et séreux. Beaucoup de sifflements bronchiques; oedème pâle de la muqueuse nasale, obstruant les narines.

Natrum sulfuricum 9/4 CH, Arsenicum album 9/4 CH avec Psorinum 9/4 CH, Kali iodatum, Lobelia inflata et Senega.

Cette femme de 29 ans est asthmatique depuis 20 ans et présente des crises d'éternuements à la poussière depuis 10 ans. Toux sèche et nausées depuis trois jours; oppression sans signe pulmonaire (surtout vers 2 heures du matin); beaucoup d'éternuements avec écoulement nasal et petite toux brève et sèche de trachéite:

Arsenicum album 9/4 CH et Psorinum 9/4 CH avec Badiaga, Ipeca, Kali iodatum et Pollantinum.

Badiaga est à la trachéite allergique ce que Kali iodatum est à la rhinite allergique. Et Psorinum est à l'allergie nasale (en association avec Histamine) ce que Arsenicum album est à l'allergie pulmonaire (en association avec Natrum sulfur.).

Quatrième malade asthmatique de la matinée, cet homme de 25 ans présente une forme très catarrhale d'asthme: respiration bruyante et difficile, beaucoup de râles bronchiques humides, les quintes de toux (qui le secouent de la tête aux pieds) ramènent peu d'expectoration. Antécédents: urticaire (poissons), asthme depuis 5 ans et migraine (3 ou 4 crises par an). Cette crise d'asthme est la première rechute de la maladie après un bref traitement homéopathique suivi il y a trois ans.

Natrum sulfuricum 9/4CH et Arsenicum album 9/4CH avec Antimonium tartar, Ipeca, Senega et Lobelia inflata.

Ce garçon de 5 mois présente sa première crise d'asthme (confirmé) depuis une semaine; il a beaucoup toussé depuis sa naissance, d'une toux grasse qui « tournait vers l'asthme». Grand-mère maternelle asthmatique. Actuellement: toux quinteuse émétisante et crispante, beaucoup de râles pulmonaires et de sifflements bronchiques:

Natrum sulfuricum 9/4CH et Arsenicum album 9/4CH avec Ipeca, Sambucus, Cuprum et Senega.

Cette jeune fille de 17 ans est affligée d'un coryza allergique depuis 1 an: éternuements tous les matins (et parfois le soir)... Frilosité remarquable: elle dort avec un chandail et une couverture, par une température tropicale; (à noter que les malades les plus frileux de façon permanente sont toujours les malades atteints d'allergie nasale).

Histamine 9/4CH et Psorinum 9/4CH avec Pollantinum, Kali iodatum, Mercurius corrosivus (à cause des picotements intenses de la muqueuse nasale)

Carboneum sulfuratum et Badiaga.

Malade de 47 ans, qui présente«énormément d'allergies»: crises d 'urticaire depuis 5 ans, rhume des foins en France depuis 30 ans, oedème de Quincke il y a 5 ans, crises d'asthme, mais « jamais d'eczéma». Actuellement crise d'urticaire géante non calmée par un médicament associant Cortisone et antihistaminique.

Histamine 9/4CH et Apis 9/4CH avec Urtica urens, Kali iodatum, Carboneum sulfur. et Psorinum

(sans interrompre immédiatement les prises de Celestamine).

Cet enfant d'un an présente une crise d'urticaire géante rebelle aux médicaments classiques depuis plus de 15 jours. Les médecins de formation classique sont souvent désarmés devant les urticaires chroniques (évoluant depuis plus de trois semaines) ou en présence d'une urticaire provoquée par des agents physiques; le soleil, la chaleur ou la pression locale (dermographisme) .

Histamine 9/4CH et Carboneum sulfuratum 9/4CH avec Apis, Urtica urens, Kali iodatum, et Sulfur

(ou Serum equi en cas d'urticaire circinée).

Ce traitement de fond de l'urticaire est valable comme traitement de l'Oedème de Quincke.

L'Homéopathie ne guérit pas tous les asthmatiques. Dans le domaine des allergies plus que dans tout autre domaine de la Pathologie, il existe des malades sinon difficiles à bien traiter, du moins réfractaires aux traitements les mieux étudiés, les plus éprouvés.

Mais la thérapeutique homéopathique est la seule thérapeutique capable de contrôler simultanément les réactions vaso-motrices excessives (provoquées par l'hypersensibilité allergique du sujet) et les troubles broncho-obstructifs (provoqués par l'hyperexcitabilité du pneumogastrique) de la maladie.

De même qu'il existe un «terrain" allergique, de même l'existence d'un «terrain» migraineux ne peut être mise en doute. Alors que l'incidence de la migraine dans la population varie de 5 à 10% selon les auteurs, les antécédents familiaux de migraine existent, selon les statistiques, chez 60 à 80 % des malades migraineux examinés.

La migraine vraie est une hémicranie qui paraît résulter d'une vaso-constriction des artères cérébrales, suivie d'un oedème localisé. La migraine ophtalmique est une variété de migraine au cours de laquelle les douleurs vasculaires sont précédées de phénomènes visuels transitoires réalisant le scotome scintillant, tache immobile masquant une partie du champ visuel.

La migraine est le type même des céphalées vasculaires liées à des variations du calibre des artères; céphalées habituellement unilatérales, du moins au début des crises; à point de départ frontal ou occipital; évoluant par crises cycliques d'une durée de quatre à douze heures en moyenne; laissant des intervalles libres; enfin toujours accompagnées de nausées ou de vomissements.

Les variations du calibre (vaso-spasme indolore puis vasodilatation douloureuse) des artères et artérioles intracraniennes ne peuvent à elles seules expliquer la douleur migraineuse. Les altérations des tissus péri-vasculaires, dont l'œdème est un des aspects les plus caractéristiques, jouent certainement le rôle essentiel dans la pathogénie de la douleur.

Le diagnostic de migraine ne doit pas être appliqué à tort aux maux de tête non vasculaires, qui ne sont pas calmés de façon caractéristique par des vaso-constricteurs comme le gynergène, le tartrate d'ergotamine. Et le diagnostic de migraine ne doit pas être porté (par excès) avant d'avoir éliminé la possibilité de tumeurs du cerveau ou d'angiomes intracrâniens.

Pour un médecin homéopathe les essais de classification basée sur la localisation vasculaire des migraines et céphalées sont moins dignes d'intérêt que la connaissance et l'identification des modalités réactionnelles du malade qui impriment à chaque migraine ou céphalée un aspect particulier.

La migraine et l'allergie représentent deux façons excessives du système neuro-végétatif de réagir à des stimuli qui chez la plupart des individus n’entraîneraient aucun effet comparable. La migraine est liée à une prédisposition familiale, héréditaire, constitutionnelle de certains individus à réagir par une perturbation vasomotrice intéressant les vaisseaux du crâne aux problèmes quotidiens de l'existence. Le psychisme des migraineux est marqué par le souci de la perfection, une attention extrême pour les détails, le sentiment excessif de leur responsabilité et surtout la crainte de ne pas réussir, de ne pas être à la hauteur de leur tâche; anxieux, indécis, doutant d’eux-mêmes, ils sont souvent obsédés par des préoccupations mentales incessantes. Le rôle du psychisme dans le déclenchement des migraines est manifeste.

Pour le choix des remèdes adaptés aux migraineux l'étude des diverses façons de s'exprimer des migraineux est essentielle. Pour modifier le fond neurotonique du malade, sa tendance aux réactions vaso-motrices excessives, l’instabilité de son système neuro-végétatif la prescription de remèdes comme Gelsemium, Tabacum, Cocculus, Onosmodium, Cedron est dans la quasi-totalité des cas indispensable; et remarquablement efficace. Spigelia est un remède de céphalée migraineuse marquée par des irradiations névralgiques dans le territoire du nerf facial (en association souvent avec des douleurs névralgiques au niveau du bras gauche ou de la jambe gauche). Kalmia est un bon remède de névralgies et douleurs rhumatismales avec troubles cardiaques et hémicranie droite. Argentum nitricum est le grand remède des céphalées avec vertiges des insuffisants digestifs habituels (aérogastrie). Iris versicolor est le remède de la migraine dite (en médecine classique) bilieuse: vomissements bilieux avec sensation de brûlure au niveau de tout le tube digestif...

Faute de connaître la signification profonde des symptômes réactionnels des migraineux, la Médecine traditionnelle a toujours surestimé l'importance des nausées et vomissements au cours des crises migraineuses au point de voir dans une hypothétique insuffisance hépatique (congénitale?) la cause principale de la maladie.

Cette fillette de 9 ans a déjà son diagnostic net, précis, définitif d'insuffisance hépatique, car depuis sa naissance cette malade est affligée de vomissements faciles <( pour tout" (le lait, les fruits à noyaux !), de poussées d'urticaire, de maux de tête, d'alternances de diarrhée et de constipation. D'ailleurs (argument péremptoire) l'enfant a eu une jaunisse à 6 ans (mais une jaunisse qui présentait les caractéristiques d'une hépatite virale «épidémique»). Et depuis sa naissance la malade a suivi d'innombrables traitements «pour le foie» jusqu'à ce que le dernier médecin consulté ait refusé de prescrire un nouveau traitement « chimique» à cette fillette, ce qui a décidé la mère à se tourner vers l'homéopathie.

Les caractéristiques essentielles de ces vomissements en jet sont de survenir après les repas mais aussi lors du brossage des dents...; d’être provoqués par les odeurs (de W.C. notamment, surtout le matin); d'être plus fréquents en période d'examens ou lors des rentrées scolaires. L'enfant est très émotive, malade en avion et même en voiture, prodiguant à son père des conseils de conduite et de prudence.

Des antécédents d'asthme, d'eczéma, de migraine? Absolument pas; ni du côté paternel ni du côté maternel... Et cependant, en insistant...! réfléchissez... «Mais non docteur, jamais personne dans nos familles n'a présenté de telles maladies... »

L'examen clinique orienté vers le système nerveux et l'appareil digestif ne révèle aucun symptôme anormal. Et à nouveau l'interrogatoire se fait insistant dans la recherche de manifestations allergiques chez les ascendants de la fillette (la prédisposition constitutionnelle à l'asthme, à l'eczéma, aux migraines... peut «sauter» une génération). Et c'est enfin l'explosion libératrice du père: « mon père est mort d'un eczéma (?), ma mère est une migraineuse; mes oncles sont asthmatiques; j'ai des cousins qui ont de l'eczéma...> Mais alors cette jaunisse, ces vomissements, ces diarrhées, ces maux de tête..., ,notre fille n'est donc pas hépatique de naissance?»

Premier traitement prescrit:

Tabacum 9/4CH, Arsenicum album 9/4CH avec Gelsemium, Cocculus, Onosmodium et Cedron.

Lorsque l'interrogatoire du malade met en évidence l'existence d'un facteur allergique dans le déclenchement de ses migraines (antécédents personnels ou familiaux de manifestations allergiques telles que l'asthme, l’eczéma, l’œdème de Quincke...) la prescription complémentaire de Histamine et Arsenicum album en hautes et en basses dilutions associées—à un moment ou à l'autre du traitement migraineux - est une nécessité absolue.

- Cette malade de 35 ans consulte pour de la cellulite (poids: 52 kg) et de la constipation (une selle par jour, mais difficile). Parmi les antécédents, il faut noter l'existence à 15 ans d'une rhinite chronique non améliorée par une opération de la cloison nasale mais améliorée par des cures thermales à Cauterets.

Ce que la malade oublie de signaler (tant est grande la tolérance ou l'accoutumance aux affections chroniques !), c'est l'existence de migraines périodiques depuis huit mois: migraines hebdomadaires diffuses sans nausée ni trouble digestif... migraines de type Gelsemium. En outre, la malade souffre de malaise en voiture (lorsqu'elle est passagère) et de mal de mer au point que son mari n'a jamais pu réaliser son rêve: L'achat d'un bateau de plaisance.

Gelsemium 9/4CH, Tabacum 9/4CH avec Cocculus, Sulfur et Cedron.

Trois mois plus tard, la malade enthousiaste revenait pour déclarer n'avoir « jamais été aussi bien»: guérison des migraines, des nausées et (ce qui a le plus surpris) du mal de mer. Traitement à poursuivre.

Huit jours d'hospitalisation (avec de nombreux examens complémentaires) n'ont ni guéri ni rassuré ce professeur de 42 ans. Le rassurer? Le diagnostic de «neurotension», porté à la sortie de l'hôpital ne le satisfait pas et n'explique pas l'état syncopal qui a motivé son hospitalisation. Son hypertension artérielle discrète (à 15 - 16 pour le maxima) lui est connue de longue date et le bilan neurologique et cardio-vasculaire pratiqué à l'hôpital s'est révélé normal. Le guérir? Sa pâleur marmoréenne, sa faiblesse avec sensation de tremblements internes, son état vertigineux, ses nausées. . . justifient son congé de maladie mais ne seront certainement pas améliorés par le seul repos en l'absence de traitement précis.

La chronologie de ses troubles est la suivante: d'abord mésentente conjugale qui a abouti à la séparation des conjoints, elle en France, lui aux antipodes, supportant mal la séparation et le célibat... d'où des aventures «amoureuses» qui lui ont valu une blennorragie... d'abord traitée par un antibiotique, puis par un autre (après une rechute déprimante)... Intolérance à ce nouveau médicament: en se relevant la nuit pour vomir, syncope, prolongée les jours suivants (malgré la suppression de l'antibiotique) par un état lipothymique persistant.

De l'état vagotonique cet intellectuel anxieux et déprimé présente les grandes caractéristiques: la pâleur impressionnante avec peau moite et glacée, l’état nauséeux, les vertiges, la faiblesse avec tremblements internes, le besoin immédiat de grand air et le besoin d'être allongé dès qu'il sent approcher le malaise (avec sensation de s'enfoncer dans du coton, voile devant les yeux, disparition dans le lointain des images et des sons...) Le malade déclare n'être pas impressionné par la vue du sang, d'une blessure, ou par l'idée d'une prise de sang ou d'une injection..., mais il reconnaît avoir toujours été sensible au mal de mer, avoir des malaises en avion et même en voiture lorsqu'il ne conduit pas.

Ses troubles actuels s'expliquent par la brusque défaillance d’une tension nerveuse entretenue par des déboires conjugaux, puis par une solitude mal supportée, et enfin par le traumatisme nerveux provoqué par une <maladie honteuse» rebelle...

- Ce lycéen de 16 ans et demi consulte au réveil d'une syncope survenue dans le bureau du proviseur au cours d'une semonce méritée par des absences injustifiées.

L'examen cardio-vasculaire (et général) est normal. Le diagnostic de crise vagotonique ne fait pas de doute: avant la syncope pâleur, sueurs froides, glaciales, vertiges et état nauséeux; avec besoin urgent de grand air et besoin urgent d'être allongé (rappelons que la lipothymie se distingue de la syncope en ce qu'elle ne s'accompagne ni d'arrêt de la respiration ni d'arrêt du cœur); depuis deux mois migraines hebdomadaires... cet adolescent a toujours souffert de mal de mer, de malaises en auto (surtout en «2 CV»), de vertiges avec ou sans nausées aux mouvements de la tête...

Grande instabilité caractérielle: adolescent émotif et coléreux; intolérant aux remarques. Il ne faut «rien lui dire»; agressif, il s'emporte très vite. Il est actuellement dans une période de croissance accélérée, avec poussée d'acné au niveau du visage, de la poitrine et du dos.

Ses malaises lipothymiques sont en rapport avec des activités sexuelles excessives, depuis plusieurs semaines! Activités extra-scolaires loin d’être soupçonnées par la famille.

Tabacum 9/4CH et Kali bromatum 9/4CH avec Cocculus, Sulfur et Onosmodium.

Cocculus et Tabacum pour le terrain neuro-tonique et les crises de vagotonie.

Kali bromatum et Sulfur pour les troubles scolaires et les lésions d'acné (à traiter ultérieurement).

Les deux grands remèdes homéopathiques de troubles nerveux consécutifs à une activité sexuelle excessive sont:

- Phosphoricum acidum, remède de psychasthénie: lassitude générale, indifférence à tout, incapacité d'association des idées, difficulté de parler et de trouver les mots justes; non seulement fuite des idées mais aussi diminution de la mémoire; n'ayant envie de rien (ni de penser ni de parler), le sujet doit se forcer pour effectuer son travail quotidien.

Symptôme évocateur de Phosphoricum acidum: les urines sont abondantes et d'un blanc laiteux, uniformément colorées par un nuage blanchâtre. Ce type d'urines riches en phosphates s'observe également chez les intellectuels surmenés (étudiants en période d'examens, écrivains...)

- Onosmodium, remède d'asthénie psycho-motrice: difficulté de travail cérébral mais aussi fatigabilité physique avec sensation de faiblesse et d'engourdissement dans les jambes, douleurs dans la région dorso-lombaire, et démarche chancelante. Chez l'homme, l’excitation sexuelle permanente fait place rapidement à de l'impuissance puis à une absence prolongée de désir.

Il faut dire encore que le malaise lipothymique et son aboutissement: la syncope (perte de conscience totale, arrêt du cœur et de la respiration...) ne sont pas des phénomènes d'apparition brutale sans prodrome. Le malade vagotonique assiste toujours en toute lucidité au déroulement de ses crises. Quelle que soit la cause déclenchante: douleur angoissante ou émotion paralysante ou situation dramatique... Le vagotonique a l'impression de s'enfoncer progressivement dans un univers ouaté dont les sons et les images lui parviennent très atténués; les jambes s'affaiblissent et semblent se dérober (jusqu'à la chute réelle lorsque le malaise aboutit à la syncope); nausées et vertiges apparaissent alors.

Pour lutter contre la syncope menaçante, le malade a recours spontanément à de petits moyens susceptibles de freiner l'excitation du nerf pneumogastrique: respiration profondes et prolongées, volontairement ralenties à l'extrême; bâillements répétés et forcés; déglutition incessante (ou crachotements) d'une salive brusquement très abondante; alors que la peau se refroidit rapidement et se couvre de sueurs glacées, le malade éprouve encore le besoin de desserrer les vêtements et de s'exposer au froid... Mais à ce stade déjà, le seul moyen efficace de prévenir la perte de conscience totale avec chute est encore de s'exposer au grand air frais ou froid de l'extérieur et de s'allonger rapidement la tête basse.

Nombreuses sont les causes susceptibles de provoquer des malaises vagotoniques: la station debout prolongée (avec immobilité forcée), le séjour dans une atmosphère chaude et confinée, le surmenage physique et la fatigue, le jeûne, l’insomnie, les tensions nerveuses prolongées, etc...

Tabacum et Cocculus sont les remèdes essentiels des états de défaillance neuro-végétative en rapport avec un état de tension psycho-affective trop longtemps contenue; défaillance provoquée souvent par un choc émotionnel minime: émotion chargée d'un certain potentiel d'angoisse et apte à provoquer une réaction de panique.

A Cocculus correspond la crise de défaillance neuro-motrice (vertiges avec faiblesse, tremblements des membres inférieurs; pseudo-paralysie par inhibition psycho-motrice; torpeur et engourdissement des facultés intellectuelles et cérébrales...)

A Tabacum correspond la réaction cardio-vasculaire (réaction fonctionnelle et non pas manifestation d'une lésion cardiaque) .

- La phrase du dernier cardiologue consulté résumait bien les conclusions à tirer du volumineux dossier présenté par le malade:

« Examen cardiologique absolument normal. Toutes les précordialgies dont il (le malade) se plaint sont d'origine neurotonique. Tout ceci relève de la prise de sédatifs».

Ce sergent serait en excellente santé si depuis son enfance il n'était sujet à des malaises lipothymiques répétés. Enfant de chœur, il a dû abandonner plusieurs fois le service religieux pour éviter la syncope à l'église. A 19 ans, il eut plusieurs malaises à l'intérieur du métro: besoin de grand air et d'air frais pour éviter la syncope imminente (pâleur, sueurs froides, bourdonnements d'oreille, vertiges et nausées). Bien que marin de carrière, il souffre de mal de mer, et d'ailleurs de tout transport: avion ou auto (l’auto doit être bien « aérée)

Pas d'antécédent personnel d'allergie ni de migraine. Il n'a pas connu ses parents. Il est très émotif avec tremblements et sensation que le «cœur saute une pulsation» ce qui peut produire des <(soubresauts» dans la région du cœur. Ses malaises «cardiaques», palpitations et gêne précordiale, sont aggravés lorsqu'il est couché sur le côté gauche, et nettement améliorés lorsqu'il est couché sur le côté droit avec la tête haute (modalité symptomatique très importante de Spigelia).

Tous les examens complémentaires (laboratoire, radiographies, électrocardiogrammes...) pratiqués en série et répétés se sont révélés normaux.

Traitement prescrit (à renouveler éventuellement):

Tabacum 9/4 CH et Gelsemium 9/4 CH avec Spigelia, Sulfur et Cocculus.

Les traumatismes physiques ou psycho-affectifs, la claustrophobie, la station debout prolongée dans une atmosphère chaude et confinée... sont les grandes causes déclenchantes des malaises vagotoniques.

Les malaises de vagotonie peuvent être primitifs, ou secondaires (symptomatiques).

Lorsque les malaises surviennent chez un malade en proie à une violente douleur viscérale: angine de poitrine, colique néphrétique, accident allergique..., le traitement du malade doit porter en priorité sur la cause organique du malaise syncopal...

Mais dans de nombreux cas, aucune lésion ne semble pouvoir expliquer la survenue de la crise à une heure imprévue. Chez ces malades on retrouve alors un état prolongé de tension nerveuse non extériorisée; et le bon sens populaire explique que « les nerfs du malade ont lâché ".

Cela est généralement vrai mais avant d'admettre cette explication, un médecin doit toujours s'efforcer d'éliminer par des examens complémentaires toute cause profonde (cérébrale, cérébro-méningée, cardio-vasculaire...) capable de provoquer les accidents « migraineux» ou lipothymiques de son malade.

- Ce garçon de 9 mois a présenté hier sa troisième syncope ayant motivé l'irruption des parents affolés (de nuit) chez un confrère du voisinage, qui malgré l'absence de convulsions, n'a pas hésité à conseiller un traitement à base de barbituriques jusqu'à l'âge de trois ans...

En fait cette syncope a été marquée par une chute brutale du tonus musculaire avec pâleur diffuse, insensibilité générale, absence de réaction aux excitations extérieures...; mais ni mouvement convulsif ni incontinence d'urine, ni vomissement, ni syndrome infectieux. Et le premier accès lipothymique avait été suivi d'une hospitalisation au cours de laquelle tous les examens complémentaires pratiqués s'étaient révélés normaux.

L'interrogatoire des parents révèle encore que le père a été sujet dans son enfance à de fréquents malaises de type vagotonique (lipothymies, syncopes et mal de mer); et que l'enfant a toujours été un vomisseur: dans le cabinet de consultation, à un mouvement brusque de la mère, l’enfant réagira sous nos yeux par le rejet de quelques caillots de lait...

Le traitement prescrit a écarté définitivement tout nouveau malaise:

Tabacum 9 CH, une dose à renouveler dix jours plus tard

Cocculus 9 CH, une dose le lendemain matin, et au onzième jour du traitement

avec Tabacum, Cocculus, Calcarea carbonica

deux granules de chaque remède, deux ou trois fois par jour pendant trois semaines. (l’enfant est un carbonique joufflu, à gros ventre, à la peau froide et blanche, à la transpiration nocturne abondante prédominant au niveau de la nuque et du cuir chevelu).

- Cette femme de vingt-neuf ans consulte pour un malaise lipothymique ayant débuté par une sensation de gêne au niveau de l'hémithorax gauche, puis par une sensation d'engourdissement ayant gagné le bras gauche et le pied gauche, de proche en proche; et ayant abouti enfin à un état syncopal avec pâleur du visage, sueurs froides, besoin de grand air et d'être allongé. Palpitations violentes...

L'interrogatoire confirme l'existence de migraines à prédominance gauche depuis quinze ans, à la fréquence de deux ou trois crises migraineuses par mois; migraines type Gelsemium. La mère du malade est elle-même une grande migraineuse .

Deux points méritent d'être soulignés dans l'analyse de ces migraines:

- d'une part, la douleur n'est pas fixée dans la région orbitaire et frontale mais gagne la région occipitale et est associée à une sensation de chaleur interne et de battements violents;

- d'autre part, la malade est une hyperémotive de type Ignatia: angoisses, bâillements, soupirs, pleurs faciles...; elle présente les symptômes habituels de la nervosité, de l'émotivité «rentrée", refoulée...

L'intérêt de cette observation est de présenter le tableau de la classique«dystonie neuro-végétative» associant les troubles de la vagotonie (lipothymies ou syncopes, et migraines typiques) à ceux de la sympathicotomie (troubles psycho-affectifs et surtout spasmes cardiaques et douleurs névralgiques de type Spigelia, le grand remède des malades sympathicotoniques, thyroïdienne notamment).

Le traitement de fond a été le suivant:

Gelsemium 9/4 CH et Spigelia 9/4 CH avec Cocculus, Tabacum et Ignatia.

En présence de céphalées à localisation occipitale prédominante, ce serait une faute pour le médecin de méconnaître les symptômes d'une méningite, d'une poussée d'hypertension artérielle ou d'une arthrose cervicale; et parmi des centaines de consultants migraineux, il ne faut pas oublier de rechercher l'exceptionnelle hypertension intracrânienne par tumeur cérébrale ou abcès du cerveau.

Ce malheureux garçon de 10 ans souffre de crises répétées de vomissements, de vertiges et de douleurs intenses « dans les yeux» depuis plus de deux ans; au rythme habituel de 1 ou 2 crises par semaine sauf actuellement où les crises sont quotidiennes depuis quinze jours. Nombreux examens de laboratoire et nombreux examens par des spécialistes au cours de ses hospitalisations. Pas de cause évidente; pas de diagnostic; pas d'autre traitement que des calmants. Mais la mère et la grand-mère maternelle du jeune malade ont toujours souffert des mêmes maux de tête, de la même migraine caractérisée non seulement par des douleurs oculaires et la photophobie de Onosmodium mais aussi par l'attitude antalgique de Spigelia: les douleurs oculaires sont si intenses que, pour éviter le moindre mouvement des yeux, le malade préfère tourner le corps tout entier pour voir de côté.

