Conclusion


La pathologie est un champ immense qui peut être exploré de deux façons complémentaires: L’analyse approfondie des troubles dont se plaint le malade (et l'on sait que nombre de consultants se plaignent d'être malades, auxquels les médecins ne trouvent rien...) et l'exploration scientifique du corps (dosages biochimiques, recherches bactériologiques, examens histologiques, explorations radiologiques...), et l'on sait combien d'individus s'estiment être en bonne santé, chez qui l'examen médical ou les examens de dépistage systématiques découvrent des lésions évolutives ou des anomalies fonctionnelles évoluant à bas bruit (cancer, tuberculose, diabète, hémopathies...).

Ces deux méthodes d'investigation, (L'interrogatoire minutieux et les examens complémentaires) sont indissociables dans la recherche d'un diagnostic précis et complet.

La médecine scientifique triomphe dans la connaissance des maladies et dans les thérapeutiques d'urgence où les effets pharmacologiques sont proportionnels aux doses.

La thérapeutique homéopathique est la plus apte à rétablir — de façon naturelle— un équilibre physiologique perturbé ou à stimuler les processus de réparation des tissus car elle exalte par ses dilutions infinitésimales le potentiel réactionnel de l'organisme déficient ou affaibli, et contrôle d'une manière élective les processus physiopathologiques qui expliquent le déroulement des maladies.

Toutefois, les troubles fonctionnels (subjectifs) ne témoignent pas toujours de l'importance exacte des lésions internes.

A ceux qui auraient tendance à oublier leurs connaissances médicales classiques pour se consacrer à la pratique exclusive de l'homéopathie, il faut rappeler que tout examen de malade , pour être complet, doit comporter l'élimination diagnostique systématique de maladies silencieuses telles que: primo-infection tuberculeuse, infections urinaires et infections osseuses chez les enfants, syndromes méningés ou neurologiques, diabète, etc...

En présence de manifestations cliniques mal définies ou de troubles rebelles à un traitement correct, il est nécessaire de procéder à un examen et à un bilan complets et répétés. Un médecin doit avoir la hantise de méconnaître certaines affections graves sans retentissement fonctionnel précoce: cancers à leur début; leucémies; tumeurs profondes; maladies métaboliques (diabète, urémie, tétanie...); maladies endocriniennes de l'adolescence ou de l'âge mûr, qui ne peuvent être décelées que par des dosages hormonaux... En bref: toutes maladies auxquelles il est nécessaire de penser pour en rechercher confirmation éventuelle par des examens complémentaires.

A ceux qui désirent pratiquer l'Homéopathie, une mise en garde est nécessaire contre l'usage inconsidéré des très basses dilutions: les six premières décimales(X) ou trois premières centésimales (C).

Ces dilutions correspondent à la zone frontière entre Homéopathie et Allopathie, entre solutions substantielles pondérables à action directe et antagoniste, et dilutions infinitésimales homéopathiques à effet réactionnel.

A quel niveau dilutionnel ou plutôt: à quel degré de dynamisation, au-delà de quel seuil quantitatif et qualitatif l'action antagoniste directe du médicament classique (toxique pour un individu bien portant) disparaît-elle pour faire place à un effet réactionnel (chez les seuls malades atteints d'une affection semblable au tableau expérimental du remède)?

Cette zone frontière est d'étendue variable suivant les remèdes envisagés, et fonction de leur toxicité propre. Mais elle est toujours comprise entre les premières solutions décimales allopathiques et les troisième et surtout quatrième centésimales hahnemaniennes, au-delà desquelles les indications cliniques et propriétés rhinite sont du domaine exclusif de l'Homéopathie.

Le temps essentiel de l'acte médical homéopathique est l'identification du remède.

Cette identification doit être aussi exacte et précise que possible, basée non pas sur une similitude de mots, sur l'identification d'un symptôme mineur ou d'une modalité d'autant plus significative qu'elle est plus étrange, plus extraordinaire..., mais fondée sur la similitude physiopatho­logique des deux tableaux symptomatiques: le clinique (du malade) et l'expérimental (du remède).

La compréhension générale du remède doit passer avant l'identification d'une de ses modalités symptomatiques.

Le remède identifié, quelles sont les dilutions à recommander en pratique homéopathique courante?

L'activité des hautes dilutions (9° à 30° centésimales hahnemaniennes) et l'activité des dilutions moyennes (4° ou 5° CH)... ne s'exercent pas sur le même plan, ni dans l'espace ni dans le temps...

Aux dilutions moyennes: les lésions organiques aiguës, récentes et rapidement curables, à localisation anatomique précise. L'activité de ces dilutions s'estompe en quelques heures. Les prises du remède doivent être renouvelées plusieurs fois dans la journée, jusqu'à guérison définitive des troubles correspondants.

Les hautes dilutions s'adressent à des maladies chroniques ou à des maladies constitutionnelles (« de terrain »; la constitution étant cet ensemble de particularités morphologiques et de prédispositions morbides individuelles, transmises à la naissance par voie d'hérédité et fixées de manière définitive, immuable, pour toute l'existence); ou à des syndromes psycho-affectifs; ou à des tableaux cliniques reproduisant en totalité (sur tous les plans anatomiques) les symptômes pathogénétiques essentiels d'un remède précis. Leur activité se maintient pendant plusieurs jours, ou plusieurs semaines suivant le degré prescrit de dynamisation; et c'est pourquoi de telles dilutions ne sont généralement administrées que sous la forme d'une prise unique (ou dose) le matin à jeun, au réveil de préférence.

Pour conclure: comment peut-on envisager l'avenir de l'Homéopathie, de cette médecine méconnue?

La médecine idéale est celle qui associe la connaissance scientifique des maladies et l'efficacité des remèdes adaptés à chaque malade.

Il faut donner à l'Homéopathie la place qui lui revient en revalorisant la médecine de ville.

La Médecine d'hôpital s'éloigne de plus en plus des problèmes de santé de la masse de la population et perd le contact avec les médecins omnipraticiens qui se sentent de moins en moins concernés par les progrès techniques d'une médecine hospitalière très spécialisée.

La formation pratique des jeunes médecins passe par une meilleure connaissance (théorique) des maladies d'hôpital qu'aucun d'eux n'aura à traiter en ville (en l'absence du personnel infirmier et des moyens nécessaires), mais cette formation professionnelle passe également par une meilleure connaissance des maladies de tous les jours.

Pathologie courante et clinique homéopathique sont étroitement liées. La précision des indications des remèdes homéopathiques, leur efficacité constante (lorsque les indications sont respectées) et leur absence de toxicité (qualité de plus en plus appréciée par l'ensemble de la population) font de ces remèdes la médication idéale des maladies courantes.

Leur efficacité n'est pas à démontrer. Il appartient aux centres de recherche dotés de moyens financiers et techniques de résoudre le mystère de leur activité.


Guide d'homéopathie

du Docteur QUENTIN

UA-77509179-1