Spigelia 9/4 CH, Cocculus 9/4 CH et Tabacum 9/4 CH avec Onosmodium, Gelsenium et Cedron.

Cette jeune femme de 21 ans, enceinte, vomit tous les jours depuis deux mois; surtout le matin au réveil et après les repas. Ce qui attire d'emblée l'attention chez elle, c'est la pâleur de son visage (sans décoloration des muqueuses) qui évoque la pâleur des malades vagotoniques pendant leurs crises.

Les remèdes habituels des vomissements de la grossesse sont:

Cocculus 9/4 CH et Tabacum 9/4 CH avec Nux vomica (besoin de dormir après les repas, tendance à la constipation), Ipeca (quintes de toux en vomissant), Cuprum metall. (douleurs crampoïdes de l'estomac pendant les nausées et avant les vomissements) et Carbo vegetabilis en cas de malaise neurovégétatif aigu.

Dans les cas de vomissements incoercibles: Pneumogastrique (ou Bulbinum).

Sans être des remèdes de vomissements, Ignatia et Sepia sont des remèdes très souvent indiqués au début (et à la fin) de la grossesse.

En fin de grossesse, le remède habituel des crampes est Magnesia phosphorica. Le remède du ballonnement abdominal, de la fatigabilité avec essoufflement rapide à l 'effort, du gonflement diffus des tissus et surtout des jambes (en l'absence d'albumine)... est Kali carbo.

Cette femme de 41 ans est anxieuse car elle arrive au terme de sa première grossesse et on l'a préparée à l'éventualité d'une césarienne. Mais très au courant de l'efficacité des remèdes homéopathiques destinés à faciliter et à accélérer l'accouchement, elle désire suivre un traitement pour éviter l'opération et pour accoucher dans de bonnes conditions par les voies naturelles.

Ignatia 9/4 CH et surtout Cimicifuga 9/4 CH avec Caulophyllum, Magnesia phosphorica et Arnica. Prendre les granules en 4 CH trois fois par jour tous les jours jusqu'à l'apparition des premières douleurs; puis toutes les heures jusqu'à l'entrée en Maternité (l’accoucheur étant seul responsable alors de la conduite de l'accouchement).

Caulophyllum est le remède des dilatations difficiles et très lentes du col utérin (par rigidité de l'orifice utérin et inertie utérine) au cours des accouchements de primipares ou de femmes aux règles habituellement très douloureuses.

Chamomilla est le remède des douleurs intolérables, insupportables avec cris et agitation, au cours de l'accouchement.

Cinq jours après le début du traitement, l’accouchement de cette primipare de 41 ans s'est déroulé de façon remarquablement simple et rapide, par les voies naturelles.


TROUBLES PSYCHIQUES ET FONCTIONNELS


La préoccupation majeure de la Médecine est. de plus en plus orientée vers le quantitatif: résultats chiffrés des examens de laboratoire (la gravité d'une maladie étant proportionnelle au niveau atteint par les altérations de la biochimie), et doses médicamenteuses à la limite tolérable de toxicité (l’efficacité désirable étant liée à l'importance des doses administrées). Il n'est donc pas surprenant que les troubles fonctionnels qui sont des altérations qualitatives soient négligés par une Médecine qui ne peut les mettre en chiffres.

Manifestations douloureuses sans cause évidente, fatigue, angoisse, maux de tête, désordres neuro-végétatifs, ou psychoaffectifs... ont le tort d'être incontrôlables (il faut se fier aux déclarations des malades) et non quantifiables par les examens de laboratoire. Pour beaucoup de médecins, évoquer un trouble fonctionnel ou une souffrance non-organique, c'est émettre un diagnostic d'élimination, c'est affirmer l'absence d'une lésion ou d'une maladie connue mais c'est aussi parfois nier le symptôme qui dérange les habitudes au niveau du diagnostic ou du traitement.

Dans la réalité quotidienne, la médecine générale est plus qu'une médecine de dépistage de maladies graves et des maladies d'hôpital. Elle couvre une pathologie très vaste et très diversifiée faite de problèmes de santé, de maladies sans nom marquées par le caractère subjectif des symptômes, mosaïque de troubles qui n'ont pas de place dans le cadre des maladies connues, altérations d'une fonction précédant toujours et créant parfois la lésion.

La clé du diagnostic et du traitement de ces troubles n'est pas dans une débauche d'examens de laboratoire (aux résultats régulièrement normaux, ou inutilisés, ou inutilisables) ni dans un abus de prescription des médicaments « habituels»: calmants, tranquillisants, fortifiants, excitants, somnifères... Les malades les plus soignés ne sont pas toujours les mieux traités.

Victimes de leur banalité, les troubles fonctionnels méritent d'être mieux considérés (dans tous les domaines de la pathologie), d'être mieux analysés (par un retour à la clinique et à l'interrogatoire, seul capable de traduire à l'échelle de nos sens les réactions intimes du malade à traiter), et enfin mieux traités (non pas par des médications standardisées, impersonnelles, mais par des remèdes bien adaptés aux réactions du malade et aux besoins de son organisme).

La pathogénésie de Argentum nitricum est un bon exemple de maladie fonctionnelle, associant des troubles psychiques à une insuffisance digestive; maladie fréquente chez les citadins toujours pressés, soumis à des tensions nerveuses multiples qui développent en eux une tendance à l'anxiété puis aux phobies de toutes sortes; citadins adoptant un mode d'alimentation rapide, trop riche en farineux; payant leurs erreurs de régime par un ballonnement abdominal excessif; par des maux de tête congestifs; par une inflammation chronique des muqueuses de l'estomac évoluant vers la gastrite ou l’ulcère; ou par des troubles profonds du métabolisme du glucose avec évolution vers le diabète.

L'expérimentation pathogénétique du nitrate d'argent reproduit encore une inflammation des muqueuses du larynx et de la trachée comme celle qu'on observe chez les fumeurs de tabac invétérés, et qui évolue (en l'absence de traitement cicatrisant efficace) vers la dégénérescence cancéreuse.

Lycopodium est un autre exemple de maladie fonctionnelle évoluant vers la maladie lésionnelle grave. Irritabilité, caractéristique, troubles de l'appétit et constipation chronique, altération progressive et profonde de la digestion des hydrates de carbone et des graisses; atteinte lésionnelle du foie et de la vésicule biliaire, de l'estomac, du parenchyme rénal; évolution de la maladie fonctionnelle vers une lithiase (hépatique, vésiculaire ou rénale) ou vers la goutte, la cirrhose, l’urémie, l'artériosclérose.

De telles maladies fonctionnelles sont méconnues par la Médecine classique, et leur traitement ne se trouve dans aucun traité de Médecine et de Thérapeutique.

- Cette jeune femme se plaint de malaises depuis plusieurs années: crises d'essoufflement avec sensation de manque d'air au cours desquelles elle se sent «partir»; crises ayant motivé plusieurs hospitalisations sans conclusion diagnostique. Mauvaise humeur habituelle (traduire: humeur très changeante, instable). Ballonnement abdominal considérable, après avoir mangé si peu que ce soit. Douleurs et brûlures d'estomac depuis 10 ans ayant fait suspecter «un début d’ulcère». Céphalées et vertiges. Malaises imprécis dans la région du cœur. Bref, malaises fonctionnels non guéris par les médicaments symptomatiques habituels.

Nux moschata 9/4 CH et Carbo veget. avec Argentum nitricum 9/4 CH, Kali carbo et Bismuthum (douleur intercostale basse et transversale, gargouillement épigastrique).

- Ce malade est si las et si fatigué qu'il n'a qu'un désir, qu'un besoin: rester allongé, se reposer et se détendre dans le silence et la solitude. Cet état de faiblesse a été précédé par un état anxieux avec appréhensions non motivées, sursauts au moindre bruit et au moindre contact, agitation nerveuse des pieds, démarche traînante et sensation d'engourdissement dans les jambes, et enfin par des maux de tête avec douleurs oculaires et intolérance à la lumière:

Manganum et Kali phosphoricum deux remèdes d'épuisement nerveux par surmenage (professionnel, intellectuel ou sexuel); avec Onosmodium.

- Cet homme ayant passé la quarantaine consulte pour un symptôme très banal; fatigue générale et manque d'entrain. Au médecin homéopathe de découvrir— par un interrogatoire méthodique axé sur les symptômes pathogénétiques de ses remèdes—ce qu'un symptôme aussi imprécis peut recouvrir de troubles réels.

En pratique, le symptôme «fatigue» correspond dans l'esprit du malade ou bien à une somnolence inhabituelle, ou à une fatigue physique, corporelle, ou à une tendance dépressive, ou enfin à des difficultés intellectuelles. A l'interrogatoire, la fatigue de ce malade recouvrait à la fois u n état de somnolence dans la journée et d'insomnie la nuit; de fatigue physique avec faiblesse musculaire et vertiges; de torpeur cérébrale avec troubles de l'attention et de la mémoire, enfin une transpiration anormale avec intolérance à la chaleur ambiante.

En présence d'un adulte qui se plaint de somnolence, le premier remède auquel il faut penser est Nux vomica, le remède des adultes professionnellement surmenés, surchargés digestifs et sédentaires; le remède des hommes condamnés par leurs obligations professionnelles ou sociales à des excès alimentaires, à des excès de boissons alcoolisées, à des restrictions de sommeil nocturne. Somnolence irrésistible l'après-midi; impossibilité de s'endormir le soir; ou sommeil immédiat mais réveil à deux ou trois heures du matin pour se rendormir à l'heure du lever; malade plus fatigué le matin au réveil que le soir en se couchant; irritabilité et intolérance aux contrariétés ou contradictions; sensation de poids lourd sur l'estomac après les repas, avec désir d'alcool(qui aggrave l'état du malade); constipation avec faux besoins (urgents mais inefficaces); langue pâteuse et recouverte d'un enduit blanc jaunâtre dans sa moitié postérieure..., tels étaient chez ce malade les symptômes digestifs évocateurs de Nux vomica, remède des excès alimentaires ou médicamenteux (somnifères, tranquillisants, sédatifs, fortifiants, excitants...).

Par ailleurs, état vertigineux avec faiblesse musculaire et tremblements dans les jambes; engourdissements des mains et surtout des pieds (en restant assis); état nauséeux aggravé par le mouvement, en voiture par exemple. Après un repas trop copieux, grande faiblesse physique mais aussi engourdissement cérébral.

De Kali phosphoricum ce malade présente le fléchissement intellectuel, la psychasthénie. Sensation de vide cérébral et de fatigabilité intellectuelle; appréhensions sans motif et indécision; mais aussi hypersensibilité aux bruits et aux contacts: sursauts au moindre bruit. Kali phosphoricum est à la fatigue nerveuse (fatigabilité intellectuelle) ce que Kali carbo est à la fatigue physique (fatigabilité musculaire, avec hypotension artérielle).

Enfin l'interrogatoire minutieux du malade met en évidence les symptômes évocateurs de Sulfur. Pour assimiler un apport excessif de nourritures et d'alcool et pour maintenir son équilibre pondéral, l'organisme du malade est contraint d'élever le taux de ses combustions organiques, le taux de son métabolisme et le malade est ainsi dans un état congestif permanent avec hyperactivité de ses émonctoires naturels; foie, reins et intestins, et tentative d'élimination par la peau et les muqueuses des déchets métaboliques et surtout des calories endogènes excédentaires. D'où la sensation de chaleur interne dont souffre le malade, son intolérance à la chaleur ambiante, sa transpiration anormale, des éruptions cutanées diverse (prurigineuses) et une congestion hémorroïdaire (par engorgement veineux).

Nux vomica 9/4 CH et Sulfur 9/4 CH avec Cocculus et Kali phosphoricum.

- Cet homme habituellement actif et sportif se plaint d'une fatigue constante. Incapable de travailler, de fixer son attention, de réunir deux idées ensemble et de les exprimer clairement, de trouver les mots justes... Et il perd la mémoire des noms...

Il est devenu indifférent à tout; "obligé de se forcer" pour faire son travail. Indifférent, voilà le mot qui caractérise son état: envie de rien, ni de travailler, ni de lire, ni de sortir le soir, ni de voir ses amis.

S'il n'existe aucune explication organique à ces défaillances intellectuelles et physiques, par contre l'intéressé reconnaît sans difficulté avoir connu récemment une période d'activité sexuelle excessive.

Onosmodium, Kali phosphoricum, Phosphoricum acidum, Sulfur.

A réfléchir sur le symptôme majeur de Phosphoricum acidum; l’indifférence à tout, l’intérêt pratique de ce remède n’apparaît pas évident, et cependant Phosphoricum acidum correspond à une défaillance profonde du système nerveux avec troubles du métabolisme de l'acide phosphorique au niveau des cellules les plus riches en nucléo-protéides: les cellules cérébrales, l’appareil génital et les cellules pancréatiques chargées de la sécrétion de l'insuline, hormone régulatrice du métabolisme du sucre. Ceci explique que les grandes indications de Phosphoricum acidum sont: la neurasthénie, le diabète, et l'impuissance. L'aspect trouble (d'un blanc uniforme plus ou moins laiteux) des urines chez un surmené cérébral ou un surmené sexuel ou un diabétique (à certains moments évolutifs de la maladie) représente un symptôme très évocateur du remède.

Par ailleurs, lorsqu'un malade surmené et asthénique se plaint de faiblesse et d'engourdissement dans les jambes, de démarche chancelante avec sensation d'insécurité à la marche, de fatigabilité avec lourdeur douloureuse dans la région dorsolombaire, lorsqu'il se plaint de maux de tête avec douleurs dans les globes oculaires comme après surmenage visuel (lectures prolongées) et lorsque ces troubles peuvent être rapportés à des abus sexuels ou s'accompagnent tardivement d'une absence complète de désir sexuel (et d'impuissance chez l'homme)...; penser à Onosmodium.

Enfin de Kali phosphoricum ce consultant présentait les symptômes de la psychasthénie: épuisement cérébral, anxiété constante et appréhensions sans motif; sursauts au moindre bruit; fatigue intense (et même prostration après rapport sexuel...

La baisse des capacités intellectuelles de Phosphoricum acidum ne doit pas être confondue avec l'aversion pour tout travail intellectuel de Aloe, remède des adultes surchargés digestifs, flatulents et sédentaires, atteints de congestion veineuse généralisée (à prédominance anorectale).

- Cette jeune femme se plaint d'une migraine inhabituelle à prédominance frontale droite avec «battements derrière les yeux», vagues de chaleur non seulement à la tête mais également aux mains et aux pieds, troubles de la vue («taches noires» et étincelles dans le champ visuel), sensation de paupières lourdes et pesantes avec difficulté à tenir les yeux ouverts, sensation de tremblements internes comme par le trac. Il n'existe ni les vertiges ni l'état nauséeux de Cocculus, ni la pâleur avec sueurs froides de Tabacum mais au contraire une rougeur congestive du visage:

Gelsemium 9/4 CH et Cyclamen avec Sanguinaria canadensis et China dont la malade (récemment accouchée) présente les symptômes.

Cyclamen est le remède des migraines avec troubles de la vue (étincelles de couleur verte ou taches noires), état d'anémie, et douleurs utérines comparables à des douleurs d'accouchement (soit pendant les règles soit dans les suites immédiates d'accouchement). La pathogénésie de Cyclamen et encore marquée par une dépression intellectuelle et morale à tendance mélancolique avec excès de scrupules ou sentiment d'infériorité .

Sanguinaria canadensis est un remède de poussées congestives par hyperesthésie du système neuro-végétatif: bouffées de chaleur, congestions localisées (pulmonaires notamment), migraine périodique et très congestive (à prédominance droite). Son action congestive violente et répétée au niveau des muqueuses favorise la formation de polypes (nez, utérus...) dont Sanguinaria nitrica sera le remède de fond.

China est le remède des états de convalescence après déperditions liquidiennes abondantes par les orifices naturels (hémorragies, vomissements, diarrhée), par la peau (transpiration excessive), par les muqueuses (suppurations prolongées) ou par les organes glandulaires (lactation notamment). De China, cette accouchée présentait les symptômes suivants: faiblesse générale avec hypersensibilité sensorielle (aux bruits et aux odeurs), soif intense avec goût d'amertume dans la bouche, ballonnement abdominal, transpiration abondante et épuisante (surtout la nuit).

- Cet homme se plaint d'une «fatigue générale»: physique (fatigabilité musculaire avec essoufflement rapide à l'effort et besoins fréquents de s'asseoir), intellectuelle (avec indifférence à toute activité et difficulté à penser, à répondre, à s'exprimer) et sexuelle (absence de désir et épuisement après rapport sexuel).

Mais l'état du malade est caractérisé également par une somnolence permanente, un besoin anormal de dormir; et ce qui étonne chez cet homme connu pour sa vivacité et son entrain, c'est son air «absent» actuel; il a l'air absent non pas parce qu'il est préoccupé (il déclare ne pas avoir de problème) mais parce qu'il est dans un état de torpeur cérébrale très accentué: lenteur à s'exprimer, à répondre; il perd la mémoire des noms, oublie pourquoi il est sorti et oublie ses achats dans le magasin .

Son état de somnolence et sa torpeur cérébrale sont nettement aggravés par la lecture et il éprouve une grande difficulté à lire et à travailler éveillé lorsqu'il est assis à son bureau. Par contre il transpire moins que d'habitude et il a noté une sécheresse anormale de la bouche, sans soif. Enfin son humeur est instable et il est sujet à des « malaises» indéfinissables.

Nux moschata 9/4 CH et Kali carbo 9/4 CH avec Onosmodium et Phosphoricum acidum.

La somnolence de Nux moschata est permanente dans la journée; le besoin de dormir (sans engourdissement cérébral) de Nux vomica survient pendant la digestion, peu après les repas.

Nux vomica est un malade digestif, un digestif somnolent; Nux moschata est. un malade cérébral dont l'état de somnolence est lié à une hypoactivité cérébrale bien plus qu'à une insuffisance digestive.

Alors que les drogués à la recherche de sensations nouvelles redécouvrent la noix muscade pour ses effets hallucinogènes, après avoir été diluée et dynamisée la noix muscade ou Nux moschata est un remède de dérèglement des fonctions intellectuelles (troubles de l'attention et de la concentration, de l'idéation, de l'association des idées, de la mémoire)  un remède qui agit au niveau du centre régulateur du sommeil et au niveau du centre régulateur de l'humeur.

Nux moschata est le remède des malades somnolents et ballonnés qui vivent au ralenti et comme dans un rêve; le remède des écoliers et des étudiants qui éprouvent de grandes difficultés à travailler parce qu'ils sont incapables d'attention, de concentration, avec une tendance irrésistible au sommeil, un grand besoin de sommeil.

- Cet homme de cinquante-deux ans, à l'élocution facile; chef d'un service technique aux responsabilités importantes, souffre de «complexes», «terriblement anxieux», timide à en perdre tous les moyens», il souffre d'une «émotivité extrême» qui lui fait monter «des larmes à l'œil», trop facilement (même devant son appareil de télévision),cette émotivité paralysante peut provoquer en lui des tremblements «à ne plus pouvoir bouger» lorsqu'il doit faire face à des situations embarrassantes.

En fait, s'il souffre d'angoisses «terribles» et s'il est «très pessimiste», il faut en rechercher la raison dans une maladie d'apparence mystérieuse que nul médecin—depuis quarante ans—n'a pu guérir.

Depuis quarante ans en effet (sa mère a les mêmes «spasmes"), cet homme souffre de crises qu'il décrit ainsi; début par une douleur superficielle «dans l'épiderme», au niveau du dos; irradiant ensuite au creux de l'estomac en provoquant des nausées et en revêtant les caractères d'un spasme très violent l'obligeant à se plier en deux; cette douleur est calmée par la flexion du tronc sur l'abdomen, mais aussi par l'absorption d'un verre d'eau froide; cette douleur survient de préférence la nuit vers deux heures du matin, mais peut apparaître le jour en cas de soucis et de contrariétés; la crise douloureuse dure une heure ou deux. Elle s'accompagne non seulement de nausées (sans vomissement) mais aussi d'une sensation de faiblesse dans les doigts, de doigts inertes, comme paralysés»; d'une «toux nerveuse» (pour reprendre l'expression de sa femme); étant très jeune, le malade se souvient d'avoir eu des accès de suffocation, de «spasme de la glotte»; enfin la crise douloureuse est marquée par une cyanose localisée au creux de l'estomac et aux mains, qui deviennent «violettes». Lorsque les crises surviennent la nuit, elles se terminent par le besoin d'aller à la selle (une selle normale).

Enfin, depuis dix ans, cet homme, "pessimiste» et désespéré souffre de lombo-sciatique bilatérale (en moyenne une fois par mois, pendant deux ou trois jours), et de crampes (une ou deux par mois).

Les migraines ont toujours été fréquentes et le malade se plaint encore de douleurs d'estomac avec éructations sonores, de vertiges, et d'une certaine précipitation et agitation anxieuse dans ses activités professionnelles.

Ignatia 9/4 CH et Gelsemium 9/4 CH avec Cuprum metallicum et Argentum nitricum.

Malade revu cinq semaines plus tard: guérison des spasmes et de la toux nerveuse; moral en hausse: le malade n'est plus «désarmé», il n'a plus de crampe depuis un mois et un demi, mais il est «incapable de se fixer sur une lecture», «défaut d'attention», « ne s'intéresse à rien actuellement».

Aggravation des troubles digestifs au moindre écart alimentaire: brûlures d'estomac, éructations sonores et malodorantes, ballonnement, besoin de sieste prolongée, irritabilité. A noter une phobie du malade; «très mal à l'aise dans un restaurant trop fréquenté".

Argentum nitricum 9/4 CH et Gelsemium 9/4 CH avec Nux vomica, Phosphoricum acidum; et Cuprum (en cas de crampe ou de crise douloureuse abdominale).

Six mois plus tard, le malade signalait la guérison confirmée de ses crises spasmodiques mais quelques « débuts de crampes", dans les mollets.


MALADIES DE LA TÊTE (nez, gorge, sinus, oreilles, dents et yeux)


Y a-t-il affection plus banale, plus courante et cependant plus difficile à bien traiter qu'un Coryza banal, épidémique ou saisonnier?

De sa parfaite guérison dépend cependant l'avenir pathologique du malade. Combien de simples rhumes de cerveau, négligés ou mal traités, se sont compliqués d'otites, aiguës puis chroniques (surtout chez les enfants) ? De rhinites, de rhinopharyngites ou de sinusites chroniques?

Les premiers remèdes à envisager au stade initial du coryza sont: Aconitum (congestion aiguë et brutale de la muqueuse avec sensation de picotements ou d'engourdissements), et Allium cepa (éternuements avec écoulement aqueux, séreux, irritant) .

Dès qu'apparaissent les premiers signes généraux d'infection: frissonnements et tremblements généralisés (prédominant aux mains), sueurs, fièvre, hypersalivation caractéristique, Mercurius solubilis s'impose (l’indication de Aconit disparaît) et l'aspect des sécrétions nasales se modifie (sécrétions muqueuses irritantes, puis muco-purulentes jaune verdâtre), ainsi que l'aspect de la muqueuse qui devient rouge: hypertrophiée et tuméfiée, et rouge.

L'indication clinique de Mercurius se maintient aussi longtemps que se prolonge l'état fébrile avec salivation anormale et sueurs visqueuses profuses.

Mercurius solubilis est le remède des coryza infectieux (à virus ou à pyogènes et sa prescription s'accommode fort bien de celle de Allium cepa et Pulsatilla (remède de congestion passive des muqueuses, remède de convalescence de l'affection, remède de guérison du catarrhe).

Ces trois remèdes ne sont jamais indiqués dans une autre forme de coryza aqueux, allergique et non pas infectieux: le coryza spasmodique ou le rhume des foins. Sabadilla, Euphrasia et surtout Kali iodatum sont les grands remèdes de la rhinite vaso-motrice, Arsenicum album, Psorinum et Histamine étant les remèdes du «terrain» allergique.

En l'absence de guérison précoce au stade de catarrhe (séreux ou muqueux, le coryza infectieux évolue vers des lésions plus graves de la muqueuse. Apparaissent les indications de remèdes tels que Kali muriaticum, Kali bichromicum, Hydrastis, Thuya.

L'évolution d'un coryza passe donc par plusieurs stades qui peuvent être décrits de la façon suivante:

- Après un refroidissement par courant d'air (généralement froid et sec) apparition de petits malaises congestifs: picotements au niveau de la muqueuse nasale; puis éternuements, écoulement clair, aqueux, abondant, irritant pour les narines et la lèvre supérieure; accompagné parfois d'un larmoiement abondant.

Sulfur 9/4 CH avec Aconitum napellus, Allium cepa et Silicea deux granules de chaque remède simultanément, trois à cinq fois par jour, pendant deux à trois jours si nécessaire.

- Malade observé à un stade ultérieur. Les éternuements et l'écoulement nasal séreux, clair et irritant, empesant le linge, persistent; mais le malade se plaint de frissonnements et de frilosité. A l'état congestif initial (Aconitum napellus) a succédé un état d'inflammation exsudative avec baisse d'énergie et refroidissement marqué.

Silicea 9/4 CH et Sulfur 9/4 CH avec Belladonna, Mercurius solubilis et Kali muriaticum.

Ne pas attendre une élévation discrète de température (38)° ni l'apparition de sueurs abondantes et visqueuses pour prescrire Mercurius solubilis...

- Malade observé encore plus tardivement. Les sécrétions nasales ont changé d'aspect: primitivement séreuses et claires, elles sont devenues muqueuses, puis franchement muco­purulentes épaisses, obstruant les narines (sensation de nez bouché), blanchâtres puis jaunâtres; les éternuements ont cessé, mais l'inflammation de la muqueuse nasale progresse vers le rhinopharynx et surtout vers la trompe d'Eustache, ce conduit fibro-cartilagineux tapissé de muqueuse qui fait communiquer la caisse du tympan avec le rhino-pharynx.

La frilosité et le. fléchissement de l'état général (sensation de malaise et de fatigue, baisse de l'entrain et de l'activité physique...) se sont précisés et imposent plus que jamais la prescription de Silicea 9CH et 4CH.

Sans traitement efficace, les mucosités épaisses et adhérentes, jaunâtres de ce stade évolutif prendront l'aspect d'exsudats membraneux, ou de croûtes fibrineuses (élastiques) blanchâtres, obstruant non seulement les narines mais aussi la trompe d'Eustache; provoquant l'apparition de douleurs, de bruits d'éclatement ou de sifflements ou d'une sensation d'obstruction avec surdité temporaire au niveau d'une oreille lorsque le malade s'efforce de moucher la narine correspondante.

Silicea 9CH une dose (en l'absence de prescription récente de cette dilution),

avec Silicea, Pulsatilla, Kali muriaticum, et Mercurius solubilis.

- Enfin lorsque le coryza (négligé ou mal traité) est vu à un stade encore plus tardif, lorsque l'obstruction totale du nez (avec sécrétions très adhérentes impossibles à détacher) et la propagation des douleurs et de la sensation de plénitude vers la base du nez et la région orbitaire font craindre la contamination des sinus (frontaux et surtout maxillaires); prescrire:

Silicea 9 CH, une dose (en l'absence de prise récente, da­tant d'au moins huit jours) et 4CH, Hydrastis 9CH et 4CH

avec Mercurius solubilis, Kali bichromicum et Pulsatilla.

- Cet enfant souffre depuis huit jours d'un coryza négligé avec élévation de la température à 38 hier soir. Actuellement: inflammation rouge vif diffuse de la gorge, aspect purulent et muco-purulent des sécrétions nasales avec sensation de gêne douloureuse au niveau de l'oreille gauche en se mouchant; aspect congestif et déjà inflammatoire du tympan gauche...

Silicea 9/4 CH avec Mercurius solubilis, Kali muriaticum, et Pulsatilla deux granules de chaque remède simultanément, quatre à six fois dans la journée, pendant quatre ou cinq jours.

En cas d'élévation brutale de la température (à 39°—40°) avec apparition de douleurs lancinantes au niveau de l'oreille, remplacer Pulsatilla par Belladonna 4CH, pendant deux ou trois jours; revenir ensuite au premier traitement, après guérison de l'otite.

Cet adulte sportif souffre de difficulté à plonger en eau profonde à la suite d'une plongée trop rapide effectuée deux années auparavant. Depuis dix-huit mois, il se plaint d'un catarrhe rhino-pharyngé permanent avec présence de nombreuses granulations inflammatoires sur la muqueuse du pharynx. Tous les matins, il racle la gorge pour essayer de dégager les voies respiratoires supérieures des mucosités épaisses et adhérentes qui les encombrent. Lorsqu'il se mouche, il ressent une sensation d'obstruction au niveau de la trompe d'Eustache et des oreilles...

Actuellement, il ne présente aucun symptôme d'infection évolutive: ni frilosité ni fatigabilité ni transpiration anormale ni aspect purulent des sécrétions ni douleur inflammatoire localisée. Ce catarrhe chronique du nez, des sinus, du pharynx et de la trompe d'Eustache relève du traitement suivant:

Hydrastis 9/4CH et Thuya 9/4CH avec Natrum sulfuricum, Mercurius sol. et Pulsatilla.

- Ce malade fébrile (39°—40°) depuis la veille présente les signes d'une rhino-pharyngite aiguë avec coryza muqueux, fibrineux, blanchâtre et sensation d'obstruction de l'oreille en se mouchant, avec rougeur inflammatoire diffuse de la gorge, sans signe pulmonaire d'auscultation...

Silicea 9/4CH et Sulfur 9/4CH avec Belladonna, Mercurius sol. et Kali muriaticum. Remplacer Sulfur 4CH par Phytolacca lorsque la rougeur intense de la gorge ou des douleurs en avalant font craindre un début d'angine.

- Le coryza fébrile de ce malade est caractérisé par un aspect jaune-verdâtre des sécrétions nasales, qui sont épaisses et très adhérentes, et surtout par une sensation d'obstruction nasale douloureuse avec élancements douloureux dans la région orbitaire faisant craindre l'apparition d'une sinusite aiguë

Silicea 9/4CH et Hydrastis 9/4CH avec Belladonna, Mercurius sol. et Kali bichromicum.

L'angine est un problème de tous les jours. Sa banalité et sa fréquence obligent le médecin à garder en mémoire deux notions importantes; d'abord qu'une angine peut être symptomatique d'une maladie évolutive grave, et ensuite qu'une angine banale d'apparence peut évoluer vers des complications graves, à distance.

Les angines, maladies fréquentes chez les enfants, peuvent revêtir des aspects multiples de gravité différente, depuis l’inflammation banale de la rhino-pharyngite ou de l'angine rouge jusqu'à l'angine ulcéro-membraneuse de Vincent, l’angine phlegmoneuse ou l'angine gangreneuse, sans oublier les angines à fausses membranes (diphtérique, ou de la scarlatine).

On peut dire cependant qu'il existe deux grandes catégories d'angines: les angines rouges (le plus souvent virales) et les angines blanches ou «à points blancs» (le plus souvent bactériennes) bien qu'il y ait de nombreuses exceptions à cette distinction étiologique.

La plupart des angines rouges guérissent simplement en deux à quatre jours, et beaucoup ne font d'objet d'aucune consultation médicale de la part de malades habitués à cette affection. Or certaines—parmi ces angines—sont dues à un germe particulier: le streptocoque bêta-hémolytique du groupe A, qui peut provoquer des inflammations lointaines soit au niveau du rein (néphrite aiguë et albuminurie) soit au niveau du coeur (lésion valvulaire), sans qu'on puisse les différencier cliniquement de façon certaine d'autres angines à streptocoques différents, mais bénignes. En outre, ces angines peuvent être la première manifestation d'une maladie générale à localisations articulaires (le RAA, ou rhumatisme articulaire aigu) ou viscérales graves: cardiaques (endocardite, péricardite ou myocardite rhumatismale) ou pleuro-pulmonaires (pleurésie) .

L'origine streptococcique d'une angine ne peut être affirmée que par la mise en évidence du streptocoque bêta-hémolytique du groupe A dans la gorge, après prélèvement et groupage du germe à l'aide de sérums spécifiques (il existe divers groupes de streptocoques hémolytiques désignés par des lettres de A à Q. et seuls les streptocoques du groupe A—au nombre d'une cinquantaine de types identifiables — sont pathogènes; le risque rénal semblant lié aux seuls streptocoques du type 12).

Bien que toutes les angines à streptocoques hémolytiques ne fassent pas de complications cardiaques, rhumatismales ou rénales..., bien qu'il soit établi que beaucoup de lésions valvulaires du coeur n'ont jamais été précédées par des manifestations angineuses, le risque des complications graves de certaines angines est tel que certains médecins préconisent des prélèvements de gorge et des examens de laboratoire systématiques à l'occasion de toute angine.

Dans la pratique quotidienne cependant, malgré leur grande fréquence chez l'enfant les angines à streptocoques sont loin de représenter la totalité des angines aiguës; la plupart des rhinopharyngites et angines récidivantes ne font l'objet d'aucun recours au médecin et donc d'examen ni de traitement précis; beaucoup de lésions valvulaires (un tiers selon certaines statistiques) apparaissent en dehors de toute infection rhinopharyngée évidente; enfin il est impossible d'imposer pour toute angine un prélèvement de gorge pour identification de streptocoque hémolytique, et un traitement systématique de dix jours par la pénicilline, seul traitement capable de détruire et d'éliminer complètement le streptocoque au niveau du pharynx même après guérison de l'angine en deux jours.

Dans ces conditions l’intérêt d'un traitement cicatrisant est évident, l’expérience des médecins homéopathes prouvant que le contrôle des processus inflammatoires responsables des lésions de l'angine et des complications à distance est d'une efficacité au moins égale à l'efficacité indirecte des traitements anti-microbiens (rarement suivis pendant dix jours, et impossibles à généraliser).

Le traitement homéopathique des angines (nullement incompatible avec les traitements antibiotiques dans les formes très sévères) a pour lui sa simplicité, sa logique et son efficacité constante et éprouvée.

Phytolacca est le remède essentiel des angines, le remède— pivot de l'inflammation rouge-vif des tissus (gorge et amygdales, seins et ovaires, ganglions, os et périoste, troncs nerveux, parenchyme rénal) avec évolution soit vers une guérison anatomique parfaite soit vers la transformation fibreuse des tissus et la prolifération du tissu conjonctif (maladie kystique des seins, des ovaires ou des reins; mais aussi neurinome ou adénomes).

Kali bichromicum est le remède à associer à Phytolacca dans les angines «blanches», la prescription des remèdes Belladonna et Mercurius sol. étant une nécessité dans toutes les inflammations aiguës (catarrhales et fébriles) de muqueuses.

Enfin ne pas considérer les lésions viscérales du coeur ou des reins après angines comme des lésions d'emblée définitives, fatalement irréversibles, au-delà de toute possibilité thérapeutique curative.

Les guérisons stables de souffles valvulaires cardiaques considérés comme étant organiques (c'est-à-dire lésionnels) par des traitements homéopathiques précoces prouve que la guérison, la cicatrisation des lésions ulcéro-nécrotiques des valvules du coeur est une possibilité médicale comparable à la cicatrisation obtenue pour des lésions de même type dans les ostéites, métrites, sinusites ou otites chroniques.

A un malade présentant brusquement les symptômes d'une angine rouge (érythémateuse) avec fièvre élevée (39°—40°), grande difficulté à avaler et douleur à la déglutition, rougeur diffuse de la gorge et gonflement des amygdales, et souvent réaction ganglionnaire de voisinage:

Silicea 9/4CH et Sulfur 9/4CH avec Belladonna, Mercurius sol. et Phytolacca, 2 granules de chaque remède six fois par jours. Traitement de quatre jours.

A un malade présentant les symptômes d'une rhino-pharyngite aiguë, ou d'une angine rouge ou érythémato-pultacée avec coryza et obstruction de la trompe d'Eustache en se mouchant:

Silicea 9/4 CH et Sulfur 9/4 CH avec Belladonna, Mercurius sol., Kali muriat et Phytolacca.

- A un malade enfin présentant les symptômes d'une angine pseudo-membraneuse; fausses membranes épaisses, grisâtres, adhérentes à des ulcérations superficielles de la muqueuse (fausses membranes à différencier des exsudats fibrineux friables et peu adhérents de l'angine érythémato-pultacée), prescrire les examens de laboratoire nécessaires et éventuellement des antibiotiques avec

Silicea 9/4CH et Hydrastis 9/4CH

Belladonna, Mercurius sol., Kali bichrom. et Phytolacca; sous contrôle médical.

- Cette jeune fille de 17 ans a présenté une syncope le mois dernier, se plaint de fatigabilité anormale, de violentes palpitations douloureuses avec perte de la respiration en courant, depuis l'an dernier. Nombreuses angines à points blancs entre 13 et 16 ans. A l'examen, il existe un souffle systolique méconnu d'origine mitrale, intense et étendu, à gauche du sternum; pas de crise de rhumatisme articulaire dans le passé, mais la malade se plaignait de fortes douleurs calmées par des massages (Phytolacca).

Autres symptômes importants (pour un médecin homéopathe; pour l'orientation du traitement): volumineuse cicatrice chéloïde rouge-vif au niveau de l'épaule droite, et quelques verrues.

Le problème médical à résoudre est celui de la cicatrisation de cette lésion valvulaire, dans ses limites de réversibilité, et en particulier celui de la guérison de la fibrose de la valvule, qui est à la base de l'insuffisance fonctionnelle actuelle.

Aurum metall 9/4CH et Badiaga 9/4CH avec Nitric. acidum, Kalmia, Staphysagria et Calcarea fluorica, dans un premier traitement.

Les remèdes de guérison d'une cicatrice hypertrophique souple évoluant vers la chéloïde sont:

Thuya, Badiaga, Staphysagria et surtout Nitric. acidum.

Les remèdes de guérison des cicatrices scléreuses ou scléro-inflammatoires indurées et sensibles sont:

Causticum et Calcarea fluorica, avec Nitricum acid., Thuya et Staphysagria.

Les remèdes irremplaçables de cicatrisation de lésions ulcéro-nécrotiques sont:

Kali bichromicum, Nitric acidum et Mercurius corrosivus;

les remèdes cicatrisants de lésions ulcéro-végétantes sont: Nitric acidum, Causticum et Staphysagria.

L'infection des sinus est avec l'otite aiguë la grande complication des coryza de l'enfant et de l'adulte fréquentant assidûment les piscines ou abusant des bains de mer et des plongées (quelle que soit leur condition physique du moment).

Lorsqu'à la suite d'un coryza négligé et traînant apparaissent des douleurs orbitaires, lancinantes, très localisées, aggravées en position tête basse ou en se mouchant; lorsque la sensation d'obstruction complète du nez et la sensation de gêne douloureuse à la base du nez contrastent avec le peu de mucosités évacuées par les narines, craindre le début d'une sinusite aiguë et sans attendre le résultat de radiographies commencer le traitement suivant:

Silicea 9CH, (une dose pour le syndrome général d'infec­tion évolutive avec fébrilité, frilosité, fatigabilité et transpiration anormale) et 4CH

Hydrastis 9/4CH avec Belladonna Mercurius sol. et Kali bichromicum.

Lorsque la sinusite est marquée par un début brutal, de violentes douleurs battantes, une fièvre élevée (à 39°—39°5) ne pas hésiter à prescrire des antibiotiques à doses moyennes, comme pour tout foyer d'infection aiguë avec menace de suppuration prolongée.

- Ce garçon de dix ans est présenté par sa grand-mère pour mauvaise haleine (à l'encontre de ce que pensent beaucoup de parents, la « mauvaise haleine» n'est pas un symptôme de maladie digestive: «foie ou estomac», mais est due le plus souvent à une infection rhinosinusienne méconnue).

Nez toujours bouché avec besoin constant de se moucher (sans résultat); pas d'évacuation de mucosités par les narines mais tous les matins raclement de gorge pour dégager des mucosités pharyngées très adhérentes; douleurs à la base du nez et dans les régions orbitaires; mauvaise haleine permanente et baisse de l'odorat... tels étaient les symptômes évocateurs d'une sinusite présentés par ce malade.

Soulignons un autre symptôme, constant chez de tels malades: la frilosité permanente. Pour un médecin homéopathe la frilosité est généralement l'indice d'un foyer d'infection méconnu; ou le symptôme avant-coureur d'une baisse d'état général prédisposant à une infection aiguë.

Silicea 9/4CH et Hydrastis 9/4CH avec Pyrogenium, Kali bichromicum, Mercurius solubilis.

En dehors des états infectieux ou toxi-infectieux graves au cours desquels les indications cliniques de Pyrogenium ou de Baptisia apparaissent de façon évidente, la mauvaise haleine provient le plus souvent d'une infection méconnue des sinus, qu'il faut rechercher soigneusement. Seule l'infection d'une cavité close par des germes anaérobies peut expliquer une mauvaise haleine permanente et Pyrogenium en est le remède.

- Ce malade de vingt-sept ans, à la suite d'une plongée profonde avec un scaphandre autonome, souffre depuis quatre mois d'une sinusite frontale bilatérale, et se plaint depuis hier de violentes douleurs sous-orbitaires gauches, sans fièvre mais avec un écoulement nasal et pharyngé abondant.

Silicea 9/4CH et Thuya 9/4CH avec Belladonna, Mercurius sol., Kali bichromicum et Hydrastis.

Cinq jours plus tard, le malade présente ses radiographies qui montrent « un voile des deux sinus frontaux et une diminution de transparence du sinus maxillaire gauche». Le traitement homéopathique cicatrisant est alors complété par la prescription d'un antibiotique (traitement antimicrobien ) à doses suffisantes.

Cet homme souffre de phénomènes de résonance insupportable dans les oreilles avec intolérance aux bruits (de réacteurs d'avion en particulier), séquelles d'une sinusite maxillaire gauche et d'une rhinite chronique. Par ailleurs: fatigue permanente, frilosité habituelle, transpiration anormale:

Silicea 9/4CH et Sulfur 9/4CH avec Mercurius sol, Hydrastis, Kali mur. et Pulsatilla.

En oto-rhino-laryngologie, l’importance de Kali muriaticum est considérable: il est le seul remède capable de traiter de façon précise et de guérir rapidement les inflammations ou congestions de la trompe d'Eustache qui font le malheur des personnes enrhumées obligées de voyager par avion ou de travailler dans le bruit ou d'effectuer des plongées sous-marines (par obligation professionnelle). Kali muriat. est le remède des états inflammatoires de la trompe d'Eustache lorsque les sécrétions sont fluides et l'obstruction tubaire intermittente; Kali bichrom. est le remède des inflammations non plus superficielles mais érosives et douloureuses avec formation de mucosités épaisses et adhérentes, provoquant une sensation d'obstruction tubaire totale et permanente.

Depuis six mois cet homme est en traitement pour une sinusite frontale gauche et une infection des cellules ethmoïdales droites confirmées par les examens radiographiques demandés par le médecin spécialiste. Et pourtant les traitements antibiotiques et les pulvérisations nasales d'antiseptiques et d'agents vaso-constricteurs n'empêchent pas ce patient de souffrir de crises d 'éternuements tous les matins, avec écoulement nasal abondant, sensation de picotements au niveau des muqueuses du nez et des paupières, et larmoiement abondant.

Il n'est pas rare pour un médecin homéopathe d'être consulté par de tels malades déçus par les traitements classiques. Guérir complètement une sinusite n'est pas toujours facile car neutraliser l'agent microbien responsable de l'infection par des antibiotiques ou des antiseptiques ne résout par le problème de la cicatrisation locale des lésions. Et en outre les pulvérisations d'antiseptiques après avoir procuré au malade un mieux être passager mais trompeur provoquent toujours secondairement une aggravation de la congestion et de l'inflammation des tissus, par réaction de ceux-ci contre l'effet vaso-constricteur des médicaments. Et lorsqu'à l'élément infectieux de la sinusite se superpose un processus d'allergie nasale, la thérapeutique classique est impuissante à enrayer l'évolution de la maladie, et incapable d'agir efficacement et simultanément sur les deux processus intriqués (infection lésionnelle et allergie) avec les armes dont elle dispose. Antibiotiques et dérivés de la cortisone ne peuvent qu'aggraver la dépendance du malade vis-à-vis de ses pulvérisations quotidiennes sans lui procurer mieux que des améliorations intermittentes et fugaces de son état.

S'il n'est pas toujours facile de faire la part de ce qui revient à l'allergie et la part de ce qui revient à l'infection des sinus dans le tableau d'un malade atteint de rhinite et de sinusite chronique en règle générale cependant on peut dire que ce sont les manifestations d'allergie qui ont inauguré la maladie et que les lésions inflammatoires des muqueuses ne sont que la conséquence des pulvérisations nasales abusives.

Dans le cas particulier de ce malade, le traitement homéopathique a été axé de façon simultanée sur:

Silicea 9/4 CH et Psorinum 9/4 CH avec d'un côté: Histamine, Kali iodatum pour l'allergie et de l'autre: Mercurius sol et Sanguinaria nitrica pour la cicatrisation des lésions.

A souligner chez de tels malades le risque important de voir leurs lésions de muqueuse évoluer vers la formation de polypes sous l'effet des poussées alternantes de congestion et de vasoconstriction médicamenteuse des tissus.

De même que le coryza doit être traité de façon différente aux différents stades de son évolution, de même le traitement des otites doit être adapté aux symptômes présentés par le malade le jour même de son examen.

Les otites moyennes (aiguës ou chroniques) sont encore trop souvent négligées par les familles, ou insuffisamment traitées par des gouttes auriculaires ou des médicaments antibiotiques in capables d'assurer la cicatrisation des lésions et parfois même la stérilisation du foyer de suppuration. Et il faut le redire: il n'y a pas d'infection sans défaillance du système de défense de l'individu agressé ou contaminé par un microbe, et le traitement de l 'état général du malade est essentiel pour garantir une guérison et une cicatrisation locale parfaites.

A un malade réveillé en plein nuit par des douleurs atroces, lancinantes et battantes au niveau d'une oreille, avec élévation brutale de la température à 39—40:

Ferrum phosphoricum 4 CH et Belladonna 4 CH avec Silicea 9/4 CH, Kali muriat. 4 CH et Mercurius sol. 4 CH. Ferrum phosphoricum doit être préféré à Aconitum napellus; et Mercurius solubilis doit être prescrit dès ce stade en anticipant sur la réaction inflammatoire exsudative qui se manifestera très rapidement au niveau du tympan et de l'oreille moyen ne. Ces trois remèdes: Ferrum phosphoricum, Belladonna et Mercurius solubilis correspondent en fait aux trois étapes successives de l'évolution habituelle d'une otite moyenne; et dans l'incertitude où l'on est parfois de savoir à quel stade évolutif précis se trouve la lésion du malade et dans la difficulté de prévoir le sens (rapidement favorable ou non) de son évolution, il est généralement préférable de prescrire ces trois remèdes simultanément.

A Ferrum phosphoricum correspond le stade initial de l'otite moyenne; correspond le tableau clinique de l'otite aiguë congestive. Douleur violente dans le fond du conduit auditif, d 'apparition brutale (souvent la nuit), et le plus souvent au cours d'un coryza négligé ou d'une grippe. Les douleurs sont violentes, battantes, et par crises. A l'examen, le tympan est rosé et sillonné de petites arborescences vasculaires. Cette congestion brutale de la caisse du tympan est toujours consécutive à une infection nasale ou rhino-pharyngée (négligée ou mal traitée) qui se propage à l'oreille moyenne par la trompe d'Eustache.

A Belladonna correspond la flambée inflammatoire fébrile localisée au niveau de la caisse du tympan, et provoquée par l'exaltation de la virulence des germes infectieux diffusant dans l'organisme; à Belladonna correspond l'évolution de l'otite congestive vers la suppuration (l’indication de Ferrum phosphoricum disparaissant alors).

Mercurius solubilis est le remède-pivot de l'otite moyenne aiguë, qu'elle évolue simplement vers l'otite séreuse, catarrhale; ou vers l'otite suppurée.

L'otite séreuse (ou otite catarrhale) est liée à une obstruction de la trompe d'Eustache provoquée par une inflammation des végétations adénoïdes ou par une inflammation de la trompe elle-même. Cette obstruction provoque une raréfaction de l'air à l'intérieur de la caisse du tympan et un refoulement du tympan vers l'intérieur sous l'effet de la pression atmosphérique. Il en résulte une dilatation des capillaires de la muqueuse de la caisse (et parfois des petites hémorragies) et une hypersécrétion de la muqueuse par transsudation de sérum (à travers les capillaires dilatés) .

L'épanchement séreux ainsi réalisé dans la caisse (souvent observé après des plongées sous-marines) peut provoquer soit une sensation d'oreille bouchée, une sensation de coton dans l'oreille, soit une sensation de liquide, de gouttes d'eau se déplaçant dans l'oreille à l'occasion des mouvements de la tête, et même une sensation de gargouillement interne en se mouchant. Cette hypersécrétion séreuse peut encore provoquer bourdonnements d 'oreille et surdité intermittente (en se mouchant, suivant les mouvements ou positions de la tête).

Lorsque l'épanchement séreux se transforme en pus, lorsque l'hypersécrétion de la muqueuse devient purulente, Mercurius sol demeure le remède essentiel, avant ou après perforation spontanée du tympan, avant ou après paracentèse.

- Au stade d'otite aiguë suppurée, au deuxième ou troisième jour d'une otite non traitée, si les douleurs sont encore vives (avec hypersensibilité générale caractéristique du malade) et à condition que le pus s'écoule librement, prescrire:

Hepar sulfur 9/4 CH et Silicea 9 CH avec Belladonna, Mercurius sol., et Ecchinacea.

- Lorsque le malade est vu encore plus tardivement: otorrhée purulente depuis une ou plusieurs semaines, sans fièvre ni douleur (dans l'oreille ou au niveau de la mastoïde)... La prescription de Belladonna et Hepar sulfur ne se justifie plus. Prescrire:

Pyrogenium 9/4 CH et Silicea 9/4 CH avec Mercurius solubilis et Siejesbeckia ainsi qu'un traitement antibiotique à doses efficaces, prolongé pendant quatre à cinq jours.

- Enfin à un malade atteint d'otorrhée chronique (depuis un mois ou plusieurs années) avec des phases de rémission (trompeuse lorsqu'elle correspond à une rétention de pus, à une mastoïdite...) alternant avec un écoulement purulent intarissable (lorsqu'il est de mauvaise odeur, fétide, penser à une carie osseuse...) prescrire:

Pyrogenium 9/4 CH et Calcarea sulfurica 9/4 CH avec Mercurius solubilis et Silicea

avec un traitement antibiotique très polyvalent, guidé éventuellement par un antibiogramme. Dans de tels cas le recours à un spécialiste familiarisé avec les remèdes homéopathiques est le plus souvent nécessaire.

Lorsque l'écoulement chronique n'est plus franchement purulent, mais devient séreux et filant, incolore et plus ou moins irritant..., penser à Arsenicum iodatum et à Thuya, remède indispensables à ce stade. (la prescription de Thuya s'impose davantage encore lorsqu'il existe des fongosités ou des polypes dans l'oreille moyenne...).

Au stade de carie des osselets, d'ostéite des parois de la caisse du tympan, de mastoïdite chronique, de fistules..., le traitement de l'état général du malade (mauvaise défense de l'organisme) prend une extrême importance et il faut penser à des remèdes de nécrose osseuse tels que Fluoricum acidum, Nitricum acidum et Mezereum.

Ce malade souffre depuis plusieurs semaines de «maux de dents» qui finissent par le rendre très nerveux, très irritable, intolérant à tout (à la douleur mais aussi aux contrariétés et à la contradiction). Infection de la gencive avec salivation abondante et gonflement rouge de la muqueuse; caries dentaires avec sensation d'agacement au niveau de l'émail et même sensation de plaie à vif au contact des acidités (fruits acides, vinaigrette) et au brossage des dents.

Hepar sulfur 9/4 CH et Staphysagria avec Silicea 9/4 CH, Mercurius sol., Nitricum acid. et Plantago. Traitement qui ne saurait dispenser des soins dentaires au niveau des caries.

Cet homme consulte littéralement traîné par sa femme qui lui trouve en permanence « une humeur de dogue ». A cette humeur (mauvaise) deux explications simples: «des rages de dents» à répétitions (infections alvéolo-dentaires non suppurées mais très douloureuses) et une insuffisance digestive de type Lycopodium:

Hepar sulfur 9/4 CH et Lycopodium 9/4 CH avec Mercurius sol, Silicea, Staphysagria et Argentum nitricum.

Cette jeune fille de 16 ans « souffre des dents chaque fois qu'il pleut», au grand désespoir des quatre dentistes déjà consultés qui ne lui « ont rien trouvé » même sur les clichés radiographiques; et se plaint de douleurs au niveau du poignet gauche par temps de pluie, séquelles douloureuses d'une foulure traitée quatre années auparavant:

Rhododendron avec Mezereum (douleurs de type névralgique dans le maxillaire supérieur) et Calcarea fluorica.

Une semaine après l'extraction d'une molaire, ce malade se plaint encore de vives douleurs (comme par des piqûres d'aiguilles) au niveau de sa gencive qui est rouge, tuméfiée et qui saigne encore facilement malgré les traitements antibiotiques prescrits:

Nitricum acid. et Mercurius corrosivus avec Calendula et Silicea 9/4 CH.

Mercurius corrosivus est le remède des caries dentaires et des périostites alvéolo-dentaires avec douleurs permanentes ou tension douloureuse provoquant et entretenant un besoin de crispation des mâchoires.

Cet homme souffre à la fois d'arthrite alvéolo-dentaire avec déchaussement et ébranlement de plusieurs dents et gonflement douloureux (non exsudatif) de la gencive, et de douleurs articulaires et péri-articulaires multiples avec tendance aux déformations des petites articulations par gonflement et rétraction antalgique avec ankylose:

Guaïacum 9/4 CH et Tuberculinum Residumm 9/4 CH avec Calcarea fluorica, Rhododendron, Nitricum acidum et Staphysagria.

En cas d'arthrose évolutive confirmée à la radiographie, associer Parathyroïdinum à Calcarea fluorica et à Chondrase.

Cette femme de 25 ans souffre d'aphtes à répétition sur la muqueuse des joues ou des gencives ou sur la langue depuis quinze ans; ainsi que d'herpès buccal (prurigineux) à l'approche des règles; avec saignement des gencives et ecchymoses faciles sur le corps, brûlures d'estomac et renvois acides irritant les dents: Kali bichromicum et Sulfuricum acidum avec Hydrastis 9/4 CH, Psorinum 9/4 CH, Carboneum sulfuratum et Staphysagria.

Ce malade souffre d'une « rage de dents » en rapport avec une carie dentaire (sans inflammation suppurative de voisinage): Mercurius corrosivus et Plantago avec Nitricum acidum, Parathyroïdinum et Staphysagria.

Cette femme de 72 ans souffre depuis plusieurs semaines de douleurs piquantes superficielles et de douleurs lancinantes irradiant dans le maxillaire supérieur au niveau d'une plaie à vif, rouge, indurée mais non saignante de la muqueuse buccale, sous le bord d'une plaque de prothèse. Pas d'adénopathie de voisinage. Avant de demander une biopsie, traitement homéopathique de cicatrisation (suivi de guérison complète en un mois):

Condurango et Nitricum acidum avec Sedum acre, Manganum et Silicea 9/4 CH. La triade de remèdes homéopathiques de toute lésion ulcérée rouge-vif précancéreuse (avec douleurs piquantes et lancinantes) est la suivante: Condurango, Nitricum acidum et Sedum acre.

Les remèdes de lésions cancéreuses ulcéro-végétantes très douloureuses (douleurs rongeantes, lancinantes des cancers évolués; douleurs toujours améliorées par les remèdes homéopathiques) sont: Condurango et Causticum avec Manganum, et souvent Carboneum sulfuratum ou Argentum nitricum...

D'autres remèdes comme Jacaranda, Franciscea et Cinnamodendron permettent une stabilisation remarquable des cancers trop évolués, inopérables mais traités par irradiation.. Les remèdes organothérapiques à prescrire chez les cancéreux sont habituellement: Splénine (pour renforcer le système de défense du malade), Parathyroïdinum et Meduloss (dans les cancers osseux, avec ou sans fracture pathologique; ou en cas de douleurs osseuses intolérables, lancinantes faisant craindre une métastase ou plus simplement une anémie évolutive intense) .

En aucun cas, le traitement homéopathique individuel ne peut dispenser d'appliquer la thérapeutique anti-cancéreuse mise au point par les centres spécialisés.

A ce blessé qui présente une petite plaie érosive, superficielle de la cornée par éclat de bois (et qui n'est traitée que par des collyres antibiotiques), prescrire ces remèdes cicatrisants:

Nitricum acidum et Kali bichromicum avec Mercurius solubilis en cas de larmoiement irritant ou de tendance à la suppuration .

Vu à un stade de Kératite ulcéreuse (avec spasme des paupières, larmoiement intense et irritant, photophobie...): Mercurius corrosivus, Kali bichromicum, Mezereum et Arsenicum iodatum.

Au stade tardif de tache opaque cicatricielle ou taie: Phosphorus tri-iodatus, Arsenicum iodatum, Calcarea fluorica et Fluoricum acidum.

En matière de lésions traumatiques ou infectieuses, la qualité de la guérison est toujours fonction de la précocité et de la précision du traitement cicatrisant initial.

Cette femme de 65 ans présente une hémorragie conjonctivale spontanée de l'œil droit (ayant fait l'objet d'un bilan complet; ophtalmologique, cardio-vasculaire et sanguin, parfaitement normal):

Vipera le remède des inflammations vasculaires aiguës avec tendance ecchymotique et même thrombosante.


MALADIES DE L'APPAREIL RESPIRATOIRE


La Thérapeutique Homéopathique et les traitements classiques ne sont pas opposés mais complémentaires.

Après un diagnostic de maladie, les traitements classiques s'efforcent de neutraliser l'agent causal et les symptômes les plus gênants de la maladie. Après un diagnostic de modalité réactionnelle du malade (et donc un diagnostic médicamenteux), l’homéopathie utilise des remèdes activateurs des processus de guérison mis en œuvre spontanément par le malade.

Dans le domaine de la pathologie respiratoire, un diagnostic préalable de maladie s'impose en toutes circonstances en raison du risque de méconnaissance de maladies évolutives graves et sournoises comme la tuberculose et le cancer à tous les niveaux de l'arbre respiratoire. Mais dans les affections les plus banales de l'existence, rebelles aux traitements antibiotiques (sinusites chroniques ou bronchites), et dans les localisations pulmonaires (asthme) ou nasales (coryza spasmodique) de la maladie allergique, les traitements symptomatiques et à effet suspensif (comme la cortisone et ses dérivés) sont incapables d'assurer la cicatrisation des lésions et la guérison complète des malades .

Il y a donc place pour la mise en application de deux conceptions thérapeutiques différentes mais complémentaires.

Si la hantise d'un médecin homéopathe habitué à traiter ses malades d'après les modalités de leurs symptômes est de méconnaître des affections graves et souvent silencieuses (cancer, tuberculose), maladies qui ne peuvent être décelées sans l'aide d'examens complémentaires, son désespoir est de voir tant de «toux» mal traitées par une infinie variété de sirops, de suppositoires, de capsules dont les seules propriétés avouées et admises sont de bloquer les mécanismes de la toux sans égard pour son utilité, sans le moindre souci de traiter l'inflammation de la muqueuse qui en est responsable, sans le moindre souci d'apporter une aide efficace et précise à l'organisme, sans autre ambition que de combattre un symptôme.

Les premières questions à poser à un malade qui tousse sont simples et précises:

- Toux sèche, grasse ou quinteuse? - Toux avec douleur localisée? - Toux jusqu'à l'envie de vomir? - Toux avec gêne respiratoire? - Toux avec respiration sifflante? - Toux avec expectoration ? - Expectoration muco-purulente, sanglante ou séreuse?

L'attitude du malade qui tousse est toujours riche d'indications thérapeutiques et évocatrice de remèdes.

- Attitude pliée en deux et crispée: Cuprum metall.

- Attitude assise et penchée en avant, les mains sur les genoux, avec gêne respiratoire et grande lassitude: Kali carbo.

- Malade secoué de la tête aux pieds par les quintes de toux: Senega.

- Agitation anxieuse du malade qui est réveillé en pleine nuit par une crise d'oppression avec toux sèche, déchirante, et qui ne peut rester immobile dans le lit: Arsenicum album.

- Malade qui en toussant porte la main au niveau de la région enflammée et douloureuse: Kali bichrom. (toux grasse de trachéite, laryngite).

- Malade qui porte la main à la tête lorsqu'il tousse, parce que la toux réveille de violents maux de tête: Argentum nitric.

- Malade qui cherche à immobiliser tout un hémithorax lorsqu'il tousse parce qu'il souffre d'infection pleuro­pulmonaire (pleurite ou pleurésie): Bryonia.

- Malade qui se couvre la gorge d'un foulard ou qui la nuit remonte draps et couvertures jusque sur le nez parce que la moindre inhalation d'air frais provoque une quinte de toux ou un éternuement: Rumex crispus.

- Malade qui ne peut rester allongé la nuit (après minuit) sans tousser de façon incessante, la toux étant calmée en position assise: Hyoscyamus.

- Malade qui tousse par accès interminables, par quintes si rapprochées qu'il ne peut reprendre sa respiration et qu'il est obligé de se tenir le ventre avec les mains: Drosera.

- Coquelucheux atteint de toux suffocante, par accès très rapides et très violents au point de devenir rouge-pourpre, cramoisi: Corralium.

- Malade atteint de toux quinteuse, brusque et suffocante sans expectoration mais toujours suivie de nausées ou vomissements (et parfois d'hémoptysie de sang rouge vif): Ipeca.

- Toux d'apparition brutale, croupale (comme le chant d'un jeune coq) après refroidissement; provoquant une vive anxiété avec agitation et douleurs intercostales qui empêchent de se coucher sur le côté douloureux: Aconitum napellus.

- Toux sèche, sifflante comme le bruit d'une scie poussé e au travers d'une planche de sapin avec suffocation qui empêche de rester couché la tête basse et besoin de boissons chaudes: Spongia.

- Toux suffocante de ce jeune asthmatique réveillé en pleine nuit, le visage couvert de sueur, et qui localise très bien sa gêne respiratoire intense au niveau de la partie basse du cou: Sambucus (remède également des crises nocturnes dramatiques de laryngite striduleuse; en association avec Cuprum metall.).

- Toux de chien, rauque et aboyante, très caractéristique, de cet enfant hargneux qui ne supporte pas qu'on le touche ni même qu'on le regarde, qui ne supporte pas la moindre douleur (provoquant des réactions excessives, démesurées), qui ne supporte pas le moindre courant d'air (aggravant la toux): Hepar sulfur.

Autant de remèdes de toux, autant de mécanismes différents.

La grippe est une des maladies saisonnières les plus difficiles à bien traiter. La cause principale de l'absentéisme professionnel en hiver et le souci des médecins traitants par le risque d'évolution traînante et débilitante avec complications diverses qu'elle comporte.

Un bon schéma de traitement de cette maladie, adapté aux réactions habituelles des malades, est le suivant:

Dès l'apparition d'une frilosité et d'une fatigabilité anormales, sans attendre l'apparition de fièvre ou d'éternuements ou de toux prendre Silicea et Sulfur en 4 CH, à plusieurs reprises dans la journée.

En cas de coryza avec éternuements et toux, prendre une dose de Silicea 9 CH et plusieurs fois dans la journée: Silicea 4 CH, Pulsatilla 4 CH, Mercurius sol. 4 CH et Kali muriat. 4 CH (Allium cepa pouvant remplacer Kali muriaticum. 4 CH aussi longtemps que persistent les éternuements).

En cas de sensibilité très nette au froid avec besoin de porter un tissu autour du cou ou besoin la nuit de remonter le drap et les couvertures jusque sur le nez pour éviter les crises d'éternuements ou les accès de toux: Rumex 4 CH.

En cas de toux brève mais répétée de trachéite avec tendance à l'enrouement: Argentum nitricum 4 CH.

Enfin, lorsque les mucosités nasales cessent d'être fluides (séreuses ou muqueuses) pour devenir très adhérentes, muco­purulentes ou fibrineuses, verdâtres, difficiles à expulser, provoquant une sensation pénible et douloureuse d'obstruction nasale, remplacer Kali muriaticum par Kali bichrom, le remède de la rhinite évoluant vers la sinusite.

A signaler l'activité empirique et inexplicable mais certaine de Oscillococcinum dans les états grippaux. Cet autolysat d'organes et de muscles semble proche par son activité anti­infectieuse de Pyrogenium. Prescrit sous forme de dose (l’équivalent de la 7 CH) dès le début de la maladie, il semble en abréger l'évolution.

Il n'existe pas de pathogénésie de Oscillococcinum ni d'indication symptomatique de ce remède.

Ce malade tousse de façon incessante depuis plusieurs jours, surtout la nuit, avec gêne respiratoire, douleurs dans la poitrine, expectoration difficile de mucosités épaisses, quintes de toux qui secouent le malade (et souvent de la tête aux pieds). A l'auscultation: nombreux râles humides et sifflements bronchiques:

Senega avec Silicea 9/4 CH, Pulsatilla, Mercurius sol., Kali bichrom. et Antimonium tartar.

Antimonium tartar. et Senega sont les deux remèdes de bronchites catarrhales avec nombreux râles bronchiques (beaucoup de mucosités) mais peu d'expectoration; et avec une respiration bruyante et difficile. Antimonium tartar. est le remède du catarrhe bronchique avec état infectieux général et insuffisance respiratoire pouvant aller jusqu'à l'asphyxie; Senega est le remède des encombrements bronchiques avec beaucoup de râles (et donc de mucosités) bronchiques mais aussi des sifflements, sibilances caractéristiques de l'asthme catarrhal, des bronchites asthmatiformes, de l'emphysème.

Ce garçon de trois ans tousse depuis cette nuit: toux grasse et très fréquente par quintes, respiration bruyante et saccadée, nombreux râles bronchiques et sibilances à l'auscultation. Pendant les quintes, l’enfant se crispe et se raidit; les quintes vont jusqu'à l'envie de vomir:

Ipeca et Arsenicum album (9/4 CH) avec Natrum sulfuric (9/4 CH), Cuprum met. et Senega. Malade asthmatique à revoir.

Ce malade présente des quintes de toux spasmodique avec attitude fléchie du tronc et des bras, crispation involontaire des doigts et tendance à la cyanose des lèvres pendant les paroxysmes:

Cuprum metall le remède de l'hyperexcitabilité neuromusculaire affectant aussi bien les membres (crampes, crispation des doigts, convulsions) que la cage thoracique (contractures intercostales), le diaphragme (hoquet) ou la musculature trachéo-laryngo­bronchique (coqueluche, asthme, laryngite striduleuse, trachéite spasmodique, spasmes laryngés)

Cet homme de 50 ans est préoccupé et même inquiet pour sa santé. Il est essoufflé au moindre effort; il souffre de palpitations, de toux incessante vers 2 ou 3 heures du matin avec respiration bruyante par la bouche (son nez est bouché la nuit). Et il a souvent des malaises à type de défaillance dans la journée, avec une tendance à l'assoupissement involontaire:

Ammonium carbonicum qui est un remède d'insuffisance respiratoire ou cardio-respiratoire débutante (souvent liée à une insuffisance rénale méconnue: l’urémie).

Ce malade est ballonné (surtout après les repas), épaissi par une infiltration d'eau diffuse, bronchiteux chronique avec catarrhe muqueux très influencé par les changements de temps et le séjour dans des lieux humides; sa langue est blanche tapissée d'un enduit épais blanc-grisâtre; et il a souvent une ou deux selles liquides le matin au réveil ou après le petit déjeuner:

Natrum sulfuricum, le remède des maladies (pulmonaires ou autres) aggravées par l'humidité sous toutes ses formes. Ne pas confondre la langue de Natrum sulfuricum avec celle du digestif gros mangeur et hargneux du type Antimonium crudum.

Cet homme de 53 ans, maigre et sec (57 kilos), se plaint de douleurs de gorge et d'une toux sèche qui prend le caractère de quintes nerveuses. L'inhalation d'air froid et sec provoque le déclenchement d'une quinte caractéristique: toux sèche et sifflante, croupale, comparable au bruit d'une scie poussée dans une planche de sapin, pour reprendre les termes de la matière médicale homéopathique. De Spongia, ce malade présente les grands signes respiratoires: crises « d'emphysème» depuis cinq ans: peu de râles bronchiques mais grande gêne respiratoire et des quintes de toux suffocante et sifflante. A la radiographie: « sclérose pulmonaire diffuse avec diminution de la transparence sous-claviculaire à droite, probablement séquellaire». Une cure thermale à Cauterets deux ans auparavant avait procuré au malade «une nette décongestion de la paroi postérieure du pharynx et une amélioration de l'amplitude respiratoire» .

La toux de Spongia qui survient le plus souvent chez des sujets amaigris et hyperthyroïdiens ou tuberculeux est une toux qui «appelle» le soufre et l'iode aussi bien en homéopathie (Sulfur iodatum) qu'en médecine thermale.

Ce jeune malade tousse depuis quelques semaines malgré la prise de plusieurs sirops. Sa toux est suffocante et bruyante incessante surtout la nuit, aboyante avec des quintes rapprochées et violentes qui obligent l'enfant à se tenir le ventre avec les mains et qui lui font perdre la respiration. Sa mère a bien observé la présence de chapelets de ganglions au niveau du cou:

Drosera.

Cet homme d'apparence robuste et à la poitrine large, mais toujours préoccupé de son état de santé, se plaint de gêne respiratoire au moindre effort avec essoufflements sensation de tension et même d'élancements douloureux au niveau des muscles intercostaux; inspiration difficile et prolongée. A l'examen son thorax apparaît très dilaté; sa respiration bronchique est sifflante:

Ammonium carbo.

Depuis quelques semaines, cet enfant souffre d'une toux quinteuse rebelle aux sirops, avec toutes les caractéristiques d'une toux de trachéite: toux provoquée par l'inhalation d'air frais (surtout le matin et le soir), précédée d'une sensation de chatouillement laryngé; toux brève mais fréquente et très rapprochée; toux quinteuse suivie du rejet de mucosités abondantes et claires, collantes et visqueuses, difficiles à détacher des lèvres et de la bouche:

Coccus cacti.

Les principaux remèdes de la toux de trachéite sont: Rumex (au début) puis lorsque le catarrhe se précise et s'aggrave: Kali bichrom et Argentum nitric, Cocus cacti. Complémentaires habituels: Silicea et Pulsatilla. Complémentaires pour le catarrhe: Mercurius sol et parfois Hydrastis.

Même dans des maladies aussi graves qu'une pleurésie purulente nécessitant un traitement médico-chirurgical, l'homéopathie peut représenter pour le malade un apport thérapeutique capable d'activer la cicatrisation des lésions et d'abréger la convalescence en limitant le risque de séquelles. (De telles suppurations graves ou chroniques ne s'observent jamais chez des malades habituellement traités par l'homéopathie, ce qui justifie la réputation flatteuse de l'homéopathie d'être une thérapeutique pour maladies bénignes) .

Remède indispensable et sans équivalent en Médecine classique des états infectieux avec frilosité, baisse de la vitalité, de l'énergie morale et des moyens de défense de I 'organisme: Silicea (9 et 4 CH).

Remèdes de la suppuration chronique: Calcarea sulfurica et Mercurius solubilis.

Remède de cicatrisation des lésions ulcéro-nécrotiques de la plèvre, tapissées de dépôts fibrineux purulents jaune-verdâtre, provoquant des douleurs bien localisées: Kali bichromicum (avec son complémentaire: Hydrastis).

Remède de lésion ulcéreuse à tendance hémorragique (crachats hémoptoïques ou hémoptysies plus ou moins abondantes, ou liquide purulent et sanglant dans la plèvre): Nitric acid. (avec pour complémentaire Mercurius corrosivus, en remplacement momentané de Mercurius solubilis).

Lorsque l'état général est alarmant avec tableau d'infection septicémique ou suppuration putride: Pyrogenium ou Baptisia, en complément du traitement antibiotique.

En cas de fistules pleuro-pulmonaires ou pariétales, les remèdes cicatrisants (plus utiles que jamais) sont: Silicea, Mercurius corrosivus, Calcarea sulfurica, Nitric acid (à la phase aiguë lorsque les tissus sont à vif, douloureux et saignant facilement) ou Fluoricum acid (lorsque la fistule est déjà ancienne et les tissus atones sans tendance à la cicatrisation), et éventuellement Hepar sulfur.

Au stade de convalescence d'une pleurésie purulente «refroidie» et en voie d'assèchement pour limiter les risques d'adhérences et de pachypleurite: Calcarea fluorica et Fluoricum acid.

Même lorsque l'heure de la chirurgie a sonné dans les maladies lésionnelles graves, il y a toujours place pour un traitement homéopathique capable de renforcer les moyens de défense de l'organisme et d'activer localement la cicatrisation. Un traitement qui ne tient compte ni des besoins précis ni des réactions du malade n'est pas un traitement complet.

Ce malade grave est dans un état de faiblesse extrême avec sensation de manque d'air qui l'oblige à se faire éventer en permanence; sensation de malaise imminent à type de défaillance syncopale surtout dans une pièce fermée; parfois des poussées congestives au visage, des bouffées de chaleur contrastant avec le refroidissement glacial du corps et surtout des extrémités, recouverts de sueurs froides:

Carbo vegetabilis remède d'urgence des états graves et apparemment désespérés.

Cette fillette de 5 ans présente une crise d'asthme avec agitation anxieuse extrême; des quintes de toux brève et sèche, incessantes avec secousses et enraidissement de tout le corps; une respiration très sifflante; absence de râles bronchiques à l'auscultation:

Arsenicum album 9/4 CH et Ipeca 9/4 CH

avec Senega, Sambucus et Cuprum. En traitement de fond: Lobelia inflata 9/4 CH et Pneumogastrique seront indiqués.

Cet homme de 29 ans souffre depuis 10 ans d'un asthme désespérément rebelle. au rythme de 1 ou 2 crises tous les mois au cours desquelles le malade s'est habitué à la Cortisone et à ses dérivés. Autres manifestations d'allergie: eczéma avant 17 ans, œdème de Quincke à 17 ans, éternuements le matin et asthme depuis 10 ans.

Le traitement homéopathique habituel de ses crises d'asthme a été:

Natrum sulfur 9/4 CH et Arsenicum album 9/4 CH avec Ipeca, Senega, Kali iodatum et Lobelia inflata.

Une crise d'asthme précédée de nombreux éternuements et suivie d'une abondante expectoration, avec nausées et vomissements a été traitée avec succès par:

Arsenicum album 9/4 CH et Psorinum 9/4 CH avec Ipeca, Senega, Kali iodatum, Natrum sulfuricum et Pneumogastrique.

Après une certaine amélioration, une forte crise (non soulagée par la Cortisone) provoquée par un brusque changement de temps et très aggravée par des odeurs de tabac a nécessité le traitement suivant:

Surrénine et Caladium avec Arsenicum album 9/4 CH, Lobelia inflata, Kali iodatum, Senega et Carboneum sulfuratum.

Carboneum sulfuratum est un remède d'altération profonde du système nerveux. Le remède neuro-médiateur des éruptions d'herpès, de zona, d'eczéma chronique, et autres névrodermites; le remède des crises vasomotrices de coryza allergique ou d'asthme rebelle; le remède des troubles sensoriels des névrites, auriculaires ou ophtalmiques; le remède des troubles fonctionnels et des lésions atrophies des organes sexuels: impuissance chez l'homme, certaines formes de stérilité avec aménorrhée; enfin le remède des troubles sensori-moteurs des lésions médullaires, myélites infectieuses, scléroses de la moelle, encéphalopathies vasculaires, avec des remèdes lésionnels complémentaires comme Mercurius corrosivus, ou avec des remèdes fonctionnels comme Alumina, Agaricus ou Zincum.



MALADIES DE L'APPARElL DlGESTIF


Dans les suites immédiates d’un repas trop copieux, trop riche en nourritures indigestes ou trop arrosé de boissons alcoolisées, les grands syndromes d'intolérance alimentaire ou d'insuffisance digestive sont les suivants:

1° - Une somnolence invincible (besoin impérieux de sieste, besoin de s'allonger ne serait-ce que pendant quinze ou vingt minutes), avec sensation de poids lourd sur l'estomac, besoin de desserrer les vêtements, sensation qu'un vomissement (même provoqué) soulagerait; faux besoins d'aller à la selle avec sensation de ne pouvoir vider complètement son intestin (symptôme plus tardif)...: Nux vomica.

2° - Un embarras digestif caractérisé par une lourdeur d'estomac presque douloureuse avec nausées; éructations ayant l'odeur des aliments; désirs d'acidité; langue très blanche recouverte d'un enduit blanchâtre, épais, diffus et brillant; besoin non pas de sieste mais d'air frais, de marche ou d'exercice au grand air... Ces symptômes traduisent une insuffisance sécrétoire de l'appareil digestif après absorption d'aliments trop riches, trop gras: viandes blanches (le porc, le veau...) ou gibier, abats ou crustacés, sauces mijotées ou pâtisseries... Les remèdes sont: Antimonium crudum et Pulsatilla.

3° - Des acidités, des aigreurs d'estomac avec éructations sures ou des vomissements surs, tellement acides qu'ils agacent les dents; avec soif de grandes quantités de liquides et surtout désirs de boissons alcoolisées (digestifs ou alcools, avec de l'eau gazeuse); L’abdomen est ballonné, très distendu avec sensation de vide et de délabrement à l'intérieur; la faiblesse est générale avec sensation de tremblement interne (non visible) prédominant au niveau des membres inférieurs... Sulfuricum acidum (et son complémentaire hépatique habituel: China).

4°- Un état vertigineux et nauséeux. Sensation d'être comme sur un bateau avec faiblesse, engourdissement et tremblements des jambes et des mains. Nausées avec salivation abondante et très liquide, provoquant des crachotements continuels ou des mouvements de déglutition répétés; sensation de tête vide avec apparition d'une migraine. Les vertiges et les nausées sont aggravés par le moindre mouvement (en se redressant de la position allongée), par le bruit, et par les odeurs de cuisine. Le patient est dans u n état de lenteur et d'engourdissement cérébral remarquable; incapable de répondre rapidement, indifférent à tout ce qui l'entoure, ayant de la difficulté à parler et à s'exprimer... Ce tableau correspond au syndrome neurotoxique de l'ivresse, type Cocculus, alors que le syndrome précédent en est la forme dyspeptique, acide.

Après un repas trop riche en nourritures et en alcools, somnolence invincible, lourdeur et ballonnement de l'abdomen avec besoin de desserrer les vêtements, sensation de plénitude douloureuse du ventre avec désir de vomissement; production excessive de gaz intestin aux avec douleurs constrictives et crampoïdes, gêne respiratoire avec besoin d'air et sensation de faiblesse générale et de malaise. Le visage est rouge, la sensation de chaleur interne est diffuse et s'accompagne d 'un besoin de fraîcheur et de grand air; besoin de marcher pieds nus sur un sol froid ou de dormir les pieds hors des draps:

Nux vomica et Sulfur avec Carbo veget. et Aloe.

Cet homme est condamné par ses obligations professionnelles à absorber trop d'alcools. Il souffre de brûlures d'estomac que les médicaments antiacides et calmants ne parviennent pas à soulager; et son caractère s'en ressent: malade impatient et intolérant, ne supportant ni bruit ni contrariété ni contradiction. Après les repas besoin de sieste, même de courte durée; sensation de poids lourd sur l'estomac, besoin de desserrer les vêtements. Besoins fréquents mais inefficaces d'aller à la selle, sensation de « n'avoir jamais fini». Les acidités, les brûlures d'estomac sont entretenues par les habitudes d'alcool mais l'alcool est devenu un besoin, car il améliore la lenteur de la digestion et la lenteur du transit gastro-intestinal. Parmi les autres symptômes: sensation de vide et de délabrement (difficile à définir) au creux de l'estomac à jeun; éructations acides qui agacent les dents, régurgitations acides; soif de grandes quantités d'eau froide qui a un goût amer:

Sulfuricum acidum et Nux vomica avec Sulfur et China.

Après un repas trop riche en aliments gras et indigestes, éructations ayant le goût et l'odeur des aliments absorbés, désir de grand air et d'exercice, la langue est recouverte sur toute sa surface d’un enduit épais et crémeux, blanchâtre comme du lait, les selles qui succèdent au repas sont mal liées, moitié solides moitié liquides, non homogènes. Au repas suivant, désir de crudités et d'acidités:

Antimonium crudum et pulsatilla

Les remèdes des embarras digestifs par insuffisance sécrétoire, gastro-hépatique.

Cette grande voyageuse, habituée des lignes aériennes internationales souffre depuis un an et demi de « pseudo-crises cardiaques» (pour reprendre son expression) ayant motivé trois électrocardiogrammes, dont l'un en urgence au cours d'une crise particulièrement dramatique en Suisse. Tous les médecins cardiologues consultés ont affirmé l'absence de lésion cardiaque.

Hier soir, violente crise ainsi caractérisée: dès la fin du repas, «digestion coupée», nombreux renvois d'air; nausées; sensation de chaleur avec battements au niveau des artères carotides; malaise douloureux dans la région du coeur et sous les basses côtes à gauche; gonflement énorme«comme un ballon) comme une femme enceinte de six mois», localisé dans la moitié supérieure de l'abdomen; manque d'air obligeant l'entourage de la malade à ouvrir toutes grandes les portes et fenêtres de la maison; et impression de faiblesse extrême, refroidissement du corps et surtout des extrémités, refroidissement contrastant avec la sensation de chaleur observée au niveau de la tête et du cou.

Cette description reproduit bien le tableau clinique de la crise d'aérogastrie type Carbo vegetabilis avec ses manifestations spasmodiques réflexes au niveau du coeur et de la partie haute du tube digestif.

L'interrogatoire permet ensuite de vérifier:

- L'existence de crises d'aérocolie sur un fond de colite amibienne chronique (sans trouble du transit intestinal; pas d'alternance diarrhée-constipation). Ces crises d'aérocolie sont caractérisées par un ballonnement brutal et douloureux du gros intestin (se dessinant sous la paroi abdominale) à l'occasion d'écarts de régime; avec blocage des gaz intestinaux et arrêt transitoire des matières. La seule position qui soulage la malade est d'être couchée à plat ventre;

- L'existence d'une grande fatigabilité avec essoufflement rapide à l'effort; et d'un oedème «de famille» des paupières...(Kali carbo); - Enfin la présence des symptômes évocateurs de China: faiblesse avec sueurs nocturnes et tremblements des membres inférieurs; soif de grandes quantités d'eau froide, mais l'eau a un goût amer (ainsi que la nourriture); ballonnement avec hypersensibilité de la paroi abdominale (alors que la pression forte est mieux supportée)...

En écartant les symptômes (et les remèdes) des troubles de la malade sans rapport avec son état d'aérogastrie—aérocolie spasmodique, le traitement a été le suivant:

Kali carbo et Dioscorea avec Carbo vegetabilis et China.

Cet homme de 50 ans, maigre et sec. vif, d'aspect plus vieux que son âge, souffre depuis longtemps de brûlures d'estomac surtout l’après-midi, avec « mauvais renvois,> aigres, acides jusque dans la bouche; des éructations bruyantes avec sensation persistante de chaleur au niveau du pharynx; avec goût amer dans la bouche; sensation de plénitude de l'estomac dès le début du repas, si peu qu'il ait mangé; même la purée provoque du ballonnement abdominal avec bruits et borborygmes. L'appétit est grand entre les repas mais le malade est vite rassasié, dès les premières bouchées. L'irritabilité est extrême: colères explosives et mauvaise humeur habituelle, surtout au réveil. Constipation fréquente: les selles sont petites et dures, difficiles à évacuer avec désirs inefficaces:

Lycopodium avec Robinia et China.

Après un repas trop riche en farineux, sensation de pesanteur, de lourdeur congestive dans le bas-ventre; sensation tout à la fois de chaleur et de tension dans la région du colon sigmoïde avec besoins constants d'évacuer des gaz par le rectum; mais sensation caractéristique d'insécurité au niveau du sphincter anal: l’émission de gaz risque d’entraîner et entraîne souvent une fuite de matières fécales liquides et quelquefois même une émission involontaire de quelques gouttes d'urine:

Aloe

Le remède des états congestifs aigus du bassin (congestion portale) avec évolution vers les crises hémorroïdaires ou les maladies congestives ou inflammatoires de la prostate.

Le compte-rendu radiologique du transit gastro-duodénal de cet homme de 23 ans est si explicite qu'il suffit à dicter le traitement homéopathique: «estomac hypotonique dont le bas-fond descend à 6 centimètres au-dessous des crêtes iliaques. Quantité assez importante de liquide de stase. La grande courbure de l'estomac présente un aspect irrégulier, marécageux. Au niveau du bulbe, même aspect hyperplasique du plissement mais pas d'image ulcéreuse. Aspect normal du transit œsophagien»:

Nux moschata (9/4CH) et Bismuthum avec Ignatia, Carbo vegetab. et Natrum sulfuricum.

Depuis quelques jours, ce malade se plaint de maux de tête, de douleurs dans la région du foie avec nausées, bouche amère, alternance de diarrhée et de constipation. Symptômes caractéristiques: le malade n'est bien la nuit qu'en étant couché sur le ventre; ses douleurs hépatiques sont calmées par des frictions ou par de la chaleur ( poche d'eau chaude); ses maux de tête disparaissent lorsqu'il a de la diarrhée; la diarrhée est explosive et impérieuse, expulsée en jet et précédée de borborygmes, de bruits et de gargouillement dans l'intestin:

Podophyllum et son complémentaire habituel:

Natrum sulfuricum, remède à la fois d'insuffisance hépato-vésiculaire (insuffisance sécrétoire et atonie des voies biliaires) et remède de rétention d'eau diffuse dans les tissus (variations de poids importantes d'un jour à l'autre et parfois même dans la journée). Natrum sulfuricum est le remède de ceux qui se disent gonflés parce qu'ils sont ballonnés en permanence et parce qu'ils font de la rétention d'eau améliorée par des selles matinales liquides.

Après chaque repas, après la moindre absorption de nourriture ou de boisson, apparition de gargouillements comme si l'intestin était rempli d'eau et besoin impérieux d’aller à la selle évacuation brusque et en jet d'une selle liquide et claire s'écoulant comme de l'eau sous pression d'un robinet. Autre symptôme caractéristique: la malade présente des pustules très prurigineuses au niveau des mains et du cuir chevelu:

Croton

Aérocolie douloureuse très nettement aggravée par certaines positions: lorsque la malade est en voiture ou trop longtemps assise à une table, lorsqu'elle porte un vêtement trop serré à la taille. La malade ne se sent bien que debout et même cambrée en arrière, ou allongée:

Dioscorea avec Carbo vegetabilis et Raphanus.

Cet opéré de l'abdomen se sent gonflé, ballonné avec une sensation de tension abdominale «à éclater» et des spasmes intestinaux par blocage du transit intestinal des gaz:

Raphanus avec Dioscorea, Carbo vegetab. et China.

Depuis plusieurs années ce malade se plaint de crises douloureuses invariables. D'abord un sentiment d'angoisse avec agitation et besoin de remuer, de changer de place. Puis des douleurs intenses, pinçantes dans la région du diaphragme, s'étendant transversalement à travers la poitrine, avec des éructations fréquentes et sonores (même à jeun, mais aussi après avoir bu et à la palpation de l'abdomen). La langue est très chargée, blanchâtre.

Très souvent aux douleurs et aux éructations succède une diarrhée faite de selles abondantes et liquides, sans douleur mais de mauvaise odeur cadavérique et très irritante:

Bismuthum

qu'il faut prescrire sans attendre l'apparition d'un liseré bleu foncé (toujours tardif) sur les gencives, pour freiner l'évolution de cette gastrite à tendance ulcéreuse vers des vomissements abondants de liquides ou d'aliments de stase.

Complémentaires habituels de Bismuthum: Argentum nitricum et Carbo vegetabilis (aérogastrie) avec Nux moschata (atonie gastro-duodénale avec ballonnement énorme) ou Arsenicum album (gastrite évoluant vers l’ulcère avec nausées ou vomissements).

Dès la fin des repas depuis quelques jours, ballonnement monstrueux de l'abdomen par gonflement de l'estomac et de l'intestin distendus par des gaz, avec sensation de plénitude douloureuse dans l'abdomen, sensation de tiraillement affectant aussi bien les muscles de la paroi abdominale que les muscles intercostaux. Somnolence permanente; besoin de dormir et torpeur physique non seulement après les repas pendant la digestion mais de façon permanente; torpeur intellectuelle et cérébrale également qui peut provoquer des accidents ou des maladresses dans les actes professionnels ou les gestes de la vie courante, des fautes de conduite en automobile (par défaut d'attention et ralentissement des réflexes), ou des difficultés d'élocution (lenteur dans l'association des idées et le choix des mots):

Nux moschata

Quelques heures après un bon repas bien alcoolisé, somnolence invincible, acidité un peu sirupeuse dans la bouche et dans l'estomac avec éructations et régurgitations acides agaçant les dents, flatulence considérable avec sensation de chaleur et de pesanteur dans le. bas-ventre, et besoins fréquents d'évacuer des gaz chauds et même brûlants par l'anus alors que le malade est obligé de les retenir de peur de ne pouvoir contrôler l'émission involontaire de matières fécales par l'anus ou de quelques gouttes d'urine par l'urètre:

Nux vomica et Aloe avec Sulfuricum acidum et China (le remède préventif d'une diarrhée jaunâtre, indolore, avec beaucoup de gaz et des aliments non digérés).

Après excès d'alcools, maux de tête congestifs aggravés dans une pièce chaude et par le travail mental; et vertiges aux mouvements brusques avec faiblesse des jambes et état nauséeux:

Argentum nitricum et Cocculus.

En cas de vertiges à traiter, penser à deux mécanismes précis et donc à deux remèdes: Argentum nitricum, le remède des troubles du métabolisme du glucose au niveau des cellules nerveuses (besoin anormal de sucreries et d'hydrates de carbone avec excès de fermentations gastro-intestinales); et Cocculus, le remède des troubles neurologiques liés à un état de souffrance toxique des cellules nerveuses ou à une excitation anormale du système neuro-végétatif avec vagotonie prédominante.

Ce malade consulte pour une diarrhée d'une effroyable odeur de pourriture (odeur d'oeufs pourris), apparue tôt ce matin. En réalité cet épisode diarrhéique est le troisième en dix jours et succède à une série de troubles qui empêchent le malade de mener une activité professionnelle normale. Depuis un mois éruption prurigineuse et de mauvaise odeur au niveau de la région inguinale et crurale (il s'agit d'une épidermophytose surinfectée); mauvaise odeur également de la peau et de transpiration; maux de tête inhabituels, répétés; frilosité; anxiété et tristesse, perte de confiance en soi, difficulté de travail; coryza traînant:

Psorinum et Sulfur avec China (pour la diarrhée), Arsenicum iodatum, Mercurius sol et Staphysagria (pour les lésions de peau).

De bonne heure ce matin diarrhée impérieuse et expulsée en jet, abondante, jaunâtre et fétide; suivie d'envies fréquentes ou interminables d'aller à la selle (ténesme). Ce malade souffre d'une alternance habituelle de diarrhée — constipation. Lorsque la diarrhée survient, elle laisse dans l'abdomen une impression de vide plus que de soulagement. Même en l'absence d'efforts de défécation, elle provoque un certain degré de prolapsus de la région anale. Le malade se plaint également de douleurs dans la région du foie et de la vésicule biliaire, douleurs calmées par des frictions locales ou en étant couché sur le ventre. En réfléchissant, le malade se souvient avoir souffert de violents maux de tête ces jours-ci, maux de tête qui ont disparu dès le début de la diarrhée:

Podophyllum.

Nombreux sont les remèdes digestifs qui peuvent être associés à Podophyllum, remède du foie et de la vésicule biliaire. Citons Nux vomica (en période de constipation), Natrum sulfuricum et Aloe (en période de diarrhée flatulente), China et Secretinum (pour traiter l'insuffisance sécrétoire et motrice de l'appareil digestif du malade).

Ce malade est brusquement saisi d'une douleur crampoïde violente, à crier, au niveau de l'abdomen avec sensation de lien trop serré et besoin de se plier en deux. Cette douleur ne s'accompagne d'aucun symptôme orientant vers une urgence médicale ou chirurgicale malgré son intensité. Sous contrôle éventuel:

Magnesia phosphorica

Le remède des douleurs spasmodiques ou névralgiques de l'abdomen, comme celles de l'enfant qui ne traduisent aucune affection évolutive décelable.

Depuis quelques jours cet homme d'un naturel habituellement doux et pacifique est d'une agressivité hargneuse. Sa langue est recouverte en totalité d'un enduit épais et blanchâtre comme du lait ou de la craie, impossible à détacher même par brossage matinal. Mais depuis plusieurs jours son régime alimentaire s'est modifié: nombreuses invitations à des repas trop riches en corps gras; les selles sans être diarrhéiques ne sont plus moulées: mi-solides mi-liquides; et son appétit s'oriente actuellement vers des mets acides et des crudités: salades, plats froids avec condiments (cornichons, moutarde):

Antimonium crudum.

Après avoir mangé de la charcuterie et de la viande froide, apparition brutale de vomissements et de diarrhée. Vomissements à la moindre absorption de liquide par intolérance gastrique absolue, et cependant le malade a soif de petites quantités d'eau glacée. Diarrhée faite de selles liquides peu abondantes, foncées et même noirâtres, caractéristiques par leur odeur très fétide (parfois cadavérique) et par la sensation de chaleur brûlante et d'irritation excoriante qu'elles provoquent au niveau de l'anus. En outre la faiblesse extrême qui succède à l'expulsion de chaque selle est hors de proportion avec la faible quantité de liquide qui a été évacuée, et contraste avec l'agitation anxieuse qui anime le malade:

Arsenicum album

Le remède essentiel des intoxications alimentaires, avec Veratrum album (son équivalent végétal), Mercurius sol, Nux vomica et China. Les délais habituels de guérison par l'homéopathie de cette intoxication alimentaire (ou des toxi-infections traitées de la même façon) sont de 24 à 48 heures, avec une convalescence remarquablement rapide.

Dans les formes exceptionnellement graves et dramatiques d'intoxication, les remèdes de collapsus cardio-vasculaire ou de syndrome neuro-toxique avec prostration intense et tendance syncopale sont:

Carbo vegetabilis et Surrénine.

Cet enfant est atteint de gastro-entérite épidémique: fièvre vomissements violents après avoir bu, diarrhée fréquente précédée de douleurs violentes crampoïdes et toujours suivie d'une extrême faiblesse avec pâleur et refroidissement glacé du corps, pâleur et sueurs froides plus marquées au niveau du front et de la face:

Veratrum album, et Mercurius solubilis avec Arsenicum album, Pyrogenium et China.

Après excès de boissons et de crème glacées, et de fruits aqueux, cet enfant se plaint de crampes d'estomac à se plier en deux, avec ballonnement considérable de l'abdomen et sensation caractéristique d'une pierre qui roule de côté et d'autre dans l'estomac, et enfin émission impérieuse d’une selle liquide jaunâtre suivie immédiatement d'une sensation de soulagement et de bien-être intestinal, mais aussi d'un grand épuisement:

Gratiola

(ou à défaut: China). Gratiola est le remède des diarrhées d'été, après abus de boissons ou d'aliments glacés par les enfants .

Cette femme a connu un moment de panique en rentrant dans sa maison dont toutes les portes et fenêtres étaient fermées: suffocation avec impression de manquer d'air et besoin urgent de ventiler les pièces: sensation d'une vague de chaleur au visage et faiblesse syncopale avec sueurs froides aux mains et au pieds. Depuis plusieurs jours, cette malade très ballonnée, vite fatiguée et vite essoufflée ne savait plus quoi manger: toute nourriture semblait se transformer en gaz:

Carbo vegetabilis avec Kali carbo.

Ce malade atteint d'aérogastrie habituelle souffre brusquement d'une douleur violente pinçante (caractéristique) au niveau de l'estomac, avec ballonnement considérable au-dessus de l'ombilic et bruits de gargouillement dans l'abdomen, essais infructueux d'évacuation des gaz par le rectum:

Bismuthum avec Carbo vegetabilis, Lycopodium et Argentum nitricum. Bismuthum est le meilleur remède homéopathique des spasmes du pylore dans les maladies ulcéreuses (ou non) de l'estomac.

Cet homme souffre depuis plusieurs années de dyspepsie flatulente: lenteur de la digestion, ballonnement, aérogastrie douloureuse, mais il se plaint actuellement de douleur profonde (qu'il calme par des frictions répétées) au niveau du foie, et de douleurs dans la région lombaire (douleurs sourdes bien différentes de la raideur douloureuse du lumbago). Le matin, diarrhée avec sensation de pesanteur et de lourdeur dans le bas-ventre. Habituellement irritable et de type Lycopodium, ce malade attire l'attention par son aspect triste, indifférent, replié sur lui-même, abattu (il dit fuir la compagnie de ses meilleurs amis eux-mêmes; il ne veut voir personne):

Podophyllum et Sepia (9/4 CH)

Deux remèdes majeurs de congestion hépatique et de congestion veineuse portale. Ne pas considérer Sepia comme un remède exclusivement féminin en raison de ses grandes indications gynécologiques où l'on retrouve toujours l'état de congestion veineuse passive du remède. Un bon symptôme évocateur de Sepia est l'existence d'une pigmentation brunâtre ou jaunâtre en forme de taches au pourtour des yeux, du nez ou de la bouche, alors que les taches hyperpigmentées de Lycopodium sont plutôt localisées aux tempes.

Cet homme de 32 ans souffre depuis plusieurs années de troubles pour lesquels il a consulté en vain de nombreux médecins: violentes crises douloureuses abdominales avec vomissements « incoercibles» à la moindre absorption de liquide pendant la crise; qui se termine parfois par une selle liquide; les douleurs sont aggravées par le moindre frôlement de l'abdomen, qui aggrave également une extraordinaire tension de la paroi abdominale. Dans le contexte: un terrain allergique aux manifestations multiples (eczéma de 5 mois à 2 ans; asthme de 2 ans à 14 ans; coryza allergique depuis la naissance); un état vagotonique (mal de mer ayant fait renoncer aux sorties en bateau depuis 10 ans; malaises à l'arrière d'une voiture); enfin un état psychotique à dominante anxieuse avec perte de confiance en soi (lié à son état mais entretenu également par l'excès de soins dont l'entoure encore sa mère):

Cuprum metall 9/4CH et Arsenicum album 9/4CH avec Psorinum 9/4CH, Argentum nitricum et China, dans un premier traitement. (Psorinum et Arsenicum album sont les remèdes de base de ses manifestations allergiques).

Depuis plusieurs jours, vives douleurs inexpliquées dans le flanc droit, calmées par des massages répétés; et ce matin de bonne heure, diarrhée faite de selles liquides très abondantes, jaunâtres, expulsées en jet, suivies d'une sensation rectale de faux besoin et d'une sensation de vide dans l'abdomen:

Podophyllum avec Natrum sulfuricum et China.

Dans les suites d'une diarrhée abondante et très irritante, sensation d'échauffement dans la région anale et de picotements comme par des aiguilles, et sensation de sécheresse astringente des tissus:

Ratanhia

Cette fillette de 14 mois a été opérée d'urgence d'une invagination intestinale aiguë il y a quatre mois, mais elle continue de souffrir de crises douloureuses abdominales brèves mais violentes, toujours aggravées (dit la mère) par les bains chauds, ainsi que de crampes dans les jambes qui se raidissent en hyper-extension:

Cuprum 9/4CH et Magnesia phosphorica avec Parathyroïdinum.

Sans aller jusqu’à prétendre que la crise d’invagination intestinale aiguë aurait pu être évitée par le traitement des spasmes intestinaux par Cuprum et Magnesia phosphorica, il est certain que ces remèdes ont guéri à retardement l'enfant de ses spasmes et de ses crampes de façon immédiate et définitive.

Magnesia phosphorica est le remède homéopathique des douleurs spasmodiques violentes de l’abdomen chez les enfants lorsque l’examen complet et méticuleux du jeune malade n’apporte aucune explication lésionnelle (médicale ou chirurgicale) de ces douleurs.

Cette femme de 64 ans présente une cirrhose métaictérique, cirrhose atrophique grave:

Mercurius corrosivus et Lycopodium 9/4CH avec Apis mell, Péritoine, Silicea et China dans un premier traitement (qui provoqua une débâcle urinaire naturelle au cinquième jour).

Première crise hémorroïdaire chez cet homme sédentaires au régime alimentaire trop riche en calories, en alcools et en excitants (épices, café...). Une varice hémorroïdaire très congestive et bleutée, procidente et douloureuse; sensation de battement et de chaleur cuisante; sensation de picotements. Pas de constipation habituelle, les selles sont normales et quotidiennes. Il ne faut pas considérer les hémorroïdes comme un mal inévitable de la quarantaine. Ni comme une maladie veineuse irréversible dont la chirurgie est l'unique et l'ultime solution thérapeutique. La guérison de l'hémorroïde récente de ce malade sera obtenu simplement et sans séquelle par un traitement en deux temps:

Vipera redi, Ratanhia et Paeonia avec Sulfur 9/4CH, Agaricus et Veines.

Agaricus n’est pas seulement un remède de troubles sensitifs et moteurs au cours des intoxications (par l’alcool notamment) ou par lésions médullaires; Agaricus est aussi un remède angio­neurotique, un remède de stase artériolo-capillaire, ou veino­capillaire comme celle qu'on observe dans les engelures; avec rougeur, gonflement, sensation de brûlure et démangeaisons.

Après guérison de la poussée congestive locale, traitement de fond des troubles digestifs habituels de ce malade:

Lycopodium 9/4 CH et Kali carbo 9/4 CH avec Ratanhia, Carduus marianus et Veines.

Cet homme vieillissant se plaint de troubles de mémoire, qui en fait correspondent à des troubles de l'attention. Malade à la peau sèche et plissée, ridée; au ventre déformé par un ballonnement considérable; à la digestion ralentie (surtout pour les farineux). Torpeur physique avec somnolence, tendance invincible au sommeil même en dehors des périodes de digestion. Torpeur mentale avec désintérêt pour l'environnement et le présent; avec lenteur de réflexion, de pensée et de réponse:

Nux moschata avec Alumina.

Au quatrième jour d'un traitement antibiotique sans contrôle médical, diarrhée faite de selles impérieuses jaunâtres, expulsées avec violence en jet, après chaque absorption de nourriture ou de boisson, avec gargouillements à l'intérieur de l'intestin:

Croton et China.

Peu de temps après un repas trop riche et trop copieux, violentes douleurs à type de coliques intestinales que le malade cherche à calmer en se pliant en deux; ballonnement avec gargouillement et contractions spasmodiques le long de l'intestin signant une accélération brutale du transit intestinal. Sans attendre une selle liquide:

Raphanus et China avec Lycopodium, le remède de ce malade insuffisant digestif habituel; atteint depuis peu d'un autoritarisme intolérant et irritable.

Tous les après-midi (de 3 à 6 heures) cet homme se plaint d'une baisse considérable de son rendement physique et de son activité cérébrale. Cette défaillance fonctionnelle est associée à des troubles digestifs (aérogastrie douloureuse) et à des troubles de l'humeur (colères explosives à la moindre contrariété ou contradiction):

Lycopodium.

Ne pas considérer Lycopodium comme un remède de troubles digestifs mineurs et passagers. Lycopodium est un grand remède de troubles métaboliques: taux élevé de cholestérol, de lipides, de protides et d'urée dans le sang liés à une insuffisance hépato-rénale progressive et chronique: maladies métaboliques modernes redoutées pour les complications cardiaques ou cardio-vasculaires qui leur sont liées; maladies chroniques que la thérapeutique classique s'efforce de «guérir» par des produits chimiques de synthèse capables de normaliser les taux des éléments biologiques ou chimiques du sang; c'est-à-dire de neutraliser les apparences (ou les effets) de la maladie faute de pouvoir la traiter elle même; capables de procurer au malade une sécurité trompeuse en lui donnant les apparences d'une guérison chiffrée.

Cet homme non migraineux se plaint de maux de tête lancinants et incessants depuis plusieurs jours; dès le réveil; à peine calmés temporairement par des sédatifs. A ces maux de tête, deux explications:

- des troubles digestifs liés à des excès alimentaires de fin d'année: 2 à 4 selles liquides dans la journée, un arrière-goût permanent d'amertume dans la bouche...:

Podophyllum et China.

- un surmenage intellectuel (surtout le soir à la lumière électrique) lié à la préparation intensive d'un concours:

Onosmodium, Argentum nitricum et Cocculus.



MALADIES DE LA PEAU


De toutes les maladies, les maladies de peau sont de façon habituelles les plus mal traitées. Localement par des pommades, crèmes, lotions. Et de façon palliative, pour supprimer les apparences de la maladie sans agir sur la maladie elle-même. Comment peut-on «guérir» un malade atteint d'eczéma ou de mycose ou d'une lésion infectée de peau par un seul traitement local sans s'intéresser à la cause de l'affection: la maladie allergique familiale héréditaire, ou une mauvaise transpiration, ou un mauvais état général avec défaillance des mécanismes de défense de l'organisme?

L'eczéma n'est qu'une des manifestations du terrain allergique transmis au malade à sa naissance par ses ascendants et il s'intercale souvent dans une longue série de localisations différentes de la maladie: rhinite allergique ou rhume des foins, urticaire, asthme, œdème de Quincke, accidents sériques.

Les mycoses, si fréquentes en climat tropical, sont toujours liées à une transpiration anormalement abondante et surtout malsaine. Sous l'action des bactéries la sueur du malade alcalinise la peau; et sans traitement interne de transpiration aucune pommade, aucun liquide, aucun savon acidifiant ne peut assurer au malade une guérison complète le mettant à l'abri des rechutes dès l'arrêt du traitement local.

Il ne peut exister de guérison stable de l'acné (ou de la chute des cheveux) sans un traitement interne efficace de la séborrhée du visage et du dos (ou du cuir chevelu).

Que dire du traitement des lésions infectieuses par les seuls antibiotiques? Ne jamais oublier que les antibiotiques n'ont par eux-mêmes aucun pouvoir de cicatrisation, qu'ils n'apportent au malade qu'une aide indirecte (précieuse dans bien des cas)et que leur action—aussi bien au laboratoire que chez les malades —ne vise qu'à détruire les germes infectieux ou à freiner leur multiplication. Les antibiotiques ont révolutionné le traitement de maladies générales graves ou considérées comme mortelles avant leur apparition: syphilis, tuberculose, méningites (cérébro-spinale notamment). Mais leur activité limitée à la lutte antimicrobienne n'apporte aucune aide à l'organisme dans ses efforts de cicatrisation.

Pour un retard de cicatrisation de plaies:

- par infection traînante en rapport avec un mauvais état général:

Silicea

- par défaut de vitalité des tissus sous-jacents:

Fluoricum acidum

- par mauvaise qualité de la cicatrice: cicatrisation exubérante, bourgeonnante d'une plaie ulcérée ou fissurée saignant facilement:

Nitricum acidum

- par infection d'une plaie déchiquetée ou anfractueuse, mal désinfectée ou maltraitée par grattage:

Calendula

- par suppuration chronique:

Pyrogenium.

Cette fillette présente une brûlure étendue surinfectée, suintante et bourgeonnante entre les seins. Cette brûlure qui aurait dû être traitée dix jours plus tôt par Cantharis, Euphorbium, Apis et Nitricum acid., appelle maintenant le traitement suivant:

Silicea 9/4 CH et Mercurius solubilis pour l'infection suppurative actuelle avec mauvais état général;

Nitricum acid. et Staphysagria, pour limiter au maximum le risque de cicatrisation hypertrophique et chéloïdienne de la plaie,

et Calendula avec Cantharis.

Bien entendu les remèdes homéopathiques de cicatrisation ne contre-indiquent pas la prise d'antibiotiques.

Cet enfant souffre depuis 6 mois de pyodermite diffuse des jambes (staphylococcies) non améliorée par les traitements antibiotiques prescrits. Nombreuses cicatrices violacées sur les bras et les cuisses. Il est gros (28 kg à 6 ans), hargneux; il a horreur de se laver:

Antimonium crudum et Hepar sulfur (9/4 CH) avec Mercurius sol, Psorinum et Staphysagria.

Après piqûre de guêpe ou d'abeille:

Apis mellifica seul ou avec Aconitum nap. en cas d'agitation anxieuse et douleurs intolérables, et Histamine lorsque le malade est sujet à des manifestations d'allergie (asthme ou eczéma, urticaire ou éternuements à la poussière, etc...).

En cas de brûlures par projection de liquide chaud (ou toute autre agression physico-chimique):

Cantharis et Euphorbium toutes les 1/2 heures au début; en espaçant progressivement les prises. En cas d'œdème important avec agitation anxieuse, etc...:

Aconitum nap. et Apis mell. Ne pas oublier que Apis est un remède irremplaçable d'anurie (par œdème rénal). Au stade de réparation tissulaire avec tendance aux cicatrices inesthétiques, hypertrophiques ou (et) rétractiles:

Nitricum acid. autre remède que tout médecin devrait savoir prescrire. Lorsque le malade est vu encore plus tardivement:

Causticum et Guaïacum, les remèdes des déformations cicatricielles rétractiles, plus ou moins réversibles.

Sulfur, Silicea et Mercurius sol. sont trois remèdes de transpiration anormale. Les sueurs de Sulfur sont des sueurs par intolérance à la chaleur ambiante, ou par élévation de la température du corps (dans la fièvre ou après le sport par exemple). Les sueurs de Silicea sont liées à un état d'épuisement par fatigue, ou à un état d'infection aiguë et surtout chronique. Enfin les sueurs de Mercurius sol. sont liées à une inflammation aiguë avec hypersécrétion catarrhale à tendance suppurative au niveau d'une muqueuse, d'un organe glandulaire ou d'un appareil. Mercurius sol et Silicea sont deux remèdes de la transpiration anormale, malodorante, malsaine et excoriante des pieds, prédisposant aux épidermophyties du type pied d’athlète ou « athlete’s foot». En pratique, la prescription simultanée de Sulfur et de Silicea est indispensable dans toutes les épidermophytoses non surinfectées.

Cette jeune femme se lamente d'avoir depuis 4 ans des poussées de «dermite» inesthétique au niveau du menton et parfois autour des narines. Cette dermite se situe dans un contexte de coryza allergique(éternuements tous les matins à la poussière), de crises d'urticaire, d'œdème allergique des paupières, d'eczéma (à la première enfance), de prurigo, et surtout de maux de tête «effroyables»: douleur partant d'un point fixe, frontal gauche bien précis, de la surface d'une pièce de monnaie, irradiant comme une vague de chaleur jusqu'à la nuque et au niveau du cou à gauche, avec sensation de sang à la tête et rougeur écarlate du visage aggravée par les émotions. Les remèdes de base de cette dermite provoquée et entretenue par des poussées de congestion vasculaire localisée sont:

Sanguinaria canad. et Veratrum viride avec comme remède lésionnel (de la couperose): Carbo animalis.

Ce nourrisson présente une éruption diffuse de pemphigus épidémique faite de larges bulles pour la plupart exulcérées:

Cantharis et Euphorbium en association avec: Sulfur, Mercurius solub. et Staphysagria

En cas de fissures, de crevasses très douloureuses au niveau des plis cutanés de flexion (orteils notamment), au niveau de la jonction cutanéo-muqueuse des orifices naturels du corps (lèvres narines ou anus):

Nitricum acid. et Mercurius corrosivus en association souvent avec Condurango. Lorsque ces lésions fissuraires s'accompagnent d'une certaine malnutrition de la peau, qui est sèche, ridée, flétrie ou plissée, penser à:

Sarsaparilla dont les indications dénotent toujours chez le malade une souffrance rénale en rapport avec des erreurs de régime alimentaire (malnutrition) ou avec une lithiase.

Après piqûres ou morsures de bêtes venimeuses:

Lachesis et Ledum

Remèdes de lésions cutanées à tendance hémorragique (par troubles de la coagulation in situ) et à tendance nécrotique (par diffusion d'une toxine protéolytique). En cas de douleurs aiguës, atroces, lancinantes, intolérables:

Hypericum.

En cas d'œdème local rapidement extensif, avec rougeur de type lymphangitique ou même phlébitique:

Vipera et Apis.

En cas d'état de choc avec anurie:

Surrénine, Cantharis et Apis.

Au stade plus tardif de plaies ulcérées ou nécrotiques, penser à:

Nitricum acid, Pyrogenium, Mercurius solub. et Silicea.

Enfin, en cas de réaction phlegmoneuse atrocement douloureuse, violacée et très indurée autour du poin avec tendance aux adhérences et aux fistules, retard de cicatrisation avec hypertrophie de la cicatrice, ou encore (complications post-opératoires maintenant bien connues) des «ulcères de stress» (ulcérations aiguës hémorragiques à distance du foyer opératoire):

Nitricum acid avec Calendula, Mercurius solub. et Pyrogenium. Ne jamais oublier que les manifestations superficielles (cutanées ou muqueuses) de Nitricum acid. sont autant de fenêtres ouvertes sur des lésions pouvant affecter simultanément des organes profonds.

Dans son numéro du 28 décembre 1968, le Concours Médical, hebdomadaire des praticiens français, publiait l'article suivant: «Cœurs échaudés

«Comme le rhumatisme articulaire aigu, les brûlures peuvent léser les valvules. Cette proposition inattendue résulte d'une étude statistique de deux cardiologues de Turin, Artis Dato et Borio.

« Dépouillant 900 dossiers de malades atteints de valvulopathie, ils découvrent que 36 d'entre eux (4%) sont porteurs de cicatrices de brûlures, antérieures à l'atteinte cardiaque par eau bouillante le plus souvent, (le pourcentage dans un groupe témoin n'est que de 1%). Chez 20 de ces 36 malades, l'interrogatoire ne retrouve aucun indice d'atteinte rhumatismale. Le rôle étiologique de la brûlure mérite donc d'être pris en considération.

«Comment une brûlure peut-elle induire une endocardite? S'agit-il d'une valvulite auto-immune? Des auto-anticorps ont pu être mis en évidence chez les brûlés. D'une endocardite microbienne, succédant à l'infection de la brûlure ? On l'ignore.

«En attendant de le savoir, surveillons le cœur des brûlés».

La réponse à ces questions se trouve dans la compréhension des modalités réactionnelles de défense de l'organisme; et dans le cas présent dans la connaissance de la pathogénésie de l'acide nitrique: ulcération superficielle (saignant facilement) évoluant vers une cicatrisation bourgeonnante, végétante ou verruqueuse. La pathogénésie de Nitric acid reproduit bien le avec Sedum acre, trois remèdes importants de lésions ulcérées (cutanées ou cutanéo-muqueuses au voisinage d'un orifice naturel) à haut risque de cancérisation.

Cette malade souffre d'une crise de congestion hémorroïdaire avec fissure anale et saignement à chaque selle:

Ratanhia et Nitricum acid avec Aloe, Vipera, Paeonia (et Sulfur 9/4 CH).

Fistule de la région péri-anale avec écoulement purulent interminable:

Silicea et Calcarea sulfurica (en hautes et en basses dilutions) avec Pyrogenium, Mercurius corrosivus et Fluoricum acid.

Autour d'une plaie insignifiante, d'une égratignure, ce malade présente une ecchymose diffuse aux limites imprécises; d'une teinte non homogène, allant de façon dégradée du violet foncé au jaune clair; ecchymose remarquable par son caractère indolent:

Sulfuricum acidum le remède des saignements passifs (en nappe), d'un sang coagulant mal chez les individus faibles présentant soit des troubles digestifs de type dyspepsie acide, soit un état infectieux grave avec troubles de la coagulation (hémolyse), soit une tendance à l'alcoolisme (désir d'alcool) ou des habitudes d'alcool (par besoin) soit des aphtes, soit des troubles congestifs et sanguins à la ménopause...

Trois jours après une partie de pêche en haute mer avec ensoleillement excessif, violentes douleurs en urinant, urines trop concentrées et très colorées et troubles cutané évocateurs d'un remède: herpès sur la lèvre inférieure, démangeaisons déplacées par le grattage et sans localisation fixe, peau sèche et ridée avec desquamation débutante:

Sarsaparilla avec Sulfur (qui aurait dû être pris dès le premier jour des troubles) et Mercurius corrosivus.

Ce garçon présente de nombreuses coupures superficielles des mains et des pieds, très douloureuses, après une chute; certaines plaies sont déjà infectées, gonflées et rouges, d'autres sont encore à vif avec tendance au saignement mais toutes sont le siège d'une douleur aiguë, très vive, piquante, intolérable, hors de proportion avec le caractère superficiel de la lésion. Plusieurs remèdes correspondent à ce genre de plaies superficielles (par éclats de verre notamment) remarquables par le caractère intolérable des douleurs qu'elles provoquent:

Hepar sulfur, mais les plaies récentes de ce garçon ne sont pas infectées ni en voie de suppuration avec un gonflement et des douleurs aggravées par le moindre contact.

Ledum, remède de douleurs piquantes après blessures par instruments pointus ou après piqûre d'insecte, mais les lésions traumatiques de Ledum sont caractérisées par un gonflement ecchymotique diffus.

Apis mellifica est un remède de douleurs piquantes comme par des aiguilles rougies au feu mais ces douleurs correspondent à un œdème rosé extensif caractéristique.

En fait les douleurs de cet enfant ont pour remède Hypericum, remède de cicatrisation des lésions nerveuses (filets nerveux des membres ou traumatisme crânien) caractérisées par des douleurs littéralement intolérables par leur acuité hors de proportion (plaies des doigts ou des pieds, plaies par instruments piquants) avec l'étendue du traumatisme qui en est la cause. Hypericum est le remède de la souffrance des fibres nerveuses sectionnées (par des objets coupants ou piquants) ou des cellules nerveuses du cerveau et de la moelle épinière contusionnées ou écrasées dans un accident.

Peu habitué aux travaux manuels, cet homme présente aux mains de nombreuses «ampoules» qui après décollement et rupture de l'épiderme se présentent sous l'aspect de lésions superficielles rouge-vif très douloureuses; sensation de piqûres brûlantes aggravées par le moindre contact. En outre les urines depuis 24 heures sont très peu abondantes et d'une couleur jaune-orangé mais le malade ne se plaint ni de besoins fréquents d'uriner ni de brûlure en urinant:

Cantharis à prises rapprochées le premier jour.

Là où un profane ne verrait que pure coïncidence dans cette association de troubles, le médecin homéopathe retrouve trois des grandes indications d'un seul remède: L'orgelet de la paupière inférieure gauche, la douleur dentaire lancinante au niveau d'une carie, L'état permanent de colère rentrée par accumulation de soucis et de contrariétés:

Staphysagria (9/4 CH) avec Mercurius sol, Hydrastis, Plantago et Silicea (9/4 CH),

Hydrastis est un remède d'inflammations chroniques de muqueuses glandulaires évoluant vers la suppuration ou l'enkystement, la formation de fibromes, adénomes ou autres tumeurs bénignes glandulaires.

Cette petite fille de deux ans est couverte d'eczéma suintant vésiculeux et croûteux, non amélioré depuis 6 mois par de nombreux traitements à base de pommades.

Sulfur (9/4 CH) et Psorinum (9/4 CH) avec Mercurius sol, Mezereum, Arsenicum Iodatum et Staphysagria, en écartant systématiquement des remèdes mineurs aux indications moins précises tel que Lappa major ou Viola tricolor.

Après une sortie en mer par un beau soleil, cette malade souffre d'une poussée d'herpès sur la lèvre supérieure(«bouton de fièvre» avec sensation de brûlure locale plus que de démangeaisons) et de brûlures étendues au niveau du dos et des épaules (bulles et vésicules):

Cantharis et Euphorbium avec Sulfur 9/4 CH, Carboneum sulfuratum et Staphysagria.

Quelques jours plus tard, la desquamation de la peau au niveau du dos se fait en larges plaques avec des démangeaisons brûlantes, irrésistibles et intolérables, provoquant des excoriations de grattage:

Mercurius corrosivus dont il faut bien connaître le symptôme caractéristique: le ténesme, trouble fonctionnel sensori-moteur irrésistible et auto-entretenu (démangeaisons pour la peau, besoin constant d'aller à la selle pour l'anus, besoin constant d'aller uriner pour la vessie, picotements irrésistibles des narines avec besoins d'éternuer dans le cas de l'allergie nasale...) avec sensation permanente de chaleur locale cuisante.

Cet adolescent est affligé d'un pityriasis rebelle à tous les traitements externes:

Psorinum 9/4 CH et Sulfur 9/4 CH avec Tellurium, Carboneum sulfuratum, Arsenicum iodatum et Tegumentum. Toilette avec un savon acidifiant. Traitement à renouveler jusqu'à guérison complète.

Ce militaire souffre à l'intérieur de ses chaussures d'épidermophytie plantaire, affection mieux connue sous le nom de « pied d’athlète» (« athlete’s foot» en anglais) ou de « pied de Hong Kong»; dermatose très souvent rebelle aux pommades fongicides; provoquée et entretenue par une transpiration malsaine des pieds et des orteils; et d'une désespérante chronicité en l'absence de traitement interne de la transpiration. Cette dermatose est encore remarquable par le prurit extrêmement violent et cuisant qui précède ou qui accompagne l'apparition de vésicules, de squames, de fissures ou de suintement excoriant dans les plis de la peau entre les orteils:

Sulfur 9/4 CH et Silicea 9/4 CH avec Mercurius corrosivus, Nitricum acid, Arsenicum Iodatum et Staphysagria.

C'est dans le traitement d'affections aussi banales et cependant mal soignées que l'homéopathie connaît ses succès les plus flatteurs. Dans les maladies de peau, ne jamais se contenter d'un traitement local mais toujours rechercher l'explication des troubles et traiter la maladie de l'intérieur.

Cette fillette a été mordue au visage par un chien il y a six semaines et présente maintenant une vilaine cicatrice rectiligne, rouge et boursouflée, sensible au toucher:

Nitricum acidum et Staphysagria avec Calendula, Mercurius corrosivus et Silicea 9 CH.

Cette jeune femme souffre depuis deux ans d'un herpès récidivant sur la lèvre inférieure, surtout après une exposition au soleil ou à l'approche des règles. Eruption faite de petites vésicules qui évoluent rapidement vers la formation de « boutons blancs», c'est-à-dire de pustules. L'éruption est annoncée par une sensation de picotements «comme par une fourmilière»; elle est caractérisée par une sensation de démangeaisons brûlantes:

Psorinum 9/4 CH et Carboneum sulfuratum 9/4 CH avec Cantharis, Euphorbium et Staphysagria.

Traitement à renouveler jusqu'à guérison définitive.

Ce malade de 16 ans présente une éruption faite de bulles géantes disséminées sur les jambes et sur la poitrine, et de nombreux éléments érythémateux lisses ou exulcérés. Cette éruption est apparue il y a huit jours et n'a pas été influencée par les traitements antibiotiques. Elle est caractérisée par une sensation de chaleur cuisante comme par une brûlure, et par des démangeaisons...

Sulfur 9/4 CH et Cantharis 9/4 CH avec Euphorbium, Mercurius sol et Staphysagria.

Ce garçon de 7 ans est désespéré pour deux raisons. Il est affligé depuis dix huit mois d'une volumineuse verrue en chou-fleur qui a essaimé en de multiples « paquets » verruqueux au niveau des doigts et des genoux; cinq traitements classiques et une petite intervention chirurgicale (qui a laissé un très mauvais souvenir à l'enfant) n'ont pu faire disparaître ces verrues qui ont récidivé après l'opération. Par ailleurs ce garçon urine la nuit en dormant, 1 ou 2 fois par semaine:

Causticum 9/4CH et Thuya 9/4CH avec Calcarea carbon, Nitricum acidum, Dulcamara et Staphysagria.

Lorsque l'enfant est revu quelques semaines plus tard, il est guéri de son énurésie, mais les verrues sont encore là.

Medorrhinum 9/4CH et Causticum 9/4CH avec Thuya 9CH, Calcarea carbon, Nitricum acid et Staphysagria.

Medorrhinum est un nosode préparé à partir de pus blennorragique dont l'expérimentation pathogénétique reproduit entre autres manifestations générales chroniques des éruptions de verrues et des proliférations papillomateuses comme celle qu'on peut observer dans les régions ano-génitales après contamination vénérienne. Guérison des verrues obtenues par ce nouveau traitement, au prix d'une petite cicatrice blanchâtre lisse et Plane pour les verrues les plus volumineuses.

Ce malade se plaint d'une inflammation aiguë et très douloureuse, oedémateuse du capuchon muqueux (ulcéré) de sa dent de sagesse inférieure gauche qui n'est que partiellement découverte, et d'une «grosseur» du volume d'un pois, d'un rouge-violacé, translucide, très douloureuse (infiltration ferme et homogène sans plaie des téguments ni tendance suppurative) au niveau de son annulaire gauche. Au niveau du maxillaire, trismus entretenu par la douleur et dysphagie; au niveau du doigt, sensation de chaleur brûlante:

Cantharis et Nitricum acidum avec Mercurius corrosivus et Kali bichrom. Surveiller une possible évolution vers une néphrite albuminurique ou vers un rhumatisme articulaire aigu ou cardiaque.

Cantharis est le remède des nodules érythémateux douloureux d'Osler, rouge-violacés aux doigts et aux orteils; et le remède des nodules d'Aschoff, ces granulomes caractéristiques du Rhumatisme Articulaire Aigu et de l'endocardite rhumatismale avec ses lésions verruqueuses (Nitricum acidum) et ses cicatrices valvulaires fibreuses. Kali bichromicum est le remède des lésions fibrino-érosives (ulcérations tapissées de mucosités épaisses et filantes) du pharynx, du sein et surtout des valvules cardiaques.

L'intérêt du malade n'est pas de recevoir un traitement antibiotique d'efficacité limitée à la neutralisation du germe infectieux mais d'avoir des remèdes spécifiques capables de cicatriser ses lésions en supprimant le risque d'extension à distance du processus inflammatoire.

Traitement de dix jours. Chaque remède de cicatrisation correspond à un type de lésion dont les délais de cicatrisation ne peuvent être modifiés. Une inflammation érythémateuse non suppurative de type angine rouge peut et doit cicatriser en 48 heures. Une inflammation ulcérative de type Kali bichromicum nécessite toujours (antibiotiques associés ou pas) un traitement de 4 à 8 jours pour cicatrisation complète. Une inflammation ulcéro-végétante potentiellement grave de type Nitricum acidum nécessite un traitement de dix jours.



MALADIES DU CŒUR ET DES VAISSEAUX



Très observatrice, cette femme de 49 ans se plaint de troubles congestifs « insupportables», toujours à l'approche des règles et depuis 3 mois. Sensation de chaleur «épouvantable» au niveau des mains avec gonflement des veines superficielles; sensation de picotements au niveau des mains et de la poitrine; battements violents au niveau de la tempe gauche avec sensation de chaleur irradiant de la tempe gauche jusqu'à la nuque et la partie latérale gauche du cou (geste à l'appui); battements artériels au niveau du cou avec afflux sanguin et rougeur diffuse comme celle d'un coq de combat (aggravée par une émotion); picotements et sensation de bestioles courant sur la peau; soubresauts, impatiences dans les jambes et intolérance aux bruits. Une hospitalisation récente avait permis d'éliminer toute affection organique.

Sanguinaria canadensis avec Agaricus, Zincum metall. et Sulfur (9CH)

Depuis plusieurs semaines cette femme se plaint de sensation de brûlure superficielle (comme par du feu) en des endroits variés au niveau du foie, de la fesse droite (avec irradiations dans le bas-ventre à droite); au niveau de la jambe droite. Et surtout, objectivement elle présente au niveau des pommettes une rougeur vasculaire très accentuée (comme une rougeur de grande confusion) réalisant un aspect d'érythème en aile de papillon de part et d'autre du nez:

Sanguinaria canadensis

(qui est aussi le remède de ses« migraines terribles» au moment de ses règles).

Cette femme de 61 ans plus scléreuse que congestive, aux jambes maigres et même fluettes mais au ventre distendu (évoquant un peu l'aspect de l'araignée), à la peau terreuse, aux crampe faciles, sujette aux vertiges et aux maux de tête (surtout à la nuque) quelquefois aux palpitations et plus rarement à l’essoufflement... se sait atteinte d'une hypertension artérielle instable dont la maxima oscille entre 22 et 28 pour un chiffre minimum de 12 à 15.

Remèdes de fond:

Strontium carbon 9/4CH et Aurum metall 9/4CH les deux remèdes cardio-vasculaires de l'hypertension artérielle de l’âge mur;

Plumbum iodatum 9/4CH et Calcarea fluorica les remèdes de base de la dégénérescence scléreuse des parois artérielles avec tendance aux spasmes; les remèdes de toute artérite;

Paroi artérielle le remède de l'insuffisance fonctionnelle des artères liée à la perte de souplesse, à la perte de l'élasticité de leurs parois (le meilleur remède préventif des accidents vasculaires par rupture);

Adrenalinum et Veratrum viride (ou Glonoïnum) en cas de brusque poussée hypertensive.

Ainsi résumé, le traitement au long cours de cette maladie n'a qu'une valeur de schéma thérapeutique susceptible de modifications et d'adaptations en fonction des symptômes.

Cet homme de 70 ans, artérioscléreux et emphysémateux, souffre régulièrement vers le milieu de la nuit de crises douloureuses violentes et insupportables (pour l'entourage également, qui ne peut dormir); rebelles aux calmants; caractérisées par une grande agitation anxieuse; affectant la moitié droite du corps; douleurs de type névralgiques:

Aconitum napellus remède d'urgence nocturne. Remède de troubles cardio-vasculaires d'autant plus redoutables (risque d'évolution dramatique) que l'angoisse dont se plaint le malade parait moins justifiée. L'agitation anxieuse de Aconitum est facile à calmer car le malade ne demande qu'à être soigné pour guérir vite tandis que le désespoir de Arsenicum album est sans remède, le malade ne croit plus ni à l'efficacité de son traitement ni à sa guérison. Aconit. Nap. et Arsenicum album sont deux remèdes d'urgence nocturne d'indications différentes.

Cette malade présente un lymphoedème de la jambe droite, séquelle de crises de lymphangite (d'origine filarienne):

Badiaga 9/4CH et Kali carbo 9/4CH avec Pulsatilla, Carbo animalis, Vaisseau lymphatique et Veines.

Cette malade cardiaque sous traitement anticoagulant permanent depuis trois ans présente un hématome extensif très douloureux au niveau du pied droit (à la suite d'un traumatisme) et des ecchymoses multiples disséminées sur le corps indépendamment des résultats des tests sanguins demandés en dehors des contrôles réguliers:

Lachesis 9/4CH et Ledum avec Crotalus, Apis mell et Arnica.

Cette malade est atteinte d'une maladie artérielle athéromateuse qui se manifeste par des douleurs aiguës et brûlantes au niveau des mains et des pieds, avec diminution de l'amplitude des pouls périphériques, oscillomètrie déficitaire, douleurs à la marche, avec cyanose des extrémités et hypervascularisation superficielle évoluant vers des lésions de dysidrose palmoplantaire:

Secale cornutum 9/4CH et Plumbum iodatum 9/4CH avec Carboneum sulfuratum, Agaricus, Carbo animalis et un remède très important en pathologie artérielle (artériosclérose ou hypertension artérielle): Paroi artérielle.

Cet homme de 73 ans présente un syndrome caractéristique d'artérite aiguë de la jambe gauche: cordon induré profond et spontanément douloureux du mollet gauche, avec claudication intermittente, refroidissement du pied contrastant avec la sensation interne de chaleur cuisante aggravée par la chaleur (d'une couverture par exemple).

Secale cornutum et Plumbum iodatum avec Paroi artérielle, triade médicamenteuse de l'artérite à tendance oblitérante. Avec Lycopodium, Calcarea fluorica et Causticum chez ce malade.

Cette malade est en état d'arythmie complète, relativement lente, 70 révolutions minute (électrocardiogramme):

Crataegus et Naja avec Aurum metall 9/4CH.

Cette malade cardiaque bien compensée, bien traitée, se plaint de « fatigue au niveau du coeur » avec faiblesse générale et essoufflement (sans oedème ni congestion hépatique...)

Myocarde et Strophantus avec Ammonium carbo.

Après traitement prolongé par la Digitaline, sensation «d'arrêt du coeur» et malaise angoissant. L'électrocardiogramme de contrôle montre des signes de digitalisation. Le coeur est très lent.

Digitalis et Crataegus avec Aconitum napellus

Les jambes de ce cardiaque en traitement sont «gonflées » et le foie est gros, dur et douloureux:

Apocynum et Strophantus avec Kali carbo 9/4CH et Aurum metall.

Crise d'asystolie avec syndrome congestif pleuropulmonaire de la base gauche et congestion du foie. Dyspnée avec sifflements bronchiques:

Apocynum, Grindelia et Kali carbo avec Bryonia et Aurum metall. Continuer le diurétique (Lasilix).

Cette malade se plaint d'une douleur dans la région du coeur (qui est régulier mais très lent); douleur de type névralgique:

Kalmia avec Aurum metall.

Ce malade souffre de crises d'angine de poitrine typique, avec douleurs atroces «comme une crampe» irradiant dans le bras gauche...:

Latrodectus et Cactus avec Plumbum iodatum 9/4CH, Secale cornutum 9/4CH et Paroi artérielle.

Le traitement homéopathique n'est pas incompatible avec les médicaments prescrits par le cardiologue. L'intérêt des malades cardiaques est de guérir par des traitements complémentaires bien conduits.

Cette migraineuse de 42 ans, cardiaque valvulaire sujette aux syncopes fréquentes pendant plus de 20 ans, sans antécédent de Rhumatisme Articulaire Aigu mais habituée aux angines (et aux douleurs au niveau des seins et des ovaires, caractéristiques de Phytolacca), se plaint d'une violente migraine ophtalmique droite avec sensation de brûlure oculaire, de battements artériels dans la tête (tension artérielle normale à 13/8), de vertiges, avec nausées, troubles de la vue, photophobie, palpitations, et enfin douleurs névralgiques descendant le long du bras droit et de la jambe droite (ses douleurs sont «toujours de haut en bas»

Veratrum viride et Kalmia avec Gelsemiun 9/4CH, Tabacum 9/4CH, Cocculus 9/4CH et Cedron.

Malade revue 18 mois plus tard pour un début d'arthrose du genou droit (pas de rechute de migraine digne d'un traitement), crampes musculaires, crispations des doigts et de la mâchoire, gonflement du genou et douleurs avec raideur articulaire à certains mouvements:

Guaïacum 9/4CH et Chondrase avec Rhus toxicod 9/4 CH, Calcarea fluorica 9/4 CH, Ledum, Parathyroïdinum.

Cet homme de 58 ans présente une artérite de la jambe gauche avec phénomène de claudication intermittente aux 30 mètres ou aux 100 mètres de marche. Déficit oscillométrique et tensionnel très accentué au niveau du pied...

Plumbum iodatum 9/4CH et Agaricus 9/4CH avec Vipera, Secale, Paroi artérielle et Lycopodium.

Quinze jours plus tard, très heureux d'être guéri de ses douleurs à la marche, ce malade convertissait à l'homéopathie un de ses amis âgé de 57 ans, hypertendu artériel (maxima à 22) et artérioscléreux, qui souffrait depuis un an d'une claudication artérielle intermittente de la jambe droite avec un périmètre de marche limité à 100 mètres en terrain plat et à 50 mètres en terrain en pente. Refroidissement glacial (objectif) du pied, sensations de picotements comme par des aiguilles de glace, crampes presque quotidiennes la nuit depuis deux ans...

Secale cornutum 9/4CH et Plumbum iodatum 9/4CH avec Agaricus, Paroi artérielle, Magnesia phosphorica et Calcarea fluorica.

Cette jeune fille de 17 ans est en traitement continu depuis deux ans pour des crises de Rhumatisme Articulaire Aigu ayant motivé trois mois d'hospitalisation, et sa mère qui l'accompagne demande s'il n'existe pas un traitement pour «cicatriser» la lésion de sa valvule nitrale. Sans rien changer à son traitement et à ses contrôles périodiques:

Causticum 9/4CH et Calcarea fluorica 9/4CH avec Nitricum acidum, Aurum metallicum et Kalmia. Au stade initial de la lésion valvulaire, Mercurius corrosivus et Kali bichromicum auraient pu être prescrits à la place de Causticum.

Après trois mois d'hospitalisation pour une crise de Rhumatisme Aigu, et malgré son traitement continu par pénicilline cette jeune fille de 14 ans continue à souffrir d'une arthrite inflammatoire du pied gauche, qui l'empêche de marcher. (pas de symptôme d'atteinte valvulaire du coeur). Ne pas reprendre le traitement par la cortisone qui n'a qu'une action anti-inflammatoire temporaire, suspensive, mais traitement curatif:

Bryonia 9/4CH et Ledum 9/4CH avec Apis, Manganum, Kalmia et Silicea;

Kalmia est le meilleur remède préventif de l'atteinte cardiaque valvulaire dans le rhumatisme articulaire aigu; Ledum est le grand remède des rhumatismes inflammatoires infectieux; Manganum est le remède des localisations articulaires et des lésions nécrotiques chroniques de maladies générales telles que les rhumatismes inflammatoires, la tuberculose, la lèpre, le cancer.

La guérison simple et complète sans séquelle de l'arthrite a été obtenue au cinquième jour du traitement.

La guérison de cette femme de 39 ans mérite d'être rapportée car elle est exemplaire et démontre que même dans des maladies graves comme l'insuffisance cardiaque avec ascite et oedème diffus l'Homéopathie a sa place à côté des traitements classiques.

Maladie valvulaire mitrale sous traitement continu (digitaline et diurétiques) depuis 2 ans. Néanmoins troubles du rythme cardiaque importants (tachyarythmie); œdème des jambes et ascite évidente, abondante; gêne respiratoire considérable. Le poids est à 75 kg. Maintien de la digitaline et des diurétiques:

Apis mellifica 9/4CH et Kali carbo 9/4CH avec Myocarde, Strophantus, Apocynum et Natrum sulfuricum.

Dix jours plus tard, le poids est de 66 kg; la malade a éliminé la plus grande partie de son ascite et de son oedème des jambes mais l'encombrement bronchique et la tachy-arythmie persistent;

Mercurius corrosivus et Kalmia avec Aesculus, Myocarde, Strophantus, Apocynum et Kali Iodatum.

Mercurius corrosivus est le remède des agressions fortement irritatives et même corrosives des tissus, provoquant des troubles sensitifs ou sensori-moteurs incontrôlables et auto-entretenus par leur intensité même. Selon la localisation: faux-besoins et ténesme au niveau de l'intestin ou de la vessie; prurit irrésistible au niveau des téguments (d'origine centrale, neurologique; ou au niveau de lésions ulcérées, localement); éternuements incoercibles dans l'allergie nasale; contracture invincible dans le lumbago ou la lombo-sciatique avec blocage: convulsions épileptiformes dans les lésions cérébroméningées (récentes, ou fibreuses, cicatricielles); enfin tachyarythmie entretenue par une irritation permanente des filets nerveux cardiaques.

Au dix-huitième jour du traitement le poids est à 65 kg (et sera par la suite stabilisé à 66 kg). Guérison de l'essoufflement à la montée des escaliers et rythme cardiaque à la limite du normal:

Kalmia 9/4CH et Mercurius corrosivus avec Kali carbo 9/4CH, Aesculus, Apocynum, Strophantus et Myocarde.

Au début de la quatrième semaine de traitement:

Arsenicum iodatum 9/4CH et Kalmia 9/4CH avec Calcarea fluorica, Mercurius corrosivus, Apocynum et Aesculus.

Arsenicum Iodatum est un grand remède des lésions cardiaques chroniques à retentissement fonctionnel cardio-respiratoire et Calcarea fluorica est le remède de cicatrisation de toutes les lésions évoluant vers une dystrophie fibreuse exposant à des séquelles irréversibles.

Un mois jour pour jour après le début du traitement homéopathique, le rythme cardiaque est normal avec atténuation certaine du souffle valvulaire nitral; ni ascite ni oedème des jambes ni dyspnée. Le poids est de 66 kg. Réapparition des règles;

Aurum metallicum 9/4CH et Arsenicum Iodatum 9/4CH avec Kalmia, Aesculus, Strophantus et Myocarde.

A la reprise du travail (six semaines après le début du traitement) les remèdes adaptés à l'état de la malade ont été: Kali carbo 9/4CH, Aurum metallicum 9/4CH (pour l'hypertrophie congestive du coeur et surtout du ventricule gauche, et l'engorgement circulatoire), Arnica (qui est le grand remède de la fatigue douloureuse et de l'insuffisance fonctionnelle des muscles et même du myocarde après surmenage ou efforts excessifs), Natrum sulfuricum (remède de rétention d'eau, en remplacement du diurétique supprimé depuis quinze jours) enfin Strophantus et Apocynum.

Bien entendu, cette malade est à revoir pour contrôles.



SYSTÉME NERVEUX


Ce malade ressent en des endroits variés comme des picotements d'aiguille ou des piqûres d'insecte avec sensation de chaleur cuisante et d'engourdissement comparable aux sensations d'une engelure:


Agaricus.


Ces troubles de la sensibilité superficielle trop souvent négligés et incompris traduisent un état de souffrance nerveuse par intoxication (alcool et autres toxiques chimiques, plantes vénéneuses, toxines animales), ou une lésion neurologique débutante affectant un point précis de l 'axe cérébro-spinal (sclérose en plaques, ou chorée, encéphalites et myélites caractérisées par des crises myocloniques ou épileptiformes), ou enfin un état de souffrance vasculaire caractérisé par des troubles de la vaso-motricité artériolocapillaire: hyperhémie douloureuse localisée (engelure, acrocyanose, erythrocyanose des jambes, erythromélagie) ou crises douloureuses ischémiques évoluant vers la gangrène (artérite) ou l'infarctus.


Les deux grandes indications de Agaricus sont les crises vaso-motrices induites par le froid (engelure) ou par une intoxication (l'alcool, la nourriture, les animaux venimeux), la chaleur améliorant la circulation capillaire ralentie et le froid aggravant le spasme artériolaire, et les troubles thermoalgésiques et sensitivo-moteurs des radiculites et myélites inflammatoires.


Céphalée frontale intense après travail mental prolongé dans une pièce mal ventilée ou trop chaude; maux de tête congestifs localisés aux tempes avec sensation de tête prête à éclater, de cerveau comprimé à l'intérieur d'une boîte crânienne trop étroite; céphalée améliorée par une pression forte (la tête étant fortement serrée dans les mains ou par un bandeau):


Argentum nitricum.


Céphalée diffuse après surmenage oculaire et intellectuel, avec douleurs dans les globes oculaires et les régions orbitaires, avec vertiges, faiblesse et engourdissement dans les jambes, démarche incertaine, et difficulté de concentration des pensées, perte de mémoire:


Onosmodium.


Cet alcoolique est atteint de tremblements des extrémités, mains et pieds; de mouvements désordonnés de la tête et de secousses spasmodiques dans les membres; de maladresse des mains, et d'instabilité dans la démarche; enfin de troubles de la sensibilité; sensation d'être harcelé sous les vêtements comme par des aiguilles de glace, ou sensation de brûlures ou de démangeaisons cuisantes comme par des engelures:


Agaricus.


Cette vieille dame de 71 ans se plaint de bruits dans l'oreille: sensation de gouttes d'eau qui tombent en faisant du bruit, sifflements dans l'oreille comme par un moustique...


Carboneum sulfuratum


(qui ne doit pas dispenser d'un examen complet par un spécialiste ni d'un bilan cardiovasculaire et général).


Cet homme se plaint de «fausse-route" à la déglutition: passage d'aliments dans l'arrière-nez en éternuant ou dans la trachée en toussant. Mais il se plaint aussi d'une digestion très lente (avec des éructations, depuis de nombreuses années), d'une sécheresse progressive et anormale de la peau (qui est devenue ridée et épaissie), de troubles de la vue (brouillée comme par un voile ou un brouillard) qui l'obligent à battre souvent des paupières ou à se frotter les yeux:


Alumina remède d'atonie tissulaire et digestive, dont les remèdes complémentaires habituels sont: Nux moschata (peau et appareil digestif) et Petroleum (en cas de dermatose évoluant vers des lésions fissurées et saignantes, ou prurigineuses et suintantes).


En cas de parésie évoluant vers la paralysie lésionnelle, un bilan neurologique s'impose.


Insomnie après un repas d'anniversaire, ou après un succès flatteur (professionnel ou autre) ou une bonne nouvelle, ou après une journée agréablement remplie, ou un repas trop riche en alcools dans une bonne ambiance:


Coffea le remède de l'insomnie par hyperactivité cérébrale, par afflux de pensées incontrôlables, d'idées de toutes sortes.


Cet homme se plaint de vertiges et de troubles de la marche qui ont provoqué des glissades et des chutes. Dans le contexte: d'abord un état d'épuisement nerveux par excès de fatigue; et ensuite un état d'agitation fébrile (malade qui ne tient pas en place et se surprend à parler tout seul) et anxieux (phobies; malade mal à l'aise en public, dans des pièces fermées, ou dans un magasin):


Cocculus et Argentum nitricum. En présence d'un malade atteint de vertiges récents, toujours penser à deux remèdes: l'un digestif: Argentum nitricum (troubles du métabolisme hydrocarboné des cellules cérébrales) et l'autre neurologique (état de souffrance toxique des cellules cérébelleuses et bulbaires).


Après un accès de violente colère au cours d'une discussion difficile et prolongée, apparition de fibrillations musculaires incontrôlables au niveau des mains et des cuisses (malade actuellement surmené et passagèrement intolérant à l'alcool):

Agaricus.


A souligner le caractère indolore de ces tremblements musculaires (involontaires et incontrôlables) liés à une souffrance des centres nerveux. En cas de gêne persistante dans les mouvements:

Musculosum.


Cette vieille dame se plaint d'une sensation de froid piquant comme par des engelures au bout de ses doigts. Penser à:

Agaricus et en rechercher les autres symptômes.


Cette jeune fille timide et très émotive rougit aussi facilement au niveau du visage (aux émotions intenses et soudaines) qu'au niveau de ses jambes et de ses extrémités (mains, pieds et oreilles) au froid piquant de l'extérieur:

Pulsatilla et Agaricus.


Pulsatilla étant le remède des troubles de la circulation capillaro-veineuse, et Agaricus le remède des spasmes artériolo-capillaires. Cet homme assez âgé souffre de picotements comme par des aiguilles de feu au niveau de ses orteils. Remède essentiel:

Agaricus

mais ne pas méconnaître un diabète avec début d'artérite aiguë et menace de gangrène; ou une névritetoxique, éthylique ou autre; ou une lésion neurologique, tronculaire ou médullaire, quelle qu'en soit la cause.


Agaricus n'est pas seulement un remède de troubles sensitifs périphériques (névrites ou troubles circulatoires, engelures par exemple ou début d'artérite...). Agaricus est surtout un remède sensitivo-moteur dont les indications doivent faire rechercher: soit une lésion vasculaire située en amont, soit une souffrance cérébro-médullaire en rapport avec des lésions infectieuses, tumorales ou toxiques (diabète, alcool, plomb...), ou avec un début de sénescence, ou plus simplement avec un épuisement nerveux par surmenage intellectuel, excès sexuels ou dépression neuro-psychique.


Ce jeune homme est envahi par des appréhensions, des pressentiments qui ne se réalisent jamais, qui sont sans objet mais qui le gênent considérablement dans ses activités professionnelles. Très émotif et irritable, anxieux et cérébralement épuisé, il sursaute au moindre bruit et au moindre contact. Cauchemars la nuit, rêves d'incendies ou de chutes brutales qui le font se réveiller en criant. Enfin symptôme très évocateur: les rapports sexuels achèvent de l'épuiser et provoquent une fatigue douloureuse du dos avec besoin anormal de sommeil allant jusqu'à la prostration:


Kali phosphoricum.


Depuis 6 mois, ce malade de 21 ans se plaint de crispations dans les doigts au réveil, de crampes fréquentes dans les mollets, et même de vives douleurs à type de point de côté dans la poitrine, à type de crampes intercostales:


Cuprum metallicum avec Magnesia phosphorica et Parathyroïdinum, triade médicamenteuse de la spasmophilie, de la tétanie.


Lorsque les muscles restent douloureux et enraidis après la crise: Rhus toxicod. et Musculosum.


Cette femme de 70 ans (hypertendue, obèse et arthrosique) se plaint d'une agitation désordonnée et incoercible de son corps; toujours en mouvement, incapable de rester au lit, de rester debout sur place, de garder ses pieds et ses jambes immobiles sous sa chaise; tout lui échappe des doigts: les aiguilles, les articles de ménage...; elle souffre de chaleur brûlante avec sensation de picotements au niveau des pieds après le bain:


Agaricus.


Ce moniteur d'auto-école souffre depuis un an de douleurs thoraciques intercostales; douleurs lombaires à type de lumbago aggravées par la conduite de camions; de crampes dans les jambes, qu'il compare à “des douleurs terribles comme un coup d'électricité à vous faire tomber par terre"; de crispations dans les mains après avoir conduit une moto; et parfois de douleurs crispantes dans les jambes «en essayant d'enfiler ses chaussettes le matin".


Cuprum metallicum 9/4CH et Parathyroïdinum avec Magnesia phosphorica et Zincum metallicum.


Tous les matins au réveil, ce malade se plaint de crispations au niveau des doigts et des chevilles; il s'agit bien de spasmes musculaires et non pas de raideurs articulaires et ces crispations réapparaissent dans la journée après un effort soutenu (d'écriture par exemple). En outre spasmes des paupières, contracture involontaire de la mâchoire et parfois sensation de constriction de la cage thoracique:


Cuprum metall. et Parathyroïdinum les remèdes des crises de tétanie et de la spasmophilie.


Malade toujours en avance à ses rendez-vous parce qu'il prévoit toujours trop largement le temps qu'il risque de perdre en route; veut toujours passer avant les autres ou passer le premier pour être servi plus vite; voudrait que son travail soit terminé avant d'être commencé; interrompt les phrases de son interlocuteur dès qu'il croit en avoir saisi le sens pour répondre plus vite; toujours pressé et impatient en voiture.


Ce malade n'est pas seulement pressé et agité, c'est aussi un anxieux. Anxiété d'anticipation: peur de ne pas se réveiller en temps voulu; peur de ne pas avoir le temps de faire son travail, de réaliser son programme; peur de l'inconnu, peur d'affronter des situations délicates, des endroits nouveaux, des personnes inconnues. Phobies de la foule, des lieux publics, des grands magasins; ou phobie de la solitude et des lieux déserts, phobie des espaces clos. Malade qui dans une salle de spectacle ou de restaurant se place toujours au bord d'une rangée ou près de la sortie à la fois parce qu'il est mal à l'aise dans u ne pièce fermée et dans la foule et parce qu'il veut pouvoir partir plus vite:


Argentum Nitricum en insistant sur la prise régulièrement espacée de hautes dilutions.


Trente ans après son amputation de cuisse, cet homme souffre encore de façon intolérable de son membre fantôme, malgré plusieurs interventions chirurgicales au niveau de son nerf sciatique et du plexus sympathique lombaire. Les douleurs sont de type écrasement, brûlure ou coup de stylet jusqu'au niveau du pied fantôme. Douleurs atroces par crises nécessitant des doses élevées de calmants et de somnifères (auxquels le malade s'est malheureusement habitué). Compte tenu de l'indocilité du patient, résultats remarquables obtenus avec les remèdes suivants:


Phosphorus tri-iodatus 9/4CH, Agaricus 9/4CH,


Carboneum sulfuratum 9/4CH avec Calcarea fluorica, Carbo animalis et Zincum metall.


Les remèdes habituels des neurinomes non traumatiques sont:


Sanguinaria nitrica, Badiaga et Carbo animalis (remèdes de lésion plus que de douleurs névralgiques).


Trois ans après son accident de moto, ce garçon de 18 ans souffre encore de désorientation (avec échappées sur les routes), de logorrhée avec difficulté d'élocution, de troubles de la vision (surtout de l'oeil droit), de baisse de l'audition (avec bruits dans les oreilles), de séquelles motrices de son hémiplégie droite et de son coma, de maux de tête et de vertiges, et enfin de crises convulsives (deux ou trois crises d'épilepsie, par mois). Amélioration très nette et progressive avec les remèdes de base suivants:


Mercurius corrosivus, Carboneum sulfuratum 9/4CH avec Opium (jusqu'à guérison des séquelles psychiques de la commotion cérébrale), Physostigma (remède essentiel des troubles de l'accommodation par lésion des centres nerveux), Plumbum Iodatum 9/4CH (remède des séquelles motrices), Zincum metallicum...


Cette fillette de 7 ans est affligée d'une transpiration anormalement abondante au niveau des mains et des pieds, hypersudation permanente mais aggravée par les émotions qui provoquent de la maladresse des mains avec tremblements dans les gestes les plus simples de la vie courante:


Bulbinum et Pneumogastrique avec Gelsemium 9/4CH, Ambra grisea 9/4CH et Sulfur.


Traitement à renouveler jusqu'à guérison complète.


En pratique empirique, les remèdes complémentaires de Bulbinum (le bulbe rachidien) dans l'hyperhydrose sont: Pneumogastrique chez les malades vagotoniques (migraineux, hyperémotifs avec malaises de vagotonie, sujets aux malaises en voiture ou au mal de mer...) ou Sympathique chez les malades instables caractériels ou neuro-végétatifs (troubles vaso-moteurs de type congestif aux émotions même minimes).


A peine a-t-il mis les pieds sur un bateau (même au mouillage) que ce passager (ce pourrait être une femme, aussi bien) a des vertiges avec état nauséeux, pâleur du visage, refroidissement des extrémités avec sueurs froides...


Cocculus et Tabacum avec Pneumogastrique (dans les cas extrêmes) et Carbo vegetabilis lorsque les malaises vont jusqu'à la défaillance lipothymique à la limite de la syncope. Ces quatre remèdes sont les éléments de base du traitement du mal de mer.


Cet enfant de trois ans et demi, hypernerveux, casse tout, jette tout avec violence et a même blessé deux enfants à l'école. Très agité et violent le jour, il est peureux le soir, il parle en dormant; il est agité de soubresauts ou de spasmes musculaires involontaires (même en dormant); il a des «rires nerveux" et “lorsqu'il pleure, il se crispe et ses lèvres deviennent violettes”:


Stramonium 9/4CH et Kali bromatum 9/4CH avec Hyoscyamus, Cuprum metallicum et Parathyroidinum.


Cette fillette de 8 ans a été victime d'un accident sur la route un premier février: coma pendant un mois, hémiplégie gauche totale pendant 2 mois et demi. Lorsque les parents se tournent vers l'Homéopathie (le 6 mai), elle présente encore une paralysie complète du membre supérieur gauche, une parésie du membre inférieur gauche (avec démarche en fauchant) et depuis deux mois une otite suppurée bilatérale permanente. Guérison de l'otorrhée purulente en deux jours avec:


Silicea 9/4CH (et Carboneum sulfuratum 9/4CH pour les séquelles neurologiques) avec Calcarea sulfurica, Mercurius solubilis, Kali bichromicum, Hydrastis et Hepar sulfur. Mais l'enfant n'est revue pour le traitement de sa paralysie que le 31 mai. Après le traitement suivant:


Carboneum sulfuratum 9/4CH et


Plumbum iodatum 9/4CH avec Mercurius corrosivus, Picricum acidum, Zincum metallicum et Calcarea fluorica prescrit (par précaution) avec renouvellement des hautes dilutions aux dixièmes jours de la prise des doses, la famille revient enthousiaste trois semaines plus tard pour faire constater que l'enfant a recouvré une élocution plus facile, qu'elle a récupéré une grande partie des mouvements d'élévation et de pronation du bras gauche, qu'elle a une démarche aisée, moins spasmodique.


L'homéopathie est souvent l'ultime recours des malades abandonnés par la médecine classique (qui préfère oublier ses échecs).


Cette femme de 44 ans a «tout essayé» depuis quatre ans pour guérir enfin de ses crises de tétanie qui l'ont immobilisée pendant un an à la maison. Quinze médecins (dont cinq homéopathes), un acupuncteur, un manipulateur de vertèbres, un guérisseur radiesthésiste n'ont pu la guérir de ses crises annoncées la veille par des fourmillements, des engourdissements au niveau des doigts, et provoquées par le moindre effort (pendant son année d'immobilisation à la maison, elle ne pouvait «sortir qu'en petite voiture"):


Parathyroïdinum et Cuprum metallicum avec Argentum nitricum 9/4CH (malade agité et toujours pressée, très anxieuse avec phobies diverses), Carboneum sulfuratum 9/4CH, Nux moschata, et Kali carbo (pour son début de traitement).


Il est certain que dans les grandes villes les conditions d'existence favorisent les crises de spasmophilie (c'est-à-dire d'hyperexitabilité neuro-musculaire) chez les individus au système nerveux très fragile et ces crises de contracture musculaire peuvent se voir en dehors de toute variation quantitative des taux de calcium et de magnésium dans le sang. La spasmophilie est liée à un trouble du métabolisme de ces ions beaucoup plus qu'à une anomalie de leur taux dans le sang, et la prescription médicamenteuse de calcium chez les spasmophilies (destinée à «corriger» un des reflets, un des effets biochimiques de la maladie) n'a jamais assuré leur guérison.


Depuis 14 ans, cette femme(qui en a 31) se plaint de crampes dans les mollets, crampes devenues presque quotidiennes depuis l'année dernière. Antécédent digne d'être noté: ablation de la vésicule biliaire à 24 ans... pour calculs ! Ce qui ne semble pas avoir étonné outre mesure ses médecins et chirurgiens et n'a fait l'objet d'aucune recherche d'explication:


Parathyroïdinum et Cuprum metallicum 9/4CH avec Magnesia phosphorica. Remèdes associés à un début de traitement de la maladie migraineuse (les migraines surviennent régulièrement depuis l'âge de 14 ans).


En présence d'une femme jeu ne opérée pour calculs dans la vésicule biliaire (ou d'un malade jeune souffrant de calculs dans les voies urinaires) il faut toujours penser à un abus de prescriptions de «calcium» soit pour troubles de la dentition dans l'enfance (cette malade avait « reçu du calcium» pour ses ongles, ses cheveux et ses dents «qui sortaient mal») soit pour nervosité traitée par des séries abusives de Calcibronat...


Et il faut en tirer les conclusions. En chirurgie, un geste inutile est un geste nuisible. En médecine, un traitement inutile est presque toujours un traitement nuisible .



OS ET ARTICULATIONS


Cet homme se plaint depuis quelques jours d'une douleur sourde et profonde; intermittente mais toujours le soir, au froid humide; localisée un peu au-dessus du genou droit et assez nettement osseuse. Douleur inexpliquée par les examens de laboratoire déjà pratiqués; douleur qui s'accompagne d'une manifestation cutanée tout aussi inexplicable: lésion inflammatoire rouge et très prurigineuse dans la région inguinale, ayant résisté aux traitements antibiotiques et antimycosiques prescrits; d'ailleurs cette éruption en relief, de type papuleux(avec excoriation de grattage n'est de nature ni infectieuse ni mycosique ni allergique:


Manganum avec Arsenicum iodatum, Nitricum acid et Staphysagria. Pour être comprise la douleur de Manganum doit être replacée dans son contexte: soit état de déficience grave neuro-anémique, soit maladies au long cours (comme la tuberculose, le cancer mais aussi la lèpre) aux manifestations diverses, cutanées (éruptions érythémato-maculeuses ou papuleuses), viscérales (laryngites en particulier), osseuses (ostéites, ostéo-arthrites) ou neurologiques (douleurs profondes et faiblesse paralytique). La douleur osseuse profonde de Manganum peut traduire soit une atteinte inflammatoire débutante ou même une localisation cancéreuse primitive ou métastatique), soit un processus d'hyperactivité de la moelle osseuse destinée à faire face à un état chronique d'anémie.


Très sensible aux changements de temps et à l'humidité froide, depuis qu'il pleut ce malade se plaint de vives douleurs dans les membres inférieurs; douleurs à type de brisure; difficiles à bien localiser mais plutôt osseuses et ligamentaires que musculaires; douleurs erratiques, apparaissant brusquement en des points variés; douleurs nettement calmées par le mouvement et surtout par la chaleur sèche (besoin de se couvrir chaudement):


Dulcamara.


De telles douleurs surviennent souvent après un effort physique ou sportif intense suivi d'un refroidissement brusque du corps mouillé de sueurs. La modalité dominante de la douleur de Dulcamara est d'apparaître au refroidissement humide; celle de Arnica de provoquer une agitation incessante à la recherche vaine d'une bonne position surtout au lit (qui paraît toujours trop dur).


Ce malade souffre d'un « doigt à ressort» c'est-à-dire d'une téno-synovite nodulaire, d'une sclérose fibreuse (en grains de chapelet) affectant le tendon fléchisseur de son annulaire et empêchant le libre jeu du tendon dans sa gaine aponévrotique:


Guaïacum 9/4CH et Causticum 9/4CH avec Calcarea fluorica, Nitricum acidum et Tuberculinum residumm.


Cet homme se plaint d'une douleur articulaire profonde remarquable par les circonstances qui entourent son apparition: chaque fois qu'il s'installe au volant de sa voiture ; et cette douleur est toujours localisée au même endroit à l'occasion du même mouvement: à la face interne du genou droit:


Chondrase avec Rhus toxicodendron et Calcarea fluorica.


Cette douleur n'est pas ligamentaire mais doit faire craindre l'évolution d'une arthrose du genou.


Trois semaines après un accident sur la route, cette jeune femme atteinte d'une fracture de la base du nez et de I 'os malaire présente encore une large ecchymose violacée sous-orbitaire droite et une infiltration sanguine ecchymotique de la conjonctive droite:


Arnica et Ledum, avec Ruta 9/4CH et Calcarea fluorica 9/4CH pour activer la cicatrisation des foyers de fracture.


Ce joueur de football souffre depuis trois semaines d'une hydrarthrose traumatique du genou gauche, sans lésion osseuse:


Bryonia 9/4CH et Apis 9/4CH avec Ledum, Kali iodatum et Ruta. Repos avec immobilisation de l'articulation.


Après un très long voyage, en voiture, ce malade a voulu se lever dans la nuit et a été bloqué instantanément, plié en deux, par une douleur lombaire extrêmement vive (à crier) et par une contracture invincible des muscles des gouttières vertébrale. D'abord assis au bord de son lit, les bras raidis et les poings enfoncés dans le matelas pour soulager sa colonne vertébrale du poids de son corps, il n'a pu se déplacer pour atteindre un calmant qu'en se traînant sur le sol:


Magnesia phosphorica et Mercurius corrosivus les deux remèdes des crises exceptionnellement violentes de lumbago (même en l'absence de hernie discale ou d'arthrose évoluée).


Mercurius corrosivus est un remède auquel il faut penser dans tous les troubles sensitifs ou sensitivo-moteurs de nature irritative et auto-entretenus, qu'ils affectent un sphincter (ténesme rectal ou vésical), une muqueuse (éternuements incoercibles et picotements du coryza spasmodique), la peau (prurit irrésistible et aggravé, entretenu par le grattage), les méninges ou le cerveau (crises d’épilepsie ou crises convulsives répétées jusqu'à l'état de mal), ou enfin un système musculoligamentaire (blocage locomoteur par une contracture invincible, crampoïde, très douloureuse).


Le remède des séquelles douloureuses musculaires de ces contractures est:


Musculosum pendant plusieurs jours.


Cet homme de 63 ans se plaint depuis trois jours d'un lumbago d'effort (sans névralgie sciatique ni lésion radiologique osseuse du rachis dorso-lombaire...):


Rhus toxicodendron 9/4CH et Natrum sulfur 9/4CH avec Arnica, Guaïacum, Musculosum et Chondrase.


Cette femme de 50 ans souffre d'une lombo-sciatique gauche récidivante avec arthrose lombaire importante confirmée aux examens radiographiques:


Guaïacum 9/4CH et Rhus toxicodendron 9/4CH avec Magnesia phosphorica, Calcarea fluorica, Nerf sciatique et Musculosum.


Cette malade souffre d'une cervicarthrose basse sans irradiation névralgique cervico-brachiale:


Guaïacum 9/4CH et Rhus toxicodendron 9/4CH avec Cimicifuga, Calcarea fluorica, Causticum et Chondrase.


Cette femme souffre d'une talalgie rebelle aux calmants depuis plusieurs semaines. Les radiographies pratiquées ont montré l'existence d'une «épine de calcaneum»:


Causticum 9/4CH et Calcarea fluorica 9/4CH avec Nitricum acid, Manganum, Carboneum sulfuratum et Ledum.


Cet homme de 26 ans se plaint d'une hyperesthésie du cuir chevelu au frôlement (d'un peigne par exemple) avec zone d'anesthésie dans la région occipitale droite. En outre raideur du cou et craquements dans les vertèbres cervicales, point douloureux au niveau de l’omoplate droite, faiblesse musculaire et douleurs irradiant dans le bras droit. Les radiographies prescrites montrent une «uncocervicarthrose du couple C5— C6 avec réduction ostéophytique du trou de conjugaison droit délimité par ces deux vertèbres.


Malade revu trois ans plus tard guéri de ses troubles de compression radiculaire sinon de son arthrose cervicale avec le traitement suivant:


Carboneum sulfuratum 9/4CH et Guaïacum 9/4CH avec Calcarea fluorica 9/4CH, Agaricus, Hypericum et Kalmia.


Notion trop peu connue; il n'est pas d'arthrose vertébrale radiologiquement confirmée chez un adulte âgé de moins de 40 ans qui n'ait été provoquée par un traumatisme au niveau de la colonne vertébrale quelques années auparavant (au moins 3 ou 4 ans). Ce traumatisme peut avoir été d'intensité variable, unique ou répété mais on le retrouve de façon constante à l'interrogatoire: accident de voiture (heurtée par l'arrière, très souvent),chute d'un arbre ou d'un toit, ou traumatismes répétés (sauts en parachute, rugby, athlétisme).


Cet homme s'est souvenu avoir fait deux chutes de cheval plusieurs années auparavant.


Cette femme de 70 ans souffre d'une maladie de Dupuytren, c'est-à-dire d'une rétraction fibreuse de l'aponévrose de la paume de la main, qui entraîne une flexion progressive, irréductible et douloureuse du médius et de l'annulaire gauches avec formation de nodules scléreux durs et sensibles sur le trajet des tendons:


Phosphorus tri-iodatus 9/4CH et Calcarea fluorica 9/4CH avec Tuberculinum residumm 9/4CH, Fluoricum acidum et Causticum.


Dix jours plus tard, la malade signalait déjà une très nette amélioration des douleurs et une récupération appréciable de l'extension des doigts. Traitement à renouveler.



ORGANOTHÉRAPIE DYNAMISÉE


En présence de certains malades, quel est le. médecin qui n'a jamais éprouvé un sentiment pénible d'impuissance ou d'insatisfaction professionnelle? Le sentiment qu'il manque quelque chose à sa prescription pour qu'elle soit plus active, plus efficace? Le sentiment qu'il passe à côté peut-être d'une médication mieux adaptée aux besoins et aux demandes de son malade? ou bien le. sentiment que l'état du malade ne lui permet pas de réagir aux traitements alors qu'il suffirait probablement de quelque remède simple mais précis pour lui permettre de surmonter sa maladie?


Chaque malade a sa façon de vivre “sa" maladie. Y a-t-il pathologie plus personnalisée que la défaillance, l'usure ou le vieillissement fonctionnel de ses organes? Mais comment— pour un médecin—comprendre ce chapitre de la pathologie sans faire appel au vécu subjectif du malade? Et comment remédier à l'épuisement fonctionnel d'un groupe de cellules sans faire appel à des remèdes actifs par le potentiel énergétique qu'ils portent en eux-mêmes et qui les rend capables de réactiver la capacité fonctionnelle de l'organe défaillant ?


L'organothérapie ou opothérapie, c'est le traitement de l'organe par l'organe; le traitement d'un organe défaillant par la prescription d'un extrait d'organe homologue (pris chez l'animal sain) à doses de remplacement, thérapeutique substitutive et palliative basée sur des principes empiriques et connue déjà sous Hippocrate.


L'organothérapie dynamisée, c'est une thérapeutique de réactivation fonctionnelle d'un organe défaillant par l'administration d'un extrait d'organe homologue pharmacodynamisé, c'est-à-dire traité par dynamisation en milieu de plus en plus dilué. C'est la stimulation d'un organe épuisé, par des microdoses; la thérapeutique des organes par des microdoses énergétiques adaptées à l'échelle des cellules. Avec l'organothérapie dynamisée, la Médecine pénètre dans l'univers de l'activité cellulaire et de l'infinitésimal médicamenteux.


Le fait que cette thérapeutique—tout comme l'opothérapie —soit d'efficacité empirique n'est pas un argument valable contre son utilisation. L'objectif prioritaire de la Médecine n'est pas la connaissance scientifique mais la guérison des malades, c'est-à-dire l'efficacité thérapeutique. Et pour qu'un médicament soit efficace (citons l'aspirine en exemple), il n'est pas nécessaire que soient connus les mécanismes biochimiques ou autres qui expliquent son activité.


En organothérapie, les remèdes dynamisés n'ont pas d'indications précises tirées d'une expérimentation pathogénétique (comme les remèdes homéopathiques soumis à la loi de similitude). Leurs indications ne correspondent pas à des maladies bien individualisées mais se situent dans le cadre des maladies fonctionnelles par épuisement des cellules, qu'il s'agisse d'un épuisement sécrétoire glandulaire (foie, rein, surrénale, thyroïde, parathyroïde), ou d'un épuisement moteur (myocarde, muscles), ou sensoriel (nerf auditif, nerf optique, rétine), ou d'une défaillance dans la conduction de l'influx nerveux ou dans l'activité fonctionnelle des tissus différenciés (centres nerveux et nerfs, paroi artérielle, veines).


Il est admis par tous les médecins homéopathes que les dilutions moyennes comme la 4CH ont un effet de stimulation, d'excitation, tandis que les hautes dilutions de remèdes organothérapiques ont un effet régulateur plus large de la fonction.


En l'absence d'indications pathogénétiques, il faut se donner pour règle de conduite de ne prescrire ces remèdes que lorsque l'insuffisance fonctionnelle spécifique de l'organe à traiter est évidente et cesse d'être passagère pour devenir grave et/ou permanente. Il est rarement nécessaire de prescrire ces remèdes pour une période allant au-delà d'une semaine, sauf lésion grave à la limite de la réversibilité.


Penser à Surrénine lorsque l'insuffisance surrénale de Kali carbo tend à s'aggraver ou à devenir permanente. Penser à Myocarde lorsque la faiblesse du muscle cardiaque ne cède plus à Strophantus.


Cette malade de 78 ans alitée souffre de rhumatisme vertébral diffus avec impotence totale. Les radiographies ont montré « un tassement malacique sénile de plusieurs vertèbres dorsales avec cyphose dorsale. Coxarthrose bilatérale. Déminéralisation diffuse»:


Parathyroïdinum, Chondrase et Vertèbres avec Calcarea fluorica 9/4CH, Guaïacum 9/4CH, Rhus toxicodendron. et Manganum.


Indépendamment d'autres remèdes de fond (Causticum, Tuberculinum resid., Hecla lava...) prescrits au cours du traitement qui a permis à la malade de reprendre ses activités normales: marche sans canne et menus travaux domestiques


Cette jeune femme est affligée (le mot n'est pas excessif) depuis l'enfance d'une transpiration anormale et permanente des mains et des pieds, aggravée par les émotions et le trac. D'une grande timidité, cette malade souffre encore de migraines périodiques (Gelsenium) et de malaises avec pâleur et sueurs froides, nausées en voiture et en bateau (Tabacum).


Bulbinum avec Gelsemium 9/4CH, Tabacum 9/4CH, Cocculus 9/4CH, Onosmodium et Cedron.


Traitement à renouveler jusqu'à guérison définitive.


Cette fille de 7 ans présente simultanément deux indications de: Pneumogastrique.


Des crises d'asthme depuis la naissance (20 crises par an en moyenne) et une transpiration anormale très abondante des mains et des pieds avec aggravation par les accès de timidité.


Après un repas trop riche en matières grasses, lourd et indigeste, ballonnement douloureux de l'abdomen, état nauséeux avec dégoût des odeurs de cuisine et de nourriture, malaise indéfinissable avec gêne respiratoire:


Vésicule biliaire avec Pulsatilla et Antimonium crudum (insuffisance digestive sécrétoire avec langue très blanche et tendance à la diarrhée pré­coce); ou Nux moschata et China (ballonnement considérable par fermentations excessives). Vésicule biliaire est le remède de l'insuffisance sécrétoire hépatobiliaire et de l'atonie des voies biliaires.


Méninges est un remède auquel il faut penser en présence de crises convulsives ou de crises d'épilepsie; avec Mercurius corrosivus.


Musculosum est le remède de la maladresse temporaire d'un groupe musculaire qui vient d'être soumis à un effort prolongé; par exemple: difficulté d'écriture après un travail manuel pénible, perte du contrôle des mouvements avec raideur des doigts ou tremblements.


Cette fillette de 6 ans 1/2 est sourde depuis l'âge de onze mois, à la suite d'un traitement de coqueluche par des injections de streptomycine. Malgré le délai écoulé entre l'atteinte de ses nerfs auditifs et le début du traitement homéopathique, cette malade a obtenu une certaine récupération fonctionnelle de son audition avec les remèdes suivants:


Carboneum sulfuratum 9/4 CH et Phosphorus triiodatus 9/4 CH


avec Nerf auditif, Calcarea fluorica et Mercurius corrosivus... Traitement renouvelé toutes les 3 semaines pendant plusieurs mois.


Depuis 10 ans cette malade souffre d'un état vertigineux aggravé par «tout ce qui bouge» (même les images du poste de télévision) avec nausées (surtout en voiture), migraines, et malaises (pâleur, sueurs froides, tendance syncopale ou perte de conscience totale avec chute en arrière):


Cocculus et Cerebellum avec Tabacum, Gelsemium, Onosmodium et Cedron.


L'activité empirique des remèdes organothérapiques (efficacité empirique certes mais aussi réelle que l'activité de nombreux médicaments classiques comme l'aspirine) est un atout précieux dans la lutte contre le vieillissement de l'organisme et de ses organes.


Dans la mesure où le vieillissement d'un individu se traduit par une perte de souplesse de ses articulations, Chondrase est un remède de rajeunissement des articulations (en l'absence d'arthrose ou de lésions osseuses radiologiquement confirmées, qui appelleraient des remèdes complémentaires).


Myocarde est un remède important de la « fatigue» du coeur des personnes âgées (même «cardiaques»).


Surrenine est le remède des malades atteints d'une fatigabilité anormale neuromusculaire à l'effort liée à un état d'épuisement des glandes surrénales.


Cerebellum est le remède des vertiges (non lésionnels) des personnes âgées (avec Carboneum sulfuratum et Cocculus...).


Parathyroïdinum est le remède à prescrire dans tous les états de décalcification osseuse des personnes âgées (ostéoporose sénile) ou dans l'arthrose évolutive. En association avec des remèdes comme Calcarea fluorica, Hecla lava ou Manganum).


Hypothalamus est le remède de l'insomnie des vieillards.


Rein total (ou Rein médullaire) n'est pas le remède de l'insuffisance quantitative sécrétoire de l'urine mais le remède de l'insuffisance de la fonction d'épuration du rein telle qu'on peut l'observer dans le tableau pathogénétique de Ammonium carbon., le remède de l'urémie.


Muqueuse gastro-duodénale est le remède de l'insuffisance digestive des personnes âgées qui ne digèrent plus les repas trop riches en farineux et en graisses.


Vésicule biliaire est le remède de l'insuffisance hépatobiliaire avec intolérance aiguë aux nourritures grasses ou indigestes qui provoquent des débâcles diarrhéiques.


Après 40 ou 50 ans, lorsqu'il existe une perte de souplesse des articulations avec difficulté constante à effectuer des gestes simples (toujours les mêmes, dans les mêmes circonstances) comme de se plier pour effectuer un travail précis, pour mettre des chaussures... penser à des remèdes comme Chondrase et Parathyroïdinum en association avec des remèdes d'arthrose ou de rhumatisme inflammatoire. Parathyroïdinum est le remède organothérapique régulateur des mouvements du calcium et du phosphore au niveau des os (et des dents) lorsqu'il existe des troubles de déminéralisation au niveau de lésions osseuses (ou dentaires) .


Parathyroïdinum est aussi le remède régulateur de l’hyperexcitabilité neuromusculaire de l'hypoparathyroïdie. Cette hyperexcitabilité se manifeste aussi bien par des troubles musculaires limités: soubresauts ou “Impatiences” dans les membres inférieurs, ou crampes de toutes localisations que par des crises de tétanie avec ses troubles moteurs (contractures) et ses troubles sensitifs (engourdissements, fourmillements).


Il n'est pas de guérison possible de la spasmophilie sans prescription de Parathyroïdinum et de Cuprum metallicum, la spasmophilie étant cette prédisposition particulière de certains (ou plutôt de certaines) malades aux spasmes convulsifs mais aussi aux crises lipothymiques théâtrales, à un certain nervosisme et à des troubles de la sensibilité superficielle.


Toujours penser à Parathyroïdinum lorsqu'il existe des douleurs osseuses (avec déminéralisation) associées à des spasmes musculaires (crispations des doigts ou de la mâchoire, crampes...) en rapport avec un état d'excitabilité neuromusculaire anormal.


Cette jeune fille en état dépressif présente des retards de règles sans cause organique:


Hypothalamus et Lutéinum avec Sepia, Pulsatilla et Natrum muriaticum.


En reprenant conscience et après avoir retrouvé l'usage de la parole, cet accidenté de la route signale une baisse considérable de la vision avec difficulté d'accommodation:


Diencéphale et Physostigma avec Carboneum sulfuratum et Arnica.


Ce polytraumatisé est resté cinq mois dans le coma en milieu hospitalier sans voir, ni parler, ni déglutir. Plusieurs crises convulsives.


Arnica, Opium, Hypericum, Carboneum sulfuratum, Mercurius corrosivus (crises convulsives) l’ont sorti de son coma.


Il n'a recommencé à parler qu'après avoir pris Diencéphale. Et il n'a recommencé à déglutir (au 7è mois après son accident) qu'après avoir pris Bulbinum et surtout Pneumogastrique (et reprise de Diencéphale).


A signaler une hépatite en milieu hospitalier (au pronostic considéré comme fatal chez ce grand blessé encore comateux nourri depuis quatre mois par perfusions) guérie en quinze jours par deux traitements homéopathiques.


Cette femme de 37 ans est «fatiguée et excessivement nerveuse» depuis plusieurs mois. D'ailleurs sa réputation de femme nerveuse la suit partout (et même la précède) comme une auréole. Angoisses avec gêne respiratoire. Crises de nerfs avec « colères à tuer ceux qui sont en face». Pleurs faciles avec hyperémotivité; ou crises de palpitations sans raison apparente; défaillances syncopales en série, il y a un an. Crampes; crispations des doigts et mouvements spasmodiques des lèvres.


Parathyroïdinum et Hypothalamus avec Cuprum metall. 9/4CH, Ambra grisea 9/4CH, Moschus et Zincum metall.


Il faut insister sur le risque de calculs que font courir à de telles malades des séries d'injections de calcium visant à compenser une hypothétique carence d'absorption du calcium alimentaire. Les variations de la calcémie qu'on peut retrouver au laboratoire chez les malades atteints de spasmophilie sont liées à des troubles du métabolisme de l'ion calcium et non pas à une carence d'absorption alimentaire, et l'abus de prescriptions de calcium médicamenteux (en surcharge organique) peut aboutir à l'apparition de lithiase urinaire et surtout biliaire, comme chez ces deux femmes spasmophiles qui ont subi à 28 et à 32 ans une ablation de vésicule biliaire bourrée de calculs de calcium.


Cet homme surmené se plaint de quelques crampes musculaires (notamment au niveau de la mâchoire inférieure), de soubresauts musculaires et «d'impatiences» dans les jambes en étant assis, d'un sommeil agité (avec secousses brusques dans le lit, réveils en sursaut, cris en dormant), enfin de tressaillements non douloureux mais incontrôlables des paupières. Par ailleurs il a noté un certain relâchement dans son attention et dans ses facultés de concentration (lecture et conversation). Il lui arrive de se figer comme hébété, incapable de coordonner ses pensées et ses actes dans des activités quotidiennes:


Parathyroïdinum et Zincum metallicum.


Gastérase: le remède de la dilatation de l'estomac avec stase, par atonie (complémentaire de Bismuthum).


Muqueuse gastro-duodénale: le remède des fermentations gastriques excessives par insuffisance sécrétoire (complémentaire de Bismuthum).


Parathyroïdinum: une bonne indication du remède est l'apparition de crampes lorsque le malade cherche à s'étirer.


Tissu capillaire: le remède des pieds violacés, toujours froids et même glacés, avec tendance aux engelures l'hiver et aux ecchymoses. Complémentaires: Pulsatilla et/ou Agaricus.


Tissu réticulo-endothélial :semble être le meilleur remède de fond des formes particulièrement rebelles aux traitements des allergies de toutes localisations: coryza allergique et asthme surtout.


Guide d'homéopathie

du Docteur QUENTIN

